Trey Lyles a la dalle chez les Nuggets

L'intérieur de Denver profite de la blessure de Paul Millsap pour s'imposer comme un pion essentiel dans les systèmes des Nuggets.

Echangé le soir de la dernière draft contre le rookie Donovan Mitchell, Trey Lyles pose ses valises presque dans l'anonymat à Denver. Il faut dire que l'effectif regorge d'intérieurs (Nikola Jokic, Mason Plumlee, Kenneth Faried, Juan Hernangomez, Paul Millsap, Darrell Arthur) et la voie semble presque sans issue pour l'ancien du Jazz. Dans le même temps, Mitchell explose les compteurs chez les Mormons et l'échange estival tourne à la moquerie pour les Nuggets. Quand Paul Millsap se blesse fin novembre, le pire est à craindre pour les hommes de Mike Malone. C'est le moment choisi par Trey Lyles pour sortir de sa boîte. Responsabilisé par son coach, l'intérieur cumule les performances de choix et contribue activement à la marche des Nuggets vers les playoffs, 21 victoires pour 18 défaites. Depuis le 1er décembre, il tourne à 15.7 points à 54,5% aux tirs et 7.0 rebonds, largement de quoi pallier l'absence de Millsap. Le fait de recevoir la confiance de son coach et du groupe tout entier a complètement transformé Lyles qui s’éclate dans les systèmes très offensifs de Denver.

 

Quand j’ai été transféré ici, j’étais vraiment heureux parce que je savais que leur attaque s’adressait à des joueurs comme moi. Je pense que je l’ai bien démontré jusqu’à présent. Je suis tellement enthousiaste de faire partie de ce groupe. Une chance m’a été donnée de jouer, de jouer librement et beaucoup, d’évoluer malgré mes erreurs dans une équipe où le coach permet cela. Donc, pour moi, c’est vraiment un soulagement quand je suis sur le parquet de ne pas avoir à regarder le banc à chaque action. Je peux juste entrer en jeu et jouer. Cela signifie beaucoup pour moi.

 

Même si Trey Lyles débute les matchs sur le banc, il se taille la part du lion au niveau du temps de jeu chez les intérieurs. Toujours sur le mois de décembre, le Canadien joue 29 minutes en moyenne contre 23 minutes pour Faried et 24 pour Plumlee. Une juste reconnaissance du potentiel de Lyles qui est sur une série de 11 matchs consécutifs à plus de 10 points et qui, par rapport à ses autres compères de la raquette, est une menace très fiable longue distance : 32 sur 66 à 3 points en décembre soit 48,5%. Clutch à plusieurs reprises, l’intérieur a un plus/minus positif de 4 points et les Nuggets présentent un bilan de 6 victoires pour 4 défaites lorsqu’il score plus de 15 points. En deux années à Utah, Lyles n’avait jamais réellement eu sa chance, même lors de la blessure de Derrick Favors. Cette saison, il a su tirer profit du contexte pour se faire remarquer. Une situation qu’il attendait et qu’il compte bien pérenniser dans les Rocheuses comme il l’explique au journaliste Christopher Dempsey :

 

Je me sens plus confiant que je ne l’ai jamais été. Et ça fait du bien, non seulement sur le parquet mais dans la vie en général. Je pense que beaucoup de têtes se sont retournées sur moi, les gens ont été surpris, et c’est cool. J’espérais que ce moment arrive pour moi et je suis juste heureux que ce soit maintenant.