Tomas Satoransky, ambiance tchèque dans la Capitale
Joueur confirmé et approuvé en Europe, Tomas Satoransky a franchi le pas l'an dernier pour rejoindre la NBA et les Washington Wizards. Après une saison rookie faible en temps de jeu, le Tchèque profite de la blessure de son franchise-player John Wall pour gratter une place de titulaire et montrer l'étendue de son talent à la capitale américaine
Promu dans le 5 majeur en lieu et place d'un John Wall sur le flanc, Tomas Satoransky donne pleinement satisfaction aux Wizards. Souvent critiqué pour son manque de profondeur de banc, Washington se débrouille plutôt bien en l'absence de son go-to-guy. Depuis que ce dernier est en convalescence pour un genou douloureux et devait inévitablement passer par la case opération, Bradley Beal et ses coéquipiers sont sur une série de 11 victoires pour 6 défaites seulement et Sato n'est pas étranger à cette belle période.
Joueur à la carrière européenne aboutie après avoir fait ses armes en Liga ACB et en Euroleague au sein de l'écurie de Barcelone notamment, Tomas Satoransky franchit le cap vers la NBA la saison dernière. Drafté en 32e position par les Wizards lors de la draft 2012 (belle cuvée au passage avec la sélection de Bradley Beal en 3e place la même année), sa saison rookie est logiquement faible en temps de jeu mais les quelques esquisses de son jeu laissent entrevoir de belles perspectives pour les fans de la Capitale. Meneur de grande taille, Sato est un meneur qu'on peut qualifier de gestionnaire, bon défenseur capable de défendre sur les postes 1 et 2 mais également shooteur (merci les pays de l'est pour les fondamentaux). Un portrait qui semble quasi parfait mais évoluer en tant que back-up d'un joueur du calibre John Wall n'est pas une chose aisée. Tomas parvient tout de même à apporter sa contribution à l'équipe malgré un temps de jeu réduit (entre 10 et 15 minutes en moyenne). Sauf que depuis le repos forcé de l'ex-joueur de Kentucky, Sato assure la relève et de fort belle manière. Alternant la mène avec Bradley Beal, il peut ainsi jongler entre les deux postes du back-court et mieux faire admirer ses différentes abilités. Possédant les clés de l'attaque lorsque Beal se repose quelques instants sur le banc, il se mut en shooting guard lorsque Beal décide de s'occuper de la gonfle. Avec un temps de jeu de 30 minutes sur les 17 dernières rencontres, le Tchèque tourne à 12 points par match auquel on ajoute 3 rebonds et presque 6 passes, le tout en shootant avec un pourcentage ahurissant de 60% au shoot dont 55% du parking. Ces beaux chiffres seront confirmés par sa plus belle performance outre-Atlantique, un soir où les Bulls se déplaçaient en ville et prirent la foudre Satoransky avec 25 points et 6 passes en enfilant les tirs à plus de 80% de réussite. Too easy. De plus, dans une équipe dont on ne cesse d'entendre des histoires de tensions au sein du vestiaire, les Wizards semblent prendre plus de plaisir et le plus important, joue mieux avec le Tchèque à la mène. Loin de nous l'idée que Washington serait meilleur sans son franchise player, ce serait totalement stupide de penser une telle chose. Mais il faudrait peut-être que Wall implique davantage ses coéquipiers comme le fait Tomas en hésitant guère à parfois se mettre en retrait sur certaines séquences offensives.
Le retour de Jean Mur prévu pour la fin mars, les Sorciers peuvent se rassurer en ayant recoller au peloton de tête de la conférence Est, à la lutte avec les Pacers pour l'avantage du terrain. Désormais, Tomas Satoransky a prouvé à son coach qu'il a le niveau pour exiger des minutes et des responsabilités supplémentaires. A l'avenir, Scott Brooks devra davantage utiliser son meneur remplaçant, que ce soit à la mène ou à l'arrière.