Timothé Luwawu-Cabarrot prend son envol
Après un timide début de saison et un passage par la D-League, le français de Philadelphie, drafté en 24ème position l’été dernier, gagne progressivement sa place au sein du collectif des Sixers. Récemment apparu dans le cinq majeur, ses dernières prestations ont impressionné.
- Une éclosion inattendue
9,8 points par match, 3,4 rebonds, 1,2 passes décisives, telles sont les statistiques de Timothé Luwawu-Cabarrot sur ce mois de mars. Difficile à croire si l’on s’intéresse à son début de saison plus que difficile : des matchs entiers passés assis sur le banc, quelques rapides apparitions en fin de parties, un passage par la D-League, bref un vrai chemin de traverse pour le jeune français de 21 ans. Passé de la Pro B à la NBA en l’espace de deux ans, le natif de Cannes gravit les échelons à vitesse grand V. Révélé sous les couleurs de Mega Leks dans le championnat serbe, tout comme son compatriote Alpha Kaba, l’ancienne pépite des Sharks d’Antibes est très en vue en ce moment. 6 minutes de jeu en moyenne en octobre, 15 en février et 25 au cours de ce mois de mars, le rookie des Sixers a tapé dans l’œil de Brett Brown, son entraîneur.
Les blessures et le contexte de cette fin de saison pour nous lui donnent du temps de jeu et il le mérite. Il est toujours resté à fond, en s’entraînant dur et en jouant dur chaque seconde. Cela me donne envie de le tester et de le pousser un peu pour voir ce qu’il a dans le moteur.
Drafté par Philadelphie où il avait d’abord impressionné par ses qualités athlétiques, il a su profiter des blessures et des derniers transferts effectués par la franchise pour montrer qu’il avait du basket plein les mains.
Quand il est arrivé, c’était plus un athlète qu’un joueur de basket. Il est devenu un créateur, un joueur fiable sur la réception-tir, il sait aller au panier tout seul. Il peut aussi courir et ça on le savait. Par contre le voir aussi bon sur demi-terrain, c’est surprenant.
- Luwawu-Cabarrot, l’opportuniste
Propulsé à plusieurs reprises dans le cinq majeur, le protégé de Gerald Henderson a justifié la confiance que le staff de Philadelphie a placé en lui, comme en témoigne ses lignes de statistiques en constante hausse : 2 points de moyenne en novembre, 5 en janvier, et pratiquement 10 pour le mois de mars. Le jeune français a également progressé dans les autres secteurs du jeu puisqu’il tourne actuellement à 1,2 passes décisives et 3,4 rebonds contre respectivement 1,1 et 1,9 en janvier. Auteur d’une performance à 18 points (record en carrière) lors de la récente victoire contre les Los Angeles Lakers, le rookie a conscience que son travail paye et qu’il est récompensé, à juste titre, par le temps de jeu que lui accorde son entraîneur.
Je ne suis pas venu ici pour rester sur le banc et pour aller jouer en D-League. Je suis venu ici pour bosser dur à l’entraînement, montrer que je peux être prêt quand il fait appel à moi. Et c’est ce que j’ai fait. Je pense que n’importe quel coach m’aurait fait jouer.
Avec un bilan de 26 victoires pour 43 défaites cette saison, les Sixers comptent déjà seize victoires de plus que lors de l’exercice précédent. Pas assez pour en faire un candidat aux playoffs, mais suffisamment pour redonner espoir à toute une ville qui s’impatiente de revoir son équipe dans le top 8 à l’Est.