Stephen Curry peut-il faire mieux ?

Le franchise player d'Oakland est en constante progression depuis le début de sa carrière. À ans il a déjà l'étiquette de meilleur shooteur de la ligue sur le dos, un régal pour les stats et pour les yeux. Mais jusqu'où peut-il aller ?

Quiz : combien de joueurs ont inscrit au moins 24 points, huit passes, et trois tirs longue distance par match sur une saison en bientôt 70 ans de NBA ?

Un seul. C'est dire si Stephen Curry a été plus qu'un point guard spectaculaire l'année dernière, il a été historiquement efficace.

 

À seulement 25 ans, le fils de Dell Curry, a déjà rejoint l'élite de la ligue, lui qui avait toutes les difficultés à trouver une université à cause de sa petite taille. Il est aujourd'hui l'un de ses rares joueurs à pouvoir transformer une rencontre banale de décembre en un récital de highlights qui va marquer la saison.

C'est à se demander dans quels secteurs Curry peut encore s'améliorer, tant la plupart de ses forces sont déjà peaufinées.

 

Le shoot ? Il a réussi à rentrer 50.9 % de ses tirs à deux points, sachant qu'il prend un quart de ses tirs entre cinq et 7.23 m. Concernant sa spécialité, le lancer puissance 3, il a atteint 42.4% de réussite l'an passé (en tentant 615 tirs!).

Il est chirurgical partout, et a l'intelligence de tenter le moins de tirs là où il est le moins doué, en l'occurence le corner 3 à droite du cercle.

À cela s'ajoute un talent naturel au lancer-franc, flirtant chaque saison avec la barre des 90% de réussite. Une stat mise en valeur par sa capacité grandissante à provoquer des fautes

 

La mène ? Steph y est chaque année plus déterminant, passant de 6.9 passes décisives à 8.5 par match de 2013 à 2014, cinquième meilleur distributeur de la ligue, en un temps de jeu équivalent. Il a été responsable de 39.9 % des assistances des Dubs, seuls Chris Paul et John Wall ont fait mieux.

 

Même sa défense - faiblesse habituelle des grands attaquants – s'améliore avec le temps. Avec 4.0 defensive win shares (c'est à dire la marge de victoires qu'il a apporté à son équipe par sa défense), il s'est classé deuxième meilleur arrière de la NBA, entre les Pacers Lance Stephenson et George Hill.

Avec un jeu en pénétration plus agressif, Curry a tendance à faire plus de fautes offensives et à distribuer de mauvaises passes. Pas étonnant quand on est à la fois le premier scoreur et passeur de son équipe.

Néanmoins, avec 3.8 turnovers par rencontre, le meneur des Warriors était le plus gros gaspilleur du championnat l'an passé. S'il veut atteindre Chris Paul et prétendre au statut officieux de meilleur point guard de la ligue, il va devoir compenser ses lacunes.

 

Le schéma tactique de Steve Kerr devrait moins dépendre des post-ups et isolations chères à Mark Jackson et permettre d'optimiser les talents de Curry. Les Dubs étaient l'an dernier une solide machine défensive, notamment aux rebonds, mais avec une exécution parfois frustrante en attaque (104.3 points par match, seulement dixième de la ligue) qui a beaucoup reposé sur des tirs à trois points et très peu sur les lancers-francs.

En clair, avec un tel arsenal offensif (David Lee, Klay Thompson), la formation d'Oakland pourrait être plus efficace, et moins dépendre des coups de génie de son meneur.

 

Stephen Curry est déjà un des dix meilleurs joueurs du championnat, et plus que son talent individuel, c'est son leadership qui sera déterminant. C'est une saison majeure de la carrière du n°30 qui se profile. À lui de montrer ce qu'il va en faire.