Sophomores Watch : une saison 2021-2022 pleine de promesses
Laissez-nous vous rassurer tout de suite : non, vous n'avez pas manqué un tweet du Woj ou de Shams et la NBA n'a pas crée un énième prix pour récompenser ses fidèles ouvriers ! Le trophée du sophomore de l'année n'est toujours pas attribué (un jour, qui sait...) mais ça ne nous empêchera pas de nous intéresser à ces joueurs qui vont entrer dans leur deuxième année lors de la saison 2022-2023.
Généralement, lorsque l'on parle de la NBA, on a l'habitude d'évoquer les performances des superstars, des nouveaux rookies, des role players clés chez les contenders... mais les sophomores sont régulièrement mis de côté. C'est pour cette raison que cette année, Arthur et Thomas vous proposeront une chronique régulière pour ne rien rater de ces joueurs qui vont effectuer leur deuxième saison dans la Grande ligue. Premier épisode avec un coup d'oeil sur les joueurs qui vont nous faire cliquer sur le League Pass !
Après l’avoir laissée mûrir d’octobre à avril, le constat est implacable : la cuvée de draft 2021 est un très bon cru. Un coup d'œil aux All-Rookies Team, dévoilées en mai dernier, suffit pour s’en convaincre. Scottie Barnes (Toronto Raptors), Evan Mobley (Cleveland Cavaliers) ainsi que Cade Cunningham (Detroit Pistons) ont été unanimement plébiscités pour figurer dans la première équipe.
Rien de plus normal pour l’ailier-fort des Raptors, élu Rookie de l’année, qui a éclaboussé la ligue de son talent dès ses premiers pas sur les parquets. Plus de 15 points, 7 rebonds et 3 passes tout en shootant à près de 50 % dans une équipe compétitive à l’Est, ça vous classe le bonhomme ! Scottie Barnes, après avoir bossé comme un acharné tout l’été sur son shoot et son jeu en isolation, semble prêt à prendre une nouvelle dimension offensive dans une très séduisante équipe des Raptors. Le natif de Palm Beach devrait voir son rôle s'accroître dans une team qui cherchera une nouvelle fois à jouer les trouble-fêtes dans la conférence Est. Mais la victoire de Barnes dans la course au ROY ne fut pas écrasante, loin de là. Les résultats des votes en témoignent : 15 petits points ont séparé la pépite des Raptors de son plus proche concurrent, Evan Mobley. La raison ? La saison très solide de l’ailier-fort des Cavs, qui s’est très rapidement imposé dans un secteur intérieur pourtant bien fourni (Jarrett Allen, Kevin Love, Lauri Markkanen). Dans une équipe de Cleveland très surprenante, le Californien a fait étalage de ses aptitudes défensives très au-dessus de la moyenne et d’une palette offensive tout à fait raisonnable (bien qu’encore perfectible). La fin de saison en boulet de canon de Scottie associée à la lente dégringolade de la franchise de l’Ohio au classement l’a empêché de mettre la main sur le trophée, mais nul doute que Mobley devrait poursuivre son chantier de démolition dans les raquettes cette année. Pour cette saison, l’objectif fixé par son coach est clair : viser le trophée de défenseur de l’année. Le first pick de la draft 2021, Cade Cunningham, en mode diesel, est lui parti un peu plus lentement que ses deux compères. Moins de 11 points à 23 % aux tirs et 14 % derrière l’arc pour ses quatre premiers matchs, disons que l’on a connu meilleur départ. Mais le meneur des Pistons est rapidement monté en puissance, raflant au passage le trophée de MVP du Rising Stars Challenge. A la tête d’une équipe engluée dans les bas-fonds de la ligue, Cade a fini la saison en boulet de canon. Ses 20 derniers matchs ? 21 points, 6 passes, 6 rebonds de moyenne à 45 % aux tirs. Insuffisant pour rattraper les deux copains de la conférence mais très prometteur pour la suite… “Joueur de niveau all star” selon son coéquipier Marvin Bagley III, le plus jeune joueur de l'histoire des Pistons à avoir réalisé un triple-double risque également de truster les titres de notre rubrique.
Ces 3 jeunes joueurs seront particulièrement scrutés lors de la saison à venir et l’on est impatient d’assister à leurs progrès. Ici, on met une pièce sur une immense saison de Cade, qui contrairement à Mobley ou Barnes, n’aura aucun joueur majeur à ses côtés pour lui contester le leadership. Le premier All-Star de cette cuvée ? On est pas loin de parier dessus…
Avec ces talents, on en oublierait presque Franz Wagner (Orlando Magic) et Jalen Green (Houston Rockets), qui complètent un cinq majeur très solide. Le premier, scoreur le plus prolifique de sa cuvée l’année dernière, en a surpris plus d’un chez le Magic. Sa polyvalence, son sens du jeu ainsi que sa capacité à se créer son propre shoot ont été grandement appréciés en Floride. Quant à Green, bien qu’il n’ait pas fait la meilleure saison rookie de la cuvée, il est sûrement celui qui a le plus impressionné durant la présaison, avec des pointes à 25 et 23 points en moins de 25 minutes. Avec le départ de Christian Wood à Dallas, il est désormais le moteur de l’attaque de Houston et devrait enchaîner les grosses perf’ offensives. Reste Josh Giddey (Oklahoma City Thunder), le surprenant meneur du Thunder, qui sort d’une très bonne première saison. L’australien, devenu le joueur le plus jeune à réaliser un triple-double en NBA, a vite balayé les quelques doutes qui entouraient ses débuts pour nous sortir une saison à plus de 12 points, 8 rebonds et 6 passes, malgré des pourcentages plus que moyens. En l'absence de Chet Holmgren, il devra faire le job à côté de Shai afin d'éviter que celui-ci ne toque à la porte de Sam Presti pour lui demander un trade.
Derrière ces sophomores confirmés, plusieurs joueurs pourraient exploser cette saison. Malgré son (très) jeune âge, l'un d’eux est déjà champion NBA. Jonathan Kuminga (Golden State Warriors) a montré de belles promesses lors de sa saison rookie (9,3 points, 3,3 rebonds en 17 minutes). Coach Kerr place une grande confiance dans le congolais, lui qui doit combler le départ de Gary Payton et Otto Porter Jr. Avec un plus grand rôle, et une préparation tout l’été sous les conseils de chef Curry et de ses coéquipiers de la sélection nationale, attendez vous à un Kuminga plus adroit, et surtout toujours plus explosif ! L'explosivité, Herbert Jones (New Orleans Pelicans) et Ayo Dosunmu (Chicago Bulls) n’en manquent pas. L’un comme l’autre a été annoncé titulaire pour son équipe cette saison. Draftés au second tour, les deux joueurs ont l’opportunité de se faire un nom en aidant leur équipe à se qualifier en playoffs et à jouer les trouble-fêtes dans leur conférence. Herbert Jones est même pressenti par beaucoup pour être dans l’une des All Defensive Team de la saison. Un autre sophomore pourrait aussi véritablement explosé cette saison : Chris Duarte (Indiana Pacers), dont la franchise devrait vite passer en mode tanking, aura carte blanche offensivement aux côtés de Tyrese Haliburton. Tirs à trois points, midrange en sortie de dribble, défense… Duarte a prouvé qu’il savait faire beaucoup de choses sur un terrain. Pour son premier match dans la Grande Ligue, le numéro 3 d’Indiana va nous pondre une ligne de stats impressionnante : 27 points en 33 minutes, 9/15 au tir, 6/9 du parking, 3/3 aux lancers-francs, et 5 rebonds. Si le reste de sa saison fut un peu plus difficile, on ne peut qu’être impatient de voir la suite de son duo avec l’ancien meneur des Kings ! Du côté de la Louisiane, Jose Alvarado (New Orleans Pelicans) est de ceux dont l’histoire met le sourire aux lèvres. Non drafté en juillet 2021, malgré quatres saisons pleines à Georgia Tech, il s’est imposé aux Pels grâce à son énergie de mort de faim en défense. “Grand Theft Alvarado” est devenu l’un des chouchous du Smoothie King Center, et ce n’est pas son duel avec Chris Paul lors des derniers playoffs qui va faire chuter sa cote de popularité. Ce spécialiste des interceptions (on se souvient de ses 6 interceptions contre les Rockets le 14 mars) pourrait s’affirmer comme un vrai joueur clé dans une franchise séduisante.
Attention aussi aux sleepers ! Arrivés dans des effectifs déjà au complet, ou jeunes joueurs ayant simplement mis du temps à s’adapter au rythme particulier de la NBA (tout le monde ne s’appelle pas LaMelo Ball ou Zion Williamson), plusieurs rookies de la cuvée n’ont pas eu un rôle majeur dès leur saison rookie, malgré un talent indéniable. Moses Moody (Golden State Warriors) a ainsi obtenu très peu de temps de jeu, bloqué par une grosse concurrence. En 4 matchs de G league en janvier, le jeune arrière de 20 ans a tout détruit sur son passage : 31,8 points et 6,3 rebonds, à 51 %. En Summer League, il a planté près de 28 points en moyenne par match : le natif de Little Rock semble prêt pour le niveau supérieur. Avec le départ de Gary Payton, Bjelica, de Damion Lee et d’Otto Porter, le banc des Warriors est beaucoup plus ouvert et Moody a une grosse carte à jouer. Quentin Grimes (New York Knicks), a fait beaucoup parler cet été, étant notamment associé à un potentiel trade des Knicks pour faire venir Donovan Mitchell. Ce n’est pas pour rien que Grimes fut l’un des éléments clés de ces discussions : les dirigeants de la franchise placent beaucoup d'espoirs en leur Texan, qui a montré une certaine aisance en Summer League (22,6 points par match). Il pourrait être l’une des révélations de la saison du côté de la Big Apple. Enfin, si l’on devait décerner le trophée de la plus belle histoire de la saison, nul doute que Bones Hyland (Denver Nuggets) serait le principal prétendant. Le natif du Delaware, endeuillé et gravement blessé dans un terrible incendie il y a quelques années, a profité des pépins physiques de Jamal Murray et Michael Porter Jr pour se faire une place dans la rotation de Denver. Impossible d’oublier sa performance au Wells Fargo Center, devant tous ses proches, où l’arrière va éclipser le duel Embiid-Jokic en plantant 21 points dont 12 dans le dernier quart-temps, permettant à son équipe de l’emporter. Dans une saison où les Nuggets font figure de contender légitime au titre, Bones sera très attendu en sortie de banc !
Il est difficile de mentionner tous les sophomores qui nous intriguent en ce début de saison, tant cette classe de draft est profonde. La cuvée 2021 regorge de pépites qui risquent encore de nous surprendre cette saison. Mesdames, Messieurs, à vos écrans. La saison de nos jeunes espoirs commence le 19 octobre, et on sera là pour la décortiquer avec vous