Toronto forcément seul dans l'Atlantic
Quelle que soit la réussite des Raptors cette saison, ils peuvent déjà envisager les play-offs avec l'avantage du terrain, grâce à une division Atlantique historiquement mauvaise.
Favori ? Outsider ? Les Raps partis comme des flèches en novembre ont du compenser l'absence pour plus d'un mois de DeMar DeRozan et laisser place à la frénésie des Hawks, qui se sont imposés confortablement sur le trône de la Conférence Est.
Alors Toronto s'accroche pour rester devant Washington, Chicago et Cleveland, eux aussi capables d'atteindre les Finales comme de se faire sortir au 1er tour. Mais les risques de descendre dans le classement sont minimes pour les Canadiens, qui sont quasiment assurés d'avoir au moins la quatrième position, grâce au ticket garanti au premier de chaque division.
Depuis la création des divisions à cinq équipes il y a dix ans, on n'a jamais vu quatre franchises avec un bilan inférieur à 40% de victoires. Bien que le quintet du nord-est se traîne une réputation de loser depuis plusieurs années, la promo 2014-15 est en train de battre des records.
En 2010 déjà, l'Atlantic n'avait envoyé qu'une équipe en postseason, les Celtics qui avaient atteint les Finales face aux Lakers. La différence, c'est que Toronto avait échoué à la neuvième position et ses 48.8 % de victoires. Cas similaire en 2006 ou les Nets étaient seuls qualifiés de leur groupe, pendant que les Sixers restaient à la porte des play-offs avec leurs 46.3 % de succès. On imagine mal Brooklyn ou Boston s'approcher de ses résultats.
Alors oui, il y a des circonstances qui facilitent la situation actuelle : Boston est en reconstruction et vient de laisser partir Rajon Rondo, Brooklyn est en pleine déconstruction avec presque tous ces joueurs à vendre, New York a voulu mélanger nouveau système et effectif déséquilibré et inadapté, et Philly est une pépinière de jeunots qui apprennent le métier.
- Invicibilité et crédibilité
Toronto et ses ambitions peut donc se balader et reste actuellement la seule équipe de la ligue à être invaincue dans sa division (9-0). La franchise du nord n'est bien sûr pas à l'abri d'un échec mais compte tenu du calendrier, elle aura sans aucun doute besoin de remporter ces 7 derniers matchs pour conserver une bonne place au classement et rester sur une bonne dynamique pour les play-offs.
En comparaison, à moins d'un réveil soudain et inattendu des Nets ou Celtics, les quatre autres équipes auront tendance à lâcher du lest en vue d'une bonne place à la draft.
Si les Raptors sont loin de faire de la figuration et réalisent actuellement la meilleure saison régulière de leurs 20 ans d'histoire, ils ont perdu l'attention des médias et du public américain au profit des Hawks (qui eux-mêmes viennent d'enchaîner 19 succès dans une relative discrétion, seuls cinq équipes ont fait mieux en 70 ans de NBA), et nombreux sont ceux qui voient les Bulls atteindre les Finales, et s'interrogent même de l'émergence des Cavs.
Comment être reconnu quand on joue dans le groupe le plus mauvais de la classe ? Le succès des Raps paraît normal (alors qu'ils jouent 16 matchs contre l'Atlantic mais 18 contre la Southeast ou la Central) et ils pourraient rester dans l'ombre jusqu'en mai.
La mise en place d'un open-seeding (un classement global des 16 meilleures franchises par bilan de victoires et non par Conférence) est de plus en plus discuté dans la ligue, pour mettre en valeur les équipes de l'Ouest lésées (New Orleans ou OKC cette saison), et équilibrer la compétition. Mais ce nouveau système de qualification en play-offs permettrait aussi de mesurer la réelle valeur de certaines formations qu'on a tendance à sous-estimer à cause du niveau général de leurs adversaires.
Toronto affiche au 1er février 68.8 % de succès, pour une quatrième place dans la ligue, et affronterait Phoenix (12ème) si la post-season débutait à ce jour. Les Suns seraient-ils favoris dans ce cas ?
Les Raptors, tout comme les Hawks, Wizards, Bulls et Cavs, sont condamnés à jouer avec les moins bons, mais seraient-ils forcément dépassés contre une équipe de l'Ouest au meilleur des 7 matchs ? Pour donner un peu de crédibilité à la Conférence dominée depuis 15 ans, la NBA a au moins une idée à creuser.