San Antonio Spurs 2018-2019 : Le début d'une nouvelle ère

Après avoir été la franchise la plus victorieuse du sport US sur ces 20 dernières années, la franchise texanne doit repartir sur un nouveau cycle... Voici leur guide pour la saison 2018-2019.

 

Retrouvez notre analyse de la dernière saison des Spurs dans notre bilan 2017-2018.

 

 

Arrivées : DeMar DeRozan, Marco Belinelli, Jakob Poeltl, Dante Cunningham, Quincy Pondexter, Lonnie Walker IV (Draft), Chimezie Metu (Draft)

Départs : Kawhi Leonard, Manu Ginobili, Tony Parker, Kyle Anderson, Danny Green, Brandon Paul

 

 

Meneurs : Dejounte Murray, Patrick Mills, Derrick White

Arrières : DeMar DeRozan, Marco Belinelli, Lonnie Walker IV

Ailiers : Rudy Gay, Dante Cunningham, Davis Bertans, Quincy Pondexter, Chimezie Metu

Ailiers-forts : LaMarcus Aldridge, Okaro White

Pivots : Pau Gasol, Jakob Poeltl

 

 

PG:  Dejounte Murray   SG: DeMar DeRozan  SF: Rudy Gay  PF: LaMarcus Aldridge C: Pau Gasol

 

Le plus gros changement dans ce cinq majeur concerne bien évidemment DeMar DeRozan, arrivé cet été en échange de Kawhi Leonard. Avec l'ancien joueur de Toronto, le jeu des Spurs devrait évoluer et se tourner plus vers un jeu à mi-distance. En effet ce dernier qui sort d'une saison d'un calibre MVP, n'est pas vraiment ce que l'on peut appeler la copie conforme de Leonard. Avec un jeu plus proche du cercle et une défense clairement inférieure, il faudra faire attention à ce qu'il ne se marche pas sur les pieds en attaque avec l'autre poid lourd de l'effectif : LaMarcus Aldridge.

 

L'ailier-fort qui a enfin trouvé sa place au sein du système Spurs la saison dernière, devrait rester, au moins les premiers mois, la première option offensive de l'équipe. Celui qui inscrivait 23 points de moyenne la saison dernière, devra servir de facilitateur à l'intégration des nouveaux joueurs, tout en gardant son niveau, notamment en attaque. Il se murmure même que Gregg Popovich voudrait le faire jouer pivot afin d'avoir une équipe qui court beaucoup, ce qui correspond beaucoup plus aux qualités de Dejounte Murray

 

Car plus que DeRozan ou Aldridge, en qui on peut faire confiance en ce qui concerne la régularité, c'est sûrement le meneur qui sera la clé d'une saison réussie ou non. Il sera le meneur indiscutable de l'équipe et va devoir passer un vrai palier en attaque. Trop inconstant la saison dernière dans son tir, et auteur de choix parfois douteux en attaque, il va devoir faire preuve d'une réelle évolution, notamment dans la gestion du rythme. Car plus que les joueurs, ce sera le système qui sera une fois de plus la star de la franchise. Et on connaît Pop quand le jeu ne tourne pas comme il le souhaite ! Alors à Murray de prouver qu'il a les épaules pour mener une équipe qui visera une saison de plus les play-offs

 

En ce qui concerne le reste du cinq, si on peut imaginer voir Rudy Gay et Pau Gasol commencer, rien n'est moins sûr. L'ailier qui a prolongé cet été semblait épanoui dans son rôle de 6ème homme et pourrait vite retrouver sa place pour apporter un peu de dynamisme au banc. Pour Gasol, tout dépendra de la volonté de Popovich. Si ce dernier souhaite réellement mettre en place un jeu de transition, et voir son équipe courir, alors l'espagnol sortira du banc. Dans le cas contraire, il devrait être le pivot titulaire, de par son expérience, mais également car il apporte un peu de shoot extérieur, dans un cinq qui en manque cruellement. 

 

 

Excepté l'arrivée de DeRozan, c'est pour son banc que San Antonio a beaucoup recruté cet été. Déjà pour remplacer les départs de Tony Parker et Manu Ginobili (snif), qui étaient les leaders de la second unit l'année dernière. En effet que ce soit Marco Belinelli, Jakob Poeltl, Dante Cunningham, Quincy Pondexter ou encore le rookie Lonnie Walker IV, tous sont arrivés avec l'étiquette de joueurs du banc.

 

Même si des Belinelli ou autres Cunningham seront peut être amenés à débuter certains matchs, leur rôle devrait être avant tout de faire souffler les titulaires. Et avec Patty Mills comme chef d'orchestre, c'est un banc qui a fière allure. Que ce soit l'Australien ou Belinelli, il y a du shoot extérieur (37 % derrière l'arc pour les deux la saison passée), ce qui devrait manquer dans le cinq majeur.

 

Les autres rotations sont toutes aussi solides car Cunningham comme Pondexter sont des joueurs solides et confirmés de NBA, qui apporteront ce qu'on leur demande, c'est à dire être performant sur 15-20 minutes. Davis Bertrans devrait aussi avoir sa place dans la rotation, grâce a ses qualités de shooteur. Il y a également Poeltl qui peut s'avérer être un très bon coup, le pivot étant encore jeune avec une certaine marge de progression, surtout qu'il aura forcément du temps de jeu compte tenu de la faiblesse intérieure de l'effectif. Enfin Lonnie Walker sera à surveiller, sera-t-il un énième steal de la part des texans, eux qui ont très souvent le nez fin en matière de scouting

 

 

- Un effectif homogène : comme souvent pour les Spurs, leur grande force sera la qualité globale de l'effectif. Avec un cinq majeur solide, malgré une carence au shoot extérieur, et un banc qui comptera pour sûr parmi les meilleurs de la ligue, Gregg Popovich peut s'appuyer sur un groupe homogène. Le mélange de joueurs All-Stars (DeRozan, Aldridge), de jeunes prometteurs (Murray ou Walker IV) et de vieux briscards (Gasol, Cunningham ou Belinelli) devrait faire quelques étincelles et inquiéter pas mal d'équipes, surtout à domicile. 

 

- DeMar DeRozan : Arrivé en échange du MPV des Finals 2014, l'arrière doit avoir un goût amer dans la bouche. Celui qui avait signé pour 5 ans et 137 millions à l'été 2016 se voyait bien faire toute sa carrière au Canada, lui qui était déjà le meilleur scoreur de la franchise avec plus de 13 000 points en 9 saisons. Mais Masaii Ujiri avait d'autres idées en tête et l'envoie dans le Texas mi-Juillet. Vécu comme une trahison par le joueur, il devrait débuter la saison le couteau entre les dents et prouver à son ancien front office qu'ils ont fait le mauvais choix. Surtout qu'il devrait s'éclater dans le sytème des Spurs et profiter des nombreux systèmes pour avoir des tirs ouverts. À lui de faire une énorme saison, ce dont il est capable. 

 

- Une attention médiatique faible : Les Spurs ne sont jamais si forts que lorsqu'on n'entend pas ou peu parler d'eux. Passés maîtres dans l'art d'être outsiders, San Antonio aime avancer masqué. Et cette année ne devrait pas échapper à la règle dans une Conférence Ouest plus hypée que jamais. De quoi laisser l'équipe travailler et progresser dans la sérénité, bien loin de toute l'attention médiatique qui sera portée aux Lakers ou encore à l'intégration de DeMarcus Cousins aux Warriors. 

 

- Gregg Popovich : Véritable gourou de la franchise, celui qui vit ses dernières années sur un banc NBA sera comme tous les ans la pierre angulaire du projet Spurs. Capable de prouesses années après années, et d'ajustements (très) souvent payants, sa réputation n'est plus à faire. D'autant plus qu'il dispose d'un effectif profond avec lequel il va pouvoir s'amuser, et tenter des choses. 

 

 

- Une Conférence Ouest très relevée : Si ce paramètre va leur permettre d'avancer dans l'ombre, il n'en reste pas moins que San Antonio n'aura pas souvent droit au relâchement. Et avec un début de calendrier pas évident, deux fois les Lakers, Portland ou encore Indiana sur les 6 premiers matchs, pas sûr que la machine carbure à plein régime tout de suite. Leur avantage réside dans leur Division et ils devront être performants face à Memphis, Dallas ou encore la Nouvelle Orléans pour s'assurer une place en play-offs

 

- Un manque de spacing : Dans une NBA de plus en plus tournée vers le tir extérieur, San Antonio n'en fera clairement pas son point fort cette année. C'est dans ce secteur que la perte de Danny Green risque d'être la plus préjudiciable. Car son apport à 3-points ne sera pas compensé dans le 5 par l'arrivé de DeRozan, et ni Murray ni Aldridge ne sont friands de l'exercice. Il faudra peut-être réfléchir à incorporer Belinelli dans la line-up de départ et ainsi faire jouer Aldridge au poste de pivot. 

 

- La progression de Murray : Cette année sera décisive dans la progression du meneur. Appelé à remplacer Tony Parker, le jeune joueur a parfois déçu la saison dernière, notamment en attaque. Il faut qu'il devienne un vrai meneur gestionnaire capable d'exécuter à merveille les consignes de Popovich, car il ne sera probablement jamais au niveau offensif du français. Surtout que derrière lui c'est plutôt léger, avec le seul Patty Mills comme back-up solide. 

 

- La fin d'une ère glorieuse : Plus qu'une page qui se tourne, on assiste à San Antonio à l'épilogue d'une histoire incroyable. Pendant 20 ans la franchise a fait preuve d'une régularité jamais vue dans l'histoire du sport US et l'on vit les derniers moments d'une équipe qui sera légendaire. Et même si le maître à penser de cette équipe reste pour assurer une dernière transition, les départs des deux visages mythiques que sont Parker et Ginobili marquent un vrai tournant. Il faut alors repartir sur un nouveau cycle, envisager la fin du règne Popovich et accepter que le futur ne sera probablement pas aussi brillant...

 

 

Comme tous les ans, personne ne parle de San Antonio et comme tous les ans, l'équipe devrait assurer une place en play-offs. Avec un effectif qui reste très solide, mais ne pourra tenir la concurrence face aux cadors de la ligue, cette année devrait ressembler peu ou prou à la précédente. Une saison régulière plus que correcte autour des 50 victoires et une position de poil à gratter pour le premier tour de post season. Le plus gros chantier restera l'intégration de DeRozan et trouver l'équilibre dans l'effectif tout en permettant à Murray de progresser dans un cocon.

 

 

La rédaction classe les Spurs à la 5ème place de la Conférence Ouest avec un bilan de 47 victoires.