Sacramento Kings : Ils auraient tant voulu être rois
Losers invétérés, risée de toute la ligue, les Kings ont pourtant connu de grands joueurs et ont même été bons ! La présentation de leur 5 All Time permet de s'en rendre compte.
- Meneur de jeu : Oscar Robertson
Il était un temps où les Sacramento Kings s'appelaient les Cincinnati Royals. Il était un temps aussi où l'un des meilleurs joueurs de l'histoire de la ligue jouait pour eux. Pendant 10 saisons, de 1960 à 1970, Oscar Robertson a fait étalage de son extraordinaire talent, sans pour autant parvenir à obtenir avec cette franchise un titre qu'il remporta sitôt l'avoir quittée, sous le maillot des Milwaukee Bucks. Il faut dire que, pendant une décennie, les Royals se sont heurtés à l'une des équipes les plus dominantes de l'histoire du sport collectif, à savoir les Celtics de Ron Auerbach et Bill Russell.
Reste que Big O a fait de son mieux, se démultipliant sur le parquet et alignant des moyennes stratosphériques : 29,3 points, 8,5 rebonds et 10,3 passes décisives, avec une saison, sa deuxième, en triple-double (30 points, 12,5 rebonds et 11,4 passes...). Alors ne nous lançons pas dans des polémiques aussi vaines qu'inutiles en comparant le niveau de la NBA hier et aujourd'hui : Robertson est l'un des plus grands, point final.
- Arrière : Nate Archibald
Notre arrière est un autre meneur de jeu. Nous aurions pu choisir Mitch Richmond, qui accomplit sept belle saisons aux Kings dans les années 90, mais Nate Archibald appartient à une autre catégorie. Succédant à Robertson en 1970, en tant que rookie, il demeura six ans avec la franchise, qu'il accompagna dans plusieurs déménagements (de Cincinnati à Kansas City, où le surnom de Royals fut abandonné au profit des Kings, pour ne pas faire d'ombre à l'équipe de base-ball du coin, et à Omaha). Il faut croire qu'Archibald avait la fibre nomade, parce que son niveau de jeu n'en a pas du tout été affecté. Surnommé Tiny en raison de son petit mètre 85, il a fait exploser toutes les défenses devant lui. Ainsi, en 1972-73, il a été jusqu'à mener la ligue aux points (34 en moyenne) et aux passes décisives (11,4), performance unique dans l'histoire de la NBA.
- Ailier : Peja Stojakovic
Peja Stojakovic est l'un des meilleurs shooteurs purs à avoir foulé les parquets NBA. Drafté par les Kings en 1996, il les a rejoints deux ans plus tard et a passé sept saisons et demie en Californie. Pendant cette période, le Serbe a fait l'étalage de son talent, se montrant d'une précision redoutable : Entre 1998 et 2006, il a ainsi tourné à 18,3 points de moyenne (avec une pointe à 24,2 en 2003/2004, année de sa troisième et dernière sélection pour le All Star Game), avec 40 % de réussite à trois points – considérable dans la mesure où il tirait sept fois par match à cette distance – et 90 % aux lancer-francs. Stojakovic a ainsi constitué une menace extérieure qui a permis à ses coéquipiers de profiter d'ouvertures dans la défense, faisant de Sacramento dans les années 2000-2005 une armada offensive pratiquement injouable.
- Ailier-fort : Chris Webber
Membre du célèbre Fab Five de Michigan en NCAA, Rookie de l'année en 1994 avec Golden State, c'est sous le maillot des Kings que Chris Webber a atteint le sommet de sa carrière, qui coïncide avec celui de la franchise. C-Webb avait pour lui une vision et des mains d'arrière dans un corps d'ailier-fort, tout en étant très rapide pour un joueur de sa taille, ce qui en faisait un défenseur féroce. Résultat : en sept saisons (1998-2005), Webber a compilé 23,5 points de moyenne, 10,6 rebonds et 4,8 passes. Mais au-delà de cet apport statistique, il a été le leader d'une équipe redoutable : en 2001-2002, les Kings ont ainsi terminé avec le meilleur bilan de la ligue (61 victoires et 21 défaites), avant de s'incliner en finale de conférence face aux Lakers de Shaq et Kobe Bryant, à l'issue d'une série en sept manches qui est encore considérée comme l'une des plus relevées de l'histoire des playoffs.
- Pivot : Vlade Divac
En talent pur, DeMarcus Cousins a tout pour être le meilleur pivot à avoir jamais joué pour les Kings, mais il faudra pour cela qu'il y reste et, si c'est le cas, qu'il les fasse gagner. En attendant ce jour, c'est bien Vlade Divac qui obtient la sélection tant convoitée dans ce cinq All Time. Comme son compatriote Stojakovic, Divac a participé aux heures de gloire de la franchise californienne, au début des années 2000. Se coltinant des pivots alors dominants dans la conférence Ouest (Shaq, Tim Duncan et David Robinson, pour ne citer qu'eux), Divac jouait un rôle déterminant en défense. Moins mobile que Webber, il était un leader vocal, tandis qu'en attaque, il faisait bénéficier ses partenaires d'une excellente vision du jeu (3,7 passes décisives de moyenne au long de ses six saisons, avec 11 points et 8 rebonds). Son numéro fait également partie de ceux qui ont été retirés par les Kings, où il exerce aujourd'hui les fonctions de vice-président des opérations basket. Symbole vivant d'une période dorée, son boulot fait probablement partie des plus difficiles au monde, puisqu'il doit parvenir à faire cohabiter des personnalités particulièrement ombrageuses : Cousins, mais aussi Rajon Rondo, le coach George Karl, sans oublier le propriétaire azimuté qu'est Vivek Ranadivé. On ne peut que souhaiter bien du courage à celui qui avait déjà la barbe quand tous les hipsters du monde portaient encore une grenouillère à carreaux.
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