Retour sur la fin de Suns/Kings : Phoenix préférera oublier cette victoire...

Hier soir, la saison des Suns a peut-être connu un tournant mésestimé. En déplacement à Sacramento, Phoenix a mis un terme à sa série de 8 victoires consécutives dans un scénario aussi frustrant que soulageant.

C’est un mois de Décembre catastrophique qui se termine à Phoenix. Alors qu’il avait commencé par une victoire à Charlotte qui donnait au bilan des Suns une beauté oubliée (9 victoires, 10 défaites) et la 8ème place de l’Ouest, tout ne s’est pas déroulé comme prévu. Après ce match, tout s’est écroulé et les valeurs oubliées du début de saison ont provoqué un enchaînement de 12 matchs provoquant 10 défaites. Si chaque match est différent et que certaines circonstances atténuantes sont à relever, le constat d’une régression est lui inévitable. Le summum de cette descente aux enfers en Décembre est arrivé avant-hier lors de la défaite des Suns à San Francisco dans la nouvelle salle des Warriors. Dans la même salle où ces mêmes Suns avaient explosé Golden State comme le signe fort d’une saison de tous les bouleversements 2 mois auparavant un soir d’Halloween. Avant-hier, les Suns ont compté plus de 10 points d’avance en deuxième mi-temps avant de naïvement se faire remonter et perdre contre des Warriors avec simplement plus d’envie.

 

Après ce nouvel affront, la triste série de défaites des Suns s’élevait à 8 revers consécutifs. Trop c’est trop, et l’absence prolongée de Deandre Ayton ne pouvait être la cause de tous les problèmes. C’est là que Monty Williams et son staff a pris la décision d’organiser une réunion d’équipe le lendemain matin à Sacramento, pour mettre les choses au clair. Et que cette décision fut salvatrice ! Tous les insiders du côté de l’Arizona se sont accordés pour dire que cette réunion, ce qui s’y est dit et les réactions que celle-ci a entraîné fut un véritable déclic vital et nécessaire. Le soir même, Phoenix foulait donc le parquet des Kings avec un état d’esprit regonflé à bloc et une grande envie de retrouver le basket perdu comme les feuilles du mois d’Octobre. Conséquence, dans un match encore assez moyen mais meilleur que l’ensemble de leur mois de Décembre, les Suns sont repartis de Californie avec la victoire. Dans un schéma similaire à celui de Golden State 24h plus tôt, c’est l’équipe la plus déterminée qui l’a emporté dans un duel entre deux écuries d’un niveau très proche. Ce match fut extrêmement serré jusque dans le money-time, où la toute dernière action du match est incroyablement symptomatique du mal qui rongeait les Suns ces dernières semaines.

 

 

Cette dernière séquence est un véritable bijou. Elle en dit énormément sur les récents résultats des Suns et l’état d’esprit des différents joueurs à cet instant précis. Après quelques visionnages, il est assez simple de désigner le coupable de cette mauvaise séquence défensive à Phoenix. Aron Baynes est coupable du tir ouvert obtenu par Harrison Barnes. Le pivot Australien est le défenseur de Barnes dès le début de l’action après une multitude de mouvements sans ballon. Buddy Hield s’en va alors au drive et là, l’Australien commet une grave erreur de débutant pour un joueur de son expérience. Il oublie totalement son vis-à-vis en ne se concentrant que sur le porteur de balle, pourtant déjà marqué par un coéquipier. Il vient alors en aide laissant Barnes totalement seul, servi par Hield de façon logique. Derrière, l’ailier champion avec les Warriors manque son tir à trois points pour le plus grand bonheur des Suns qui sont passés tout près d’une nouvelle catastrophe.

 

Cette action soulève énormément de questions. D’abord, elle met en lumière le mal des Suns en ce mois de Décembre : le relâchement et le manque de concentration. Souvent, les Suns ont mené au score avant de s’écrouler et de laisser bêtement la victoire à l’adversaire. Ce match contre les Kings a failli s’ajouter à la liste. Alors qu’ils menaient de 14 points dans le troisième quart-temps, les Suns se sont fait reprendre et auraient pu, auraient dû perdre sur ce tir d’Harrison Barnes au buzzer. Le manque de concentration d’Aron Baynes est accablant. La réaction des joueurs sur le parquet est révélatrice. Après ce tir manqué, personne n’exulte ni même ne serre le point ou sourit avec cette victoire fraichement obtenue. Les joueurs de Phoenix ont le visage fermé comme ceux de leurs adversaires vaincus. Ils savent que cette fin de match est à oublier et ce même avec la victoire en poche.

 

Devin Booker a la réaction la plus parlante. Il tire son maillot par frustration avant de s’énerver. Il crie probablement à Aron Baynes sa faute sur l’action qui vient de se dérouler et s’en va vers les vestiaires sans accepter les sollicitations médiatiques, toujours très nerveux en lâchant quelques mots dans sa barbe. Mikal Bridges et le principal intéréssé Aron Baynes se tiennent eux la tête dans leurs bras, encore sous le choc de l’erreur défensive énorme qu’ils viennent de commettre. Les Suns viennent de gagner un match qu’ils auraient dû perdre, et les joueurs en étaient conscients à la seconde où le buzzer a retentit. Le recul n’était pas nécessaire pour comprendre la honte d’une situation où ils ont encore pêché par manque de concentration. Ils n’ont pas gagné, c’est Harrison Barnes qui a fait perdre les Kings sur un tir ouvert qui rentre très régulièrement en temps normal.

 

Alors une question se pose, le premier mois des Suns était-il le symbole d’une équipe en surrégime ou d’un groupe au nouveau statut ? Phoenix va devoir apprendre de ses erreurs, à commencer par la dernière en date commise contre les Kings. Pour cela, le mois de Janvier s’annonce décisif et devrait apporter des réponses aux fans dans l’Arizona. Ce début 2020 va offrir un calendrier composé de 14 matchs à Phoenix, avec seulement 3 affrontements contre des équipes au-delà des 50% de victoire (Lakers, Celtics, Mavericks). Cette période devrait également voir Deandre Ayton revenir définitivement à la compétition après sa blessure à la cheville qui a elle-même succédé à sa suspension de 25 matchs. Les Suns doivent absolument équilibrer leur bilan dans ce mois charnière, sous peine de dire adieu à leurs rêves de playoffs.