Rechute de Devin Booker, rechute des Suns
Hier soir, les Suns ont subi leur 19ème défaite de la saison à Los Angeles, déjà... Pour ne rien arranger, Devin Booker a connu une rechute qui pourrait l'éloigner des terrains pendant quelques semaines.
"C'est la pire situation possible" est une phrase qu'on entend souvent dans la bouche des fans des Suns ces dernières années. Comme un défi, les joueurs de Phoenix se donnent du mal pour aggraver les choses après chaque match, chaque défaite, chaque désillusion, chaque cri, chaque larme. Hier soir, tout avait pourtant bien commencé au Staples Center des L.A Lakers contre l'équipe de LeBron James. Le premier quart-temps était le théâtre d'un bon début de match des Suns qui menaient 25-8 au bout de quelques minutes à la surprise générale. Évidemment, ce moment de grâce n'a pas duré de manière tristement prévisible. Le souci, c'est qu'au-delà de la défaite (devenue banale), les Suns ont perdu leur seul motif d'espoir. Devin Booker s'est blessé avant la mi-temps, une vision d'horreur qui se répète. Sur un retour défensif, il pêche sans doute par excès d'engagement. Il se jette un peu inutilement pour éviter que le ballon perdu face à Brandon Ingram sorte. À la réception de son saut, il se claque, la blessure bête qui laisse un goût amer par excellence. À priori, c'est son ischio-jambiers qui est touché. Une mauvaise nouvelle inquiétante car ce muscle avait déjà été touché il y a quelques semaines. Pour l'instant, aucune information sur la durée de son absence n'a filtré mais il est probable qu'il s'absente 3 à 4 semaines, voire plus en cas de problème plus grave. C'est une catastrophe pour cette équipe en perdition, sur le propre aveu de Josh Jackson.
Je ne sais pas à quel point sa blessure est grave mais bien sûr, nous avons tous désespérément besoin de lui.
Une déclaration qui en dit long sur la dépendance des Suns à Devin Booker. L'avantage, c'est que cette blessure devrait donner du temps de jeu et une place dans le 5 majeur à notre français Elie Okobo au temps de jeu irrégulier. Il devra cependant mieux l'exploiter qu'hier soir. Sa présence a souvent rimée avec les passages les plus désastreux de son équipe et l'organisation offensive qu'il a tenté de déployer n'était pas bonne dans une défaite symptomatique du mal qui ronge les Suns d'ailleurs. Hier soir, avec, puis sans leur joueur star, ils ont déjoué complètement en encaissant un 112-71 après leur départ canon. Ils auront donc joué 6 minutes avant de sombrer, un constat dramatique.
De nombreux éléments de ce match furent humiliants pour les joueurs d'Igor Kokoskov. Comme le fait de voir Michael Beasley et Javale McGee sourire aux lèvres marquer 28 points sans peine dans une raquette perméable. La faute entre autres à Deandre Ayton qui a prouvé ses lacunes dans ce domaine une nouvelle fois. Son double-double in-extremis (10 pts, 10 reb) ne sauve que partiellement sa prestation. On a aussi vu que sans Booker, les Suns étaient totalement perdus offensivement. Personne n'a marqué plus de 15 points, et le manque de leader sur le parquet sautait aux yeux. C'est ce qui nous a mené à un garbage time XXL où des joueurs comme De'Anthony Melton, Troy Daniels ou encore Dragan Bender habitués des DNP ont pu se montrer. Chez les Lakers, tout le monde s'est bien amusé. Moritz Wagner le premier. Le rookie a marqué ses 10 premiers points en NBA pour le bonheur du Staples Center, bien aidé par l'absence d'adversaire. L'humiliation était complète lorsque les fans ont terminé le match en chantant "We want tacos", conséquence d'une promotion qui en offrait à toute la salle si les Suns marquaient moins de 100 points... Mission accomplie.
C'est désormais officiel, les Suns sont repartis pour une saison de tanking, une de plus. Rien de très surprenant quand on voit qu'ils sont la seule équipe larguée de la course à 14 qui se déroule dans une conférence Ouest plus acharnée que jamais. Pour la statistique, le 14ème est plus proche de la première que de la quinzième place, tout un symbole. Avec l'absence à prévoir de Devin Booker, le tanking sera encore plus simple. Il faudra se contenter de perdre contre des adversaires plus forts chaque soir, la logique des choses somme toute. Une logique implacable qui suit les Suns dans leur marasme depuis de longues années. Le bout du tunnel n'est peut-être pas si proche que ce que l'on pensait.