La recette Carlisle va-t-elle tenir le coup ?
Le coach des Mavs semble avoir trouvé comment déstabiliser les Spurs : faire tourner l'attaque et empêcher l’adversaire de faire tourner le ballon.
Les favoris à l'Ouest n'avaient pas perdu chez eux de plus de 13 points de toute la saison. Ils ont pris une volée de 22 points pour le deuxième match de play-offs. Alors que la série débarque à Dallas ce samedi, l'équipe de Gregg Popovich apparaît bien plus en difficulté qu'on aurait pu le penser. Ils ont une équipe rodée, équilibrée, expérimentée mais également jeune. Oui mais...
- Les Mavericks ont de nombreuses options offensives
On suppose avec raison que si Dallas a réussi un tel parcours, c'est avant tout grâce au talent de Dirk Nowitzki. C'est oublier que depuis le début de la saison, les actions sont autant construites autour de Monta Ellis que du géant allemand (26 % des séquences de jeu passent par l'un, idem pour l'autre). Un ailier-fort champion du tir à mi-distance, et un meneur-arrière qui adore jouer en pénétration, pas vraiment un combo classique dans la ligue.
Mais le pire c'est que Dirk et Monta n'ont pas été flamboyant jusque là : il n'ont réussi respectivement qu'un 11 sur 33 et 12 sur 34 aux tirs en deux matchs de play-offs. Les acteurs majeurs de la victoire des Mavericks, ce sont surtout Shawn Marion et Devin Harris, un joueur hybride multi-tâches et un remplaçant de luxe qu'on a trop vite oublié. Avec ces deux-là, Dallas a au moins quatre joueurs capables de scorer dans la raquette comme à trois points. Et c'est sans compter sur Vince Carter, qui est resté plutôt discret depuis le début de la série. Ainsi, Rick Carlisle peut composer avec des joueurs prêts a prendre des responsabilités et garantir l'état de santé général d'un effectif vieillissant.
- Les Mavs défendent !
Le numéro 8 de la Conférence n'est pas un cadeau : c'est une équipe de vétérans qui a largement goûté aux play-offs. Et ils semblent montrer une intensité défensive qu'on avait pas vu de leur part pendant la saison, en profitant d'un point faible récurrent de San Antonio : les pertes de balle. Manu Ginobili a marqué 26 points mais a aussi commis six turnovers lors du deuxième match.
Les joueurs de Dallas ont mis la pression sur les porteurs de ballon pour les empêcher de faire circuler le jeu et simplifier les situations de shoot. Résultat, les Mavs ont réussi 13 interceptions au game 2 (contre une seule pour les Spurs) et n'ont laissé leur adversaire tenter que 64 tirs (contre 92 de l'autre côté). San Antonio a atteint 50 % de réussite mais avec un volume aussi faible, pas étonnant qu'ils soient largement devancés.
- Dallas pourrait mener 2-0
Le premier match montrait déjà que Dallas pouvait faire jeu égal avec le roi de la Conférence, laissant la victoire filer dans les cinq dernières minutes alors qu'ils avaient été maladroits toute la soirée (4 sur 14 pour Nowitzki et Ellis, 4 sur 11 pour Marion). San Antonio s'en était sorti grâce une forte présence aux lancers-francs (17 sur 22). Leur banc n'a pas été efficace jusque là, a failli lui coûter le premier match, et a uniquement tourné autour de Ginobili au second.
Si les Mavericks veulent prendre l'avantage ce samedi, ils doivent forcer leur adversaire à jouer dans la précipitation : varier les armes offensives pour désarçonner la défense et scorer rapidement, bloquer le jeu de passes adverse et obliger les exploits individuels. Dallas a au moins trois voleurs dans son sac pour cela : Monta Ellis, Shawn Marion et DeJuan Blair (10 interceptions à eux trois au dernier match). Mais l'équipe de Rick Carlisle n'a pas non plus tout résolu. Les Spurs, champion de l'adresse toutes catégories, ne vont pas toujours se limiter à 62 % aux tirs bonus, ou à un 3 sur 17 à trois points. L'efficacité va revenir, ce sont les opportunités qu'il faut limiter. Reste à savoir combien de temps le vieil effectif des Mavs peut tenir le coup.