Preview Golden State Warriors vs San Antonio Spurs

Comme l'an passé, les Spurs affrontent les Warriors durant les playoffs. Cette saison, les deux équipes sont amputées de leur star, Stephen Curry d'un côté et Kawhi Leonard de l'autre, mais rien que pour le duel de coach, cet affrontement vaut le détour. Voici la preview d'Inside Basket.

 

Le cinq majeur : PG : Dejounte Murray SG : Patty Mills PF : Davies Bertans SF : Kyle Anderson C : LaMarcus Aldridge

 

Les remplaçants : PG : Tony Parker SG : Bryn Forbes PF : Rudy Gay SF : Joffrey Lauvergne C : Pau Gasol SG : Danny Green SG : Manu Ginobili

 

Blessé : Kawhi Leonard

 

Que ce fut dur pour les Spurs ! Pour la première fois depuis plusieurs saisons, les joueurs de Gregg Popovich ont montré un réel recul dans leurs performances, en atteste cette septième place et une qualification en playoffs décrochée à l’avant-dernier match de la saison régulière. Pourtant, privée de Kawhi Leonard, durant la très grande partie de la saison (le joueur a disputé six rencontres en étant diminué), cette équipe ne s’est pas désunie, forte d’un collectif soudé et solidaire. Toujours très appliqués en défense, les Spurs se sont reposés sur un LaMarcus Aldridge enfin en phase avec les volontés de son coach, avec lequel il s’était expliqué durant l’été précédent afin qu’il trouve en place dans les systèmes dessinés par Popovich. L’intérieur a livré une véritable saison d’All Star au sein d’un effectif ne regorgeant pas de talent. Très rapidement, les Spurs l’ont emporté contre les équipes jugées plus faibles (grâce à un calendrier avantageux en début de saison) avant de connaître une très mauvaise passe lors de leur road trip post-All Star Game. Solidement ancré à la troisième place en milieu de saison, ils sont même sortis des places qualificatives aux playoffs à une dizaine de matchs de la fin de la saison régulière. Fort de quelques victoires convaincantes, notamment contre les Pelicans, le Thunder et les Warriors, ils se sont accrochés pour décrocher une qualification pour les playoffs et ce malgré une saison bien en deçà de leurs standards (la preuve en est : le fait de ne pas avoir atteint la barre des 50 victoires). La mission de cette saison s’est donc axée sur le fait de développer une alchimie collective autour de jeunes joueurs en attendant le retour de Kawhi Leonard. Celui-ci ne s’est jamais fait et de nombreuses questions se posent concernant sa blessure et sa relation avec le staff texan. L’ailier n’est pas annoncé forfait pour l’ensemble de la campagne de playoffs mais au vue de cette saison, il apparaît compliqué de l’imaginer en tenue pour disputer une rencontre de cette série... Pour le reste, Dejounte Murray trouve ses marques à la mène alors qu’il est devenu titulaire sur le poste en lieu et place de Tony Parker qui vit une saison compliquée dans un rôle de backup qui ne lui convient guère. Le français est en déclin mais peut-être l’odeur des playoffs va-t-il raviver son appétit ? Son homologue français, Joffrey Lauvergne, n’a pas eu les responsabilités escomptées… Son temps de jeu n’a eu de cesse de diminuer au fil des mois. Malgré leurs qualités défensives (deuxième meilleur defensive rating de la NBA), leur manque de talent offensif semble rédhibitoire. Pau Gasol, Rudy Gay et Manu Ginobili constituent les autres menaces les plus à même d’apporter du scoring malgré leur âge canonique… Certains joueurs comme Bryn Forbes, Davies Bertans, Patty Mills ou Kyle Anderson apportent entre 8 et 12 points mais ils sont limités bien que généreux…

 

 

Le cinq majeur : PG : Quin Cook SG : Klay Thompson PF : Kevin Durant SF : Draymond Green C : Zaza Pachulia

 

Les remplaçants : PG : Shaun Livingston SG : Nick Young PF : Andre Iguodala SF : David West C : JaVale McGee C : Jordan Bell SG : Patrick McCaw

 

Blessé : Stephen Curry

 

Depuis l’arrivée de Steve Kerr au coaching, il s’agit de la pire saison régulière des Warriors malgré une deuxième place de la Conférence Ouest et un bilan plus que satisfaisant de 58 victoires pour 24 défaites. Preuve en est de l’excellence de cette équipe lors de ces dernières saisons. Des signes sont néanmoins révélateurs des quelques doutes qui entourent cette équipe à l’aune de la campagne de playoffs. Stephen Curry est blessé durant l’intégralité du premier tour. Le meneur de jeu, souvent absent cette saison, manque à son équipe par sa capacité à écarter les défenses et de mener le jeu des siens. Le double MVP de saison régulière ne sera pas à 100% à son retour. Son absence a eu des conséquences sur la fin de saison régulières et ce malgré l’apport du nouveau venu (de la D-League), Quin Cook, précieux et efficace malgré son inexpérience. Le meneur de jeu pourrait souffrir en playoffs mais il constitue une alternative convenable durant quelques rencontres à Curry. Les Dubs ont enchaîné les défaites comme rarement malgré le retour de Kevin Durant et de Klay Thompson, eux aussi blessés au cours d’une saison où les petits pépins physiques n’ont eu de cesse de s’enchaîner, privant çà et là les joueurs de plusieurs rencontres. L’ex du Thunder est l’atout offensif de cette équipe. En énorme progrès en défense et toujours aussi régulier en attaque, il est particulièrement précieux pour son équipe. S’il n’avait pas loupé autant de rencontre par la faute des blessures, il serait en course pour le trophée de MVP. Klay Thompson livre une saison à plus de 20 points de moyenne tout en étant très précieux pour éteindre le meilleur extérieur adverse. Le plus décevant de cette équipe ? Draymond Green. Le petit intérieur rugueux, meilleur défenseur de la saison dernière, a livré une saison en deçà de ses standards dans l’influence qu’il a dans le jeu de son équipe. Moins décisif en défense tout en ne progressant que trop peu en attaque, malgré une vision du jeu précieuse, il sera jugé sur ses performances en playoffs. Sa saison est loin d’être catastrophique. Le banc de cette équipe est moins influent que les années précédentes même si leur death lineup autour d’Andre Iguodala est toujours aussi redoutable. La bonne surprise du début de saison, Jordan Bell, s’est blessé. Depuis, il a du mal à revenir dans les plans de son coach, Steve Kerr. Nick Young peut toujours prendre feu, tout comme Patrick McCaw, tandis que David West et Shaun Livingston apportent leur expérience.

 

 

S’il y a un joueur à éteindre côté Spurs, c’est bien LaMarcus Aldridge. L’intérieur texan renaît de ses cendres et livre une de ses meilleures saisons en carrière, se rappelant notamment de ses glorieuses années aux Blazers. Servi de plus en plus régulièrement au fil des matchs, il a livré une fin de saison d’exception afin de permettre aux Spurs de décrocher les playoffs. Il a rappelé qu’il pouvait être le leader d’une équipe accédant aux playoffs. Gregg Popovich l’a mis au centre de l’attaque. Les Spurs ne sont-ils pas trop dépendants des performances de LaMarcus Aldridge ? Sans doute au vue des autres options offensives de l’effectif. Draymond Green aura la charge de rentrer dans la tête de son adversaire afin de le faire déjouer. S’il y parvient, la série semble difficilement victorieuse pour San Antonio. L’intérieur de Golden State est le prototype du joueur que LMA n’aime pas rencontrer. Teigneux, vif et agressif, il ne décolle pas de son adversaire. Joueur aux fondamentaux exceptionnels, à l’aise à mi-distance, il va falloir qu’Aldridge soit placé dans des conditions idéales afin de performer. L’idéal sera d’éloigner Draymond Green le plus possible de son vis-à-vis afin de laisser un autre défenseur sur l’intérieur texan. Sans un grand Aldridge, les Spurs ne l’emporteront pas. Avec un très bon Draymond Green, les Warriors auront un pied en demi-finales de Conférence.

 

 

Les Spurs possèdent un effectif vieillissant. A force de le répéter saison après saison, il était possible de penser que cette équipe, malgré son âge, était inoxydable, et ne pouvait passer en dessous de la barre des 50 victoires. C’est chose faite depuis cette saison où il aura fallu attendre l’avant-dernière rencontre pour valider leur qualification pour les playoffs. Sans Kawhi Leonard, cette équipe manque cruellement de qualités athlétiques, élément essentiel de la NBA moderne. Gregg Popovich et les siens s’en sont tirés grâce à leurs fondamentaux collectifs. Le système Spurs est un gage de réussite et ce, quel que soit les joueurs en place. Face à des équipes plus athlétiques, le système n’est pas suffisant. Ces dernières saisons l’ont prouvé. Entre les Pau Gasol, Manu Ginobili, Tony Parker, les anciens n’avantagent guère cette équipe. Plus que cela, ni LMA, ni Kyle Anderson, ni aucun autre, hormis le très tendre sophomore Dejounte Murray ne possède de réels atouts physiques. Il s’agit probablement de l’équipe la plus faible à ce niveau-là. Hormis cela, les joueurs sont de bons role players, mais sans Kawhi Leonard pour épauler Aldridge, aucun d’entre eux ne semble pouvoir se saison du rôle de seconde option. Il est impossible de voir un autre joueur dépasser la vingtaine de points par rencontre. Cette faiblesse offensive fut quelquefois indigente cette saison tant elle était visible. Cette équipe est en playoffs grâce à un coach et des fondamentaux d’exception.

 

Les Warriors ont pour principale faiblesse l’absence de Stephen Curry. Il est le joueur sur lequel repose la construction de cette équipe avec ses énormes qualités au tir et dans la création. C’est une menace constante pour ses adversaires. Il permet de faciliter le jeu des siens. C’est d’autant plus apparent avec les résultats récents des hommes de Steve Kerr. Sans lui, Klay Thompson est moins influent sur le plan offensif car il bénéficie de moins de tirs ouverts et c’est tout le jeu de son équipe qui se retrouve impacté. Malgré un apport intéressant, Quin Cook a passé la majeure partie de sa saison en D-League et n’apporte pas les mêmes garanties à ce poste. Le banc est également moins influent que par le passé. La greffe Nick Young est un échec malgré quelques belles performances. Patrick McCaw est moins influent que la saison dernière, tout comme JaVale McGee. Seul Andre Iguodala est toujours aussi influent malgré des statistiques en berne. Jordan Bell va découvrir les playoffs, lui qui a réalisé un très bon début de saison pour un rookie.

 

 

Plus que le duel opposant Draymond Green à LaMarcus Aldridge, le véritable intérêt de cette série repose dans l’opposition entre Steve Kerr et Gregg Popovich, deux des meilleurs tacticiens de la NBA. Le duel est fossé par l’absence de plusieurs joueurs, ce qui rend le duel désavantageux pour Popovich. Ce dernier possède la roublardise et l’expérience nécessaire pour faire un ou deux coup intéressant lors de cette série. S’il parvient à limiter l’impact de Kevin Durant, tout en faisant que LMA ne baisse pas de régime, cette série pourrait trouver un véritable intérêt. C’est toute la problématique d’une équipe qui a terminé septième de sa Conférence. Quant à Steve Kerr, il faudra réussir à faire en sorte que Quin Cook soit aussi influent en playoffs que durant la fin de saison régulière.

 

 

Golden State Warriors 4 – 1 San Antonio Spurs

 

L’écart entre les deux effectifs est tel qu’il est impossible de ne pas miser sur une victoire de Golden State. On peut miser sur l’expérience et le coaching texan pour décrocher un ou deux matchs si les Warriors sont moins inspirés.