Preview Golden State Warriors vs Houston Rockets
Depuis le 22 octobre, lancement de la saison NBA, c'est la série que tout le monde attend. Finale avant l'heure ? Difficile à dire mais le duel entre Rockets et Warriors fait saliver. Voici la preview d'Inside Basket.
- les équipes
Houston Rockets :
Le 5 majeur : Chris Paul (PG) - James Harden (SG) - Trevor Ariza (SF) - PJ Tucker (PF) - Clint Capela (C)
Les remplaçants : Aaron Jackson (PG) - Eric Gordon (SG) - Gerald Green (SG) - Joe Johnson (PF) - Luc Mbah a Moute (SF-PF) - Chnamu Onuaku (PF) - Ryan Anderson (PF) - Nene Hilario (C) - Tarik Black (C) - Zhou Qi (C)
Houston est en mission cette saison. Objectif : le titre ! Et, vite, les Rockets prennent feu. Ainsi, entre le 16 novembre (victoire à Phoenix) et le 18 décembre (victoire à domicile face au Jazz), l'équipe enchaine une série de 14 victoires. L'appétit vient en mangeant... Ces succès placent les coéquipiers d'Harden un cran devant tout le monde dans les standings. Mieux, Houston traverse mars invaincu et réalise une série de 17 victoires consécutives. Résultat, avec 65 victoires pour 17 petites défaites, en saison régulière, les Rockets s'assurent l'avantage du terrain en terminant avec le meilleur bilan de la League. Et pourtant CP3 n'a joué que 58 rencontres... mais Harden joue à un niveau incroyable et rend meilleur ses coéquipiers. Avec les playoffs, débute une saison nouvelle. Au menu en entrée : Minnesota, un 8ème qui n'en est pas un avec Karl Anthony-Towns et Jimmy Butler. Pas intimidés pour deux sous, les Rockets l'emportent trois fois par 20 points ou presque. Le hors d'oeuvre face au Jazz est vite avalé également avec un bis répétita de 4 à 1. Houston l'emporte même deux fois à la Vivint Smart Arena alors qu'Utah est réputé comme très solide à domicile. Les Rockets qui ont tout dévoré depuis le 22 octobre se présentent en Finale de Conférence avec une faim de loup. Houston arrive en pleine forme pour le Rendez Vous de l'année.
Golden State Warriors :
Le 5 majeur : Stephen Curry (PG), Klay Thompson (SG), Kevin Durant (SF), Andre Iguodala (PF) Draymond Green (PF)
Le banc : Shaun Livingston (PG), Quin Cook (PG), Nick Young (SG), Javale Mc Gee (C), Kevon Looney (PF), Jordan Bell (PF), David West (PF), Zaza Pachulia (C)
Golden State, c'est l'invincible armada, le champion sortant. Les Warriors vont tenter de remporter 3 titres en 4 ans. Alors, est-ce la peine de préciser que GS connait la route pour mener sa barque jusqu'aux Finales ? Après une saison régulière ponctuée de 58 victoires, l'essentiel peut commencer pour Golden State. Steve Kerr l'a répété maintes fois en conférence de presse : pour son équipe, la saison débute en avril. Au premier tour, Golden State trouve son rythme de croisière face au vaisseau fantôme texan nommé San Antonio. Résultat 4 à 1. Au tour suivant, les Warriors partent à l'abordage de La Nouvelle Orléans. Résultat 4 à 1 également. C'est vrai le matelot Curry revient tout juste de blessure mais qu'importe, Golden State veut couler n'importe qui. D'ailleurs, après qui va piano va sano (la saison régulière), le navire jaune et bleu a pris des allures de hors-bord. La dynamique des Warriors est juste parfaite.
- Le duel suivre : Steph Curry VS Chris PAul
C'est le Duel de cette série ! Les deux joueurs sont deux futurs Hall Famers et ce sont eux qui donnent le tempo à leur formation. Or le tempo, c'est l' ADN de ces deux équipes. La performance de l'un et de l'autre devient donc capitale pour le succès. Curry, qui revient de blessure est diminué. Enfin diminué... pour son retour face aux Pels il a quand même claqué 28 points en sorti de banc. Il a tel niveau que même gêné, il peut enchainer les 3 points comme personne dans cette Ligue. Curry tourne ainsi depuis son retour à 45% d'adresse à 3 points pour 24 points de moyenne. Il a de l'expérience, du talent, mais peut souffrir de ses articulations. Sinon, c'est le joueur ultime dans la NBA moderne.
CP3 joue de mieux en mieux depuis le début de la post-season. Très bon défenseur, plus meneur gestionnaire que son adversaire, il peut faire souffrir Curry. Mais Paul doit être dur en défense pour gagner son duel. Il doit être aggressif et provoquer son adversaire à l'instar de joueurs comme Patrick Beverley ou Rajon Rondo. Paul devra également gérer les "switches" défensifs. S'il se retrouve sur KD notamment : attention danger. Pour Houston, il faut obliger Curry à défendre. C'est pourquoi, Paul doit être aggressif des deux côtés du terrain. L'ancien Clipper doit en fait être à son meilleur ! Rien de moins. CP3 a affronté depuis le début de ces playoffs Jeff Teague et un Utah sans Ricky Rubio, la marche est plus haute cette fois çi ! Si Curry a récupéré physiquement, la série basculera côté californien. Et puis, c'est la première finale de Conf pour Chris Paul. Vous avez dit pression ?
- LES FORCES :
Côté californien, individuellement, Draymond Green a élevé son niveau de jeu depuis le début des playoffs. D'ailleurs, il tourne en triple double de moyenne sur la série face aux Pels. Green montre un niveau incroyable alors que Kevin Durant est lui impeccable. Comme toujours. N'oublions pas que c'est un ancien MVP ! Collectivement, de plus, Golden State a de l'expérience et sait vers où il faut aller pour gagner un titre. Reprenons pour résumer la situation les célèbres mots du coach historique de Houston Rudy Tomejanovic " Ne jamais sous estimer le coeur d'un champion."
Houston, lui, a d'abord recruté des joueurs capables de défendre sur KD. Citons PJ Tucker, Luc Mbah a Moute voir Gérald Green en plus de Trevor Ariza déjà en magasin. Ces quatre là vont se relayer sur Durant. Exactement comme les Warriors l'avaient fait avec LeBron James voilà trois ans. Individuellement, les Rockets possèdent ensuite en James Harden le MVP de la saison. Chris Paul monte lui en régime et sort de performances exceptionnelles. Clint Capela est encore un super défenseur, pas du niveau de Rudy Gobert, mais il n'aura pas d'égal à l'intérieur dans cette série. Enfin, citons l'avantage du terrain ou la longueur du banc de l'équipe. Pour preuve Nene Hilario et Ryan Anderson jouent peu voir pas alors qu'ils valent largement David West ou Jordan Bell.
- les faiblesses :
A Golden State Andre Iguodala amène de la dureté défensive mais absoluement rien en attaque. D'ailleurs, l'équipe n'est pas éfficace en défense avec un grand. Klay Thompson, lui, ne joue bien qu'une mi-temps sur deux. On peut dire la même chose de Steph Curry, sur pied depuis peu. Niveau performance, les splash brothers n'arrivent pas à être bons en même temps. C'est soit Curry, soit Thompson mais jamais ensemble. Et puis, le banc n'apporte pas assez. Face à la Nouvelle Orléans, le meilleur remplaçant a été Kevon Looney. C'est dire !
C'est paradoxal, mais la faiblesse de Houston c'est l'adresse. On sait que cela n'est pas une donnée constante mais que c'est vital pour les Rockets. Or, sur la série face au Jazz, Harden tourne à 29% à trois points. C'est insuffisant. Même chose pour Eric Gordon (33%), Trevor Ariza (31%), Mbah a Moute (20%) ou Gerald Green (38%). Il n'y a guère que Tucker qui sauve les meubles (51%). Attention danger... Il faudra trouver des alternatives au tir à 3 points si la balle n'atteint pas la mire. Et puis, Houston ne doit pas trop tomber dans l'isolation. Le succès des Rockets s'est construit certes avec Harden et Paul mais aussi avec les lieutenants cités plus haut. Sans un apport de Gordon ,Tucker ou Ariza, les Rockets n'y arriveront pas.
- les coachs :
Steve Kerr et Mike D'Antoni sont des frères jumeaux. Tous les deux imposent à leur équipe les mêmes choses : défendre dur, courir puis shooter dès que possible tout en jouant petit. Les deux hommes maitrisent bien leur groupe et ce n'est pas une chose facile lorsque l'on impose un jeu débridé en attaque. Bravo à eux. A Houston, le jeu est parfois basé sur l'isolement de James Harden mais pas que depuis l'arrivée de Paul. L'adresse évidemment compte beaucoup pour les deux formations. On sait que c'est un secteur fluctuant dans une série de 7 matchs. Alors sans adresse, il faudra s'adapter comme D'Antoni l'a fait lors du match 3 face au Jazz en demandant à son groupe de tirer moins à 3 points. Kerr qui a été beaucoup influencé par Coach Pringles et Golden State possèdent tactiquement plus de choses à proposer. Alors pour les deux hommes, qui se sont cotoyés à Phoenix voilà 15 ans, les adaptations entre les matchs seront fontamentales. En attendant, chacun feint ne pas se soucier de l'autre. Foutaises. Hier, D'Antoni a déclaré au Houston Chronicle ne pas se soucier du 5 des Warriors :
Ils peuvent commencer "petit" et faire tous les changements (switches) qui se présenteront à eux en défense. Ils s'entrainent ainsi tous les jours. Mais ils peuvent aussi jouer "grand " (avec Mc Gee ou Looney) et décider de plus travailler plus sur la défense individuelle. Nous sommes prêts pour ces deux éventualités.
Pour quelqu'un qui affirme ne pas s'occuper de la tactique de son adversaire, il en connait un rayon sur l'autre. Cette remarque aurait tout à fait pu être inversé. On vous l'a dit. Ce sont des frères jumeaux.
- le prono :
Depuis que Kevin Durant joue aux Warriors, la franchise californienne affiche un bilan de 24 victoires pour 3 défaites en playoffs. Or, Houston doit remporter 4 rencontres pour remporter la série. Alors : mission impossible ? Pourtant et malgré ces chiffres, les deux équipes sont très proches l'une de l'autre. Et, comme Warriors et Rockets jouent un basket débridé, il n'est vraiment pas facile de faire un pronostic objectif. Jacques Monclar, dans NBA Extra, insiste sur le fait que les "anciens" doivent apporter quelque chose à Golden State. Si Iguodala, Javale Mc Gee, Shaun Livingston, Nick Young et David West sont performants Golden State passera, car une des forces de Houston est la longueur de son banc. Je le rejoins. Les Warriors ont battu 4 à 1 les Rockets en 2015. Rebelotte en 2016. On a vu ce que la série ente Cavs et Raptors a donné... Avantage Warriors donc avec une pression énorme pour les Rockets sur les deux premiers matchs.