Pourquoi Washington va éliminer Atlanta
Voici les clés du duel entre Hawks et Wizards. Et en avant-première, les raisons de la victoire à venir des partenaires de John Wall.
Dire que le duel qui oppose Atlanta à Washington, en demi-finale de conférence Est souffre de la comparaison médiatique avec les autres séries est un euphémisme. Dans ce domaine, nous sommes loin des affrontements opposant d’anciens MVP (Cavs vs Bulls), ou concernant celui qui vient d’avoir ce titre et qui est l'actuel chouchou des médias (Warriors vs Grizzlies), loin aussi duel au soleil entre Rockets et Clippers, les deux plus grands marchés de la ligue encore en course.
Pourtant, cette opposition ne manque pas d’intérêt. A ma gauche, les Georgiens ont survolé la saison régulière mais ont eu tellement de mal à se débarrasser de Brooklyn au premier tour qu’on a cru que les New-Yorkais étaient bons. A ma droite, les Wizards ont balayé Toronto, franchise contre laquelle ils n’avaient pas remporté une seule rencontre depuis octobre. Comme quoi, la vérité des playoffs n’est pas nécessairement celle de la saison régulière. D’ailleurs, tout fan de NBA qui se respecte connaît cette vérité : Pour que votre équipe réussisse en playoffs, il faut que deux conditions soient réunies. Tout d’abord, les joueurs majeurs doivent être au rendez-vous, ceux-là même dont le niveau de jeu tout au long de la saison régulière a permis la qualification. Ensuite, il faut un facteur X : ce joueur dont l’impact se fait ressentir d’autant plus fortement que l’adversaire ne l’avait pas vu venir. Lors d’affrontements entre équipes qui se connaissent très bien, ce facteur X créé un déséquilibre qui peut faire basculer le sort d’un match, voire d’une série. Alors que celle-ci vient de commencer, comparons donc les deux équipes pour voir laquelle remplit le mieux ces conditions.
- Les joueurs majeurs
Du côté d’Atlanta, les leaders connaissent en playoffs des fortunes diverses. Si la paire d’intérieurs Al Horford/Paul Millsap est globalement au niveau attendu, on ne peut pas en dire autant du backcourt. Kyle Korver est sur courant alternatif : 0/5 puis 4/13 à trois points face aux Nets lors des Games 3 et 4 ou 3/11 il y a deux jours contre Washington. Pour sa part, Jeff Teague bafouille son basket. Il rate beaucoup (moins de 40% aux tirs en playoffs, trois turnovers par rencontre), et de manière générale, il ne parvient pas à peser sur le déroulement des rencontres.
Chez les Wizards, John Wall et Bradley Beal répondent aux attentes. Si on peut leur reprocher une certaine maladresse, la paire d’arrières compense largement par une activité de tous les instants quand ils sont sur le parquet, et leur capacité à faire jouer (Wall, qui distribue en moyenne 12,6 passes décisives par match) ou à scorer (Beal et ses 22,2 points par match) permet à leur équipe de briller en attaque (112,2 marqués pour 100 possessions, soit l’équipe la plus efficace offensivement en playoffs, y compris devant Golden State).
Avantage : Washington Wizards
- Les facteurs X
A Atlanta, la surprise s’appelle DeMarre Carroll. Sortant d’une saison régulière solide (12 points et 5 rebonds de moyenne), il a hissé son niveau de jeu depuis le Game 3 face à Brooklyn : il vient ainsi d’aligner cinq sorties à plus de 20 points, avec 60% de réussite au loin (pour 5,6 tirs tentés par match). Cela compense en partie les défaillances de Korver, mais pas celles de Teague. Pour ce dernier, le staff des Hawks attend probablement plus de sa doublure, Dennis Schroder, qui gaspille beaucoup (2,4 balles perdues pour 3,4 passes décisives).
Côté Wizards, le facteur X est un ancien, qui utilise son expérience pour atteindre son pic de forme au moment où ça compte : Paul Pierce. L’ailier des Wizards a fait très mal aux Raptors avec un jeu tout en efficacité. Son adresse à trois points a notamment posé des problèmes insolubles à la défense des Canadiens, et sa gestion des temps chauds a été particulièrement précieuse. Son influence au sein de l’équipe ne se limite pas au terrain, et ce n’est pas non plus celle d’un simple vétéran. Pierce est un champion (titré avec les Celtics en 2008, pour mémoire), qui connaît l’odeur si particulière de ces matchs couperets, où une saison se joue sur un tir, un rebond ou un coup de sifflet.
Avantage : Washington Wizards
- Pour conclure...
La dynamique, on le constate, est en faveur de Washington, qui vient en plus de reprendre l’avantage du terrain à Atlanta. Une victoire cette nuit ne ferait que la renforcer, et mettrait les Hawks dans un trou dont on les imagine mal ressortir. Mais ces derniers ont les moyens de réagir. Si Korver règle durablement la mire et que Jeff Teague parvient à redevenir un atout pour son équipe, ils pourront vaincre. Les Wizards sont avertis : le moindre relâchement sera puni.