Pourquoi Paul George est le vrai MVP

Et si c'était lui le véritable MVP ? Depuis le début de la saison NBA, Paul George se conjugue au plus-que-parfait. Match après match, ses performances font de lui le joueur ultime.

Je suis Clipper. Je suis Laker. Je suis Sixer. Je suis Wizard. Je suis Bull. Je suis Buck. Je suis Celtic. Je suis Wolf. Je suis Magic. Je suis Cavalier. Je suis Piston. Je suis Heat. Je suis Jazz. Je suis Raptor. Je suis Grizzly. Comment ? Vous ne l'avez pas remarqué ? Pendant que Stephen Curry, bien aidé par son armée de role players, squatte avec insolence les Top Ten et fait les gros titres, Paul George, lui, enchaîne les attentats sportifs. Et les victimes sont nombreuses car le vrai MVP, c'est lui ! Cela vous paraît surprenant voir douteux à affirmer en vue des performances hors du commun du meneur des Warriors ? Pourtant l'ailier des Indiana Pacers bouscule la hiérarchie match après match en alignant des prestations de haute voltige aux quatre coins des Etats-Unis. 40 points 8 rebonds 4 passes à Washington, 31 points 10 rebonds 4 passes 3 interceptions face aux Clippers, 32 points 11 rebonds 6 passes et un LeBron James souillé par une évaluation négative... D'Est en Ouest, de l'attaque à la défense, Paul George distribue des gifles.

Dans une franchise en reconstruction avec un nouveau projet de jeu, la star des Pacers est le joueur le plus complet de la Ligue. Il porte son équipe à bout de bras des deux côtés du terrain, réinstallant sa franchise du Midwest dans les hauteurs de l'Est. Le tout après une horrible blessure qui l'a écarté des parquets une saison entière. PG13 fait parti de ces rares joueurs qui modifie l'avenir d'une franchise par sa simple présence sur le parquet.

 

 

Après sa terrible blessure en août 2014, peu ont misé sur un retour en fanfare de l'aventurier Paul George pour braver les pièges de la jungle de la NBA. Néanmoins, en l'espace d'un mois, PG13 a transformé le visage moribond d'une franchise à bout de souffle pour en faire une des attractions de ce début de saison. Et ce n'est pas faute de vous avoir prévenu...   Grâce à autre coup de génie de Dieu Larry Bird et à une exécution sur mesure de Frank Vogel des ordres divins, le roster d'Indiana est construit autour de sa superstar afin qu'il puisse s'épanouir pleinement offensivement dans un système up tempo. Force est de constater au début du mois de décembre que le coup de poker s'avère payant grâce au nouveau visage de la franchise et au digne successeur de Reggie Miller dans l'Indiana, Paul George.  Au cours de ses 17 premiers matchs, il compile 27,4 points (à 45,5% au shoot, 46,3% à trois points et  84,6% aux LF), 8,2 rebonds et 4,4 passes décisives par match en 36,1 minutes de jeu. 

 

Entouré de joueurs capables de dégainer longue distance, PG13 exploite le small ball à la perfection pour profiter des espaces, surpasser ses adversaires et être plus agressif dans ses pénétrations. À cet égard, l'évolution du nombre de lancers-francs tirés par le joueur des Pacers est symptomatique : de 3,5 à son arrivée dans la Ligue, à 5,8 en 2013-14, PG13 se retrouve désormais 7,5 fois sur la ligne (10,3 sur 100 possessions) pour faire partie des joueurs les plus agressifs de la NBA. 

 

 

Il est difficile d'évaluer l'impact de (Paul George) avec des mots, affirme Frank Vogel. Il est capable de marquer 40 points, de porter l'attaque sur ses épaules tout en étant le meilleur défenseur des deux équipes sur le terrain. C'est un joueur spécial et le meilleur "two-way player" de la Ligue. Nous sommes une équipe complètement différente sans lui sur le terrain.

 

Stephen Curry, Lebron James et Kevin Durant. Si ces trois joueurs constituent probablement le tiercé gagnant, aucun ne peut se targuer de réaliser actuellement les prouesses effectuées par Paul George dans l'Indiana et narrées par son coach Vogel. Tout en se hissant parmi l'élite actuelle du scoring, le californien est la pierre angulaire du système défensif des Pacers et continue de se coltiner le gratin des équipes adverses. Franchise player offensif et défensif assumé, PG13 éclabousse de sa classe la planète NBA et réaffirme au grand jour qu'il est l'un des seuls joueurs capable de dominer des deux côtés du terrain. Il est non seulement capable d'assumer les responsabilités offensives qui lui incombent tout en faisant partie de l'élite défensive de la Ligue en obligeant ses adversaires à shooter à 37,4 % au lieu de 43,2 %, soit une chute de 5,8% (Cf Tableau ci-dessous). À titre de comparaison, les adversaires de Kevin Durant shootent à 39,9% face à lui, ceux de Kawhi Leonard à 34,8% et ceux de Lebron à 29,5%.

 

Tableau défensif de Paul George 2015-16
Catégorie défensiveMatchs jouésMatchsDFGMDFGADFG%FG%

Différence

Général17174,712,437,4%43,2%-5,8%
3 points17161,34,429,3%33%-3,7%
2 points17173,48,041,9%47,7%-5,8%
Moins d'1 mètre 8017171,73,548,3%59%-10,7%
Moins de 3 mètres17172,14,943,4%53,4%-10%
Supérieur à 4 mètres 6017172,46,735,1%34,5%    0,6%

 

Matchs : Nombre de matchs au cours desquels l'adversaire de Paul George enrigistre un shoot dans la catégorie correspondante

DFGM (Defended Field Goals Made) : Nombre de paniers que l'adversaire marque quand PG défend sur lui

DFGA (Defended Field Goals Attempted) : Nombre de shoots tentés quand PG défend sur son adversaire

DFG% (Defended Field Goals %) : Pourcentage de l'adversaire contre PG

FG% (Field Goals %) : Pourcentage habituel du joueur sur lequel défend Paul George

 

Si le talent de Stephen Curry est incommensurable, il n'en demeure pas moins que Baby Faced Killer est épaulé par une myriade de joueurs plus exceptionnels les uns que les autres. Steph sublime cette équipe et permet aux Warriors d'écrire l'histoire de la NBA sous nos yeux grâce à un roster fourni à souhait. S'il lui arrive d'être moins en forme (on attend toujours), Klay Thompson, Harrison Barnes, Draymond Green ou encore Andre Iguodala peuvent prendre le relais. Grâce à ce socle monstrueux, Curry peut s'épanouir offensivement et réinventer le basket comme il le fait chaque semaine. Dans une moindre mesure, Lebron James peut compter sur Kevin Love (bientôt Kyrie Irving) et Kevin Durant sur son acolyte Russel Westbrook. Il ne s'agit pas ici de dénigrer les performances et l'influence hors norme de ces joueurs sur leurs franchises respectives, mais plutôt de mettre en perspective leurs situations.

 

Dans le Midwest, la donne n'est pas exactement la même pour Paul George. L'ailier est entouré de joueurs solides qui peuvent prendre feu sporadiquement à l'image d'un CJ Miles, néanmoins ses coéquipiers sont loin des calibres All star qui entourent les joueurs susmentionnés (à l'exception éventuellement de Monta Ellis). La star d'Indiana doit tout assumer des deux côtés du terrain pour que son équipe puisse l'emporter. À cet égard, le différentiel entre l'offensive et le defensive rating d'Indiana - le nombre de points marqués et encaissés sur 100 possessions - est saisissant quand il est sur le terrain. Lorsque l'ailier foule les parquets NBA, la franchise du Midwest marque 10,1 points de plus que ses adversaires, soit 104,4 points inscrits pour 94,3 points concédés sur 100 possessions. En revanche, la présence de PG13 sur le banc est synonyme de catastrophe pour des Pacers apathiques en attaque mais toujours costauds en défense : 94,5 points inscrits pour 99,3 points encaissés, soit un différentiel de -4,8. 

 

Sans sa superstar, la franchise sombre dans les méandres de la Ligue offensivement pour devenir la 29ème attaque et rivaliser ainsi avec la pire équipe de la NBA, les Sixers. Défensivement, les Pacers demeurent solides mais sa simple présence fait de son équipe la 2ème meilleure défense de toute la Ligue. La défense étouffante de Paul George est à montrer dans toutes les écoles tant le joueur de 25 ans excelle dans toutes les situations pour être le meilleur défenseur au périmètre de la Ligue. Collectivement, PG13 est présent dans toutes les rotations et les aides. Individuellement, il est un expert du 1 contre 1 et oblige ses valeureux adversaires qui osent se frotter à lui à tourner à 30% ! À l'instar d'Andre Iguodala, PG13 est maître dans l'art d'orienter ses adversaires sans commettre de faute grâce à un jeu de jambes latéral démentiel. Sur pick-and-roll, il sort avec une facilité déconcertante des écrans grâce à sa taille, sa puissance et son athlétisme afin de gêner ses adversaires et les forcer à l'erreur.

 

Omniprésent sur tous les fronts, Paul George s'impose comme le véritable MVP de la Ligue en changeant radicalement le visage d'une franchise qu'il porte sur ses épaules aussi bien offesivement que défensivement. Son titre du joueur du mois de novembre vient couronner son début fracassant et laisse présager un avenir radieux pour PG13 et les Pacers.