Playoffs WNBA : Soirée historique dans le Connecticut

C'était les premiers matchs des demi-finales cette nuit avec l'entrée en lice du Sun et des Aces dans ces playoffs 2021.

 

La soirée avait pourtant bien commencé pour Connecticut et particulièrement pour les deux Jones du Sun. En toute logique, Jonquel Jones s’est vue nommée MVP et Brionna Jones MIP de la saison. La première a réalisé une saison fantastique en portant son équipe des deux côtés du terrain, avec un double-double de moyenne (STATS), et le tout en ayant manqué une partie de la saison pour jouer l’Eurobasket avec la Bosnie. La deuxième a passé un réel cap aussi bien statistique que dans l’impression visuelle au sein de l’effectif du Connecticut. Récompenses méritées donc pour des joueuses dont les progressions aussi bien individuelles que collectives avec le Sun sont remarquables et qui forme un duo dans la raquette bien complémentaire. Et comme dit le dicton, jamais deux sans trois puisque le coach Curt Miller a lui aussi été récompensé par le titre de coach de l’année. Principal responsable du tournant pris par l’équipe il y a quelques années, ce titre vient récompenser plusieurs années de jeu alléchant offensivement combiné à une mentalité défensive irréprochable pour son équipe.

 

Mais après ces grosses news il y avait un match à jouer et on ne le répètera jamais assez : être tête de série en playoffs est un cadeau empoisonné lors du premier match d’une série car il faut se remettre tout de suite dans un rythme à haute intensité en n’ayant pas joué depuis une semaine. Le Sun n’a jamais été dans cette position de son histoire mais les joueuses de Curt Miller le savaient quand même très bien à l’entame de ce match. Mais ça ne les a pas empêché de se faire surprendre puisque c’est Chicago qui prend le meilleur départ en creusant très vite un écart de 11 points (22-11). La défense de Connecticut prend l’eau mais à la faveur d’un beau run dans les dernières minutes le Sun revient presque miraculeusement sur Chicago (24-21). Tout est à refaire pour Chicago alors qu’on pense que Connecticut a retenu la leçon et va dérouler son basket. En attaque c’est le cas puisque le Sun va marquer 26 points en deuxième quart-temps, mais c’est en défense qu’elles ont des problèmes puisque la meilleure défense du championnat laisse encore 22 points à son adversaire en 10 minutes. Candace Parker (22 points à la fin du match) se régale des passes de Courtney Vandersloot et les joueuses de James Wade pénètrent trop facilement dans la raquette adverse. La deuxième mi-temps est bien plus cadenassée que la première. Le tempo a ralenti, l’accès au cercle est bien plus compliqué mais aucune des deux équipes n’arrive à faire le break. On se retrouve alors à 20 secondes de la fin où Kahleah Copper a 3 lancers-francs pour passer devant au score. Elle manque le premier, rentre les deux autres pour égaliser (84-84). Sur la dernière possession DeWanna Bonner est bien défendue et son shoot désespérée au buzzer ne rentre pas, prolongations.

 

En prolongations les rôles s’inversent car cette fois c’est Briann January qui a deux lancers-francs pour passer devant au score à 25 secondes de la fin, mais là aussi la joueuse du Sun ne saisit pas sa chance et ne rentre que le deuxième (91-91). Sur la possession suivante, Courtney Vandersloot se fait très peur puisqu’elle perd le ballon à quelques secondes de la fin. Heureusement pour elle, son bon repli défensif empêchera Connecticut de prendre un dernier tir. Deuxième prolongation, ce n’est que la deuxième fois que cela arrive dans l’histoire des playoffs. Bonner marque le premier panier de cette prolongation, met le Sun n’arrive plus à rien en attaque et prend un 7-0 en 4 minutes. Avec 5 points de retard et 25 secondes à jouer, cette fois la marche est trop haute pour Connecticut. Vandersloot aura juste le temps de prendre un 10ème rebond pour valider le deuxième triple-double de l’histoire des playoffs depuis Sheryl Swoopes. 14 points, 10 rebonds et surtout 18 passes décisives, une ligne de stats bien remplie pour une soirée complète de la meneuse du Sky. Chicago prend l’avantage du terrain et met déjà le Sun sous pression.

 

 

 

Aucun trophée individuel pour aucune des personnes présentes à Las Vegas hier soir mais le casting n’en était pas moins beau sur le parquet et également en dehors avec certains membres du Jazz et leur propriétaire Dwyane Wade qui étaient présents sur le bord du terrain. Le Mercury arrivait dans le Nevada fatigué d’une deuxième partie de saison et d’un début de playoffs intense, mais sûrement pas en victime expiatoire malgré une Diana Taurasi toujours diminuée par une cheville endolorie. Et ça, Phoenix va bien le faire comprendre aux Aces. Totalement dépassées en défense, les joueuses de Bill Laimbeer prennent l’eau de toute part et encaissent leur 30ème et dernier point du quart-temps sur un shoot de loin de Taurasi, déjà à 9 points au bout de 10 minutes de jeu (30-21). Les Aces ont joué à l’envers et n’ont tenu que grâce à Riquna Williams qui a porté l’équipe à bout de bars avec 14 points sur le premier quart-temps. C’est d’ailleurs elle qui rentre le premier panier des Aces dans le second quart-temps pour sonner la révolte. La défense est beaucoup plus solide, la réussite du Mercury diminue et la profondeur de l’effectif des Aces commence à faire son effet. En 10 minutes Las Vegas a totalement inversé la tendance et retourne au vestiaire en tête (52-49).

 

Las Vegas est donc bien dans son match et cette tendance va se confirmer sur le troisième quart-temps. Les Aces sont très agressives en défense et en milieu de troisième quart-temps c’est le show Kelsey Plum qui se met en marche. Cette dernière inscrira la bagatelle de 20 points sur la deuxième mi-temps (25 au total) en shootant aussi bien de loin qu’en pénétration malgré la présence de l’imposante Brittney Griner. C’est sur un lancer-franc de Plum que se conclut d’ailleurs le troisième quart-temps, le Mercury a un genou à terre à ce moment-là (76-66). Mais ce serait mal connaitre Phoenix que de penser que cette équipe abdiquerait comme ça. Victimes d’une panne d’adresse, les Aces voient le Mercury revenir (78-75). Mais là encore c’est Plum qui va faire souffler son équipe sur un trois points. La diversité offensive des Aces aura raison du Mercury qui essayera de revenir dans les derniers instants du match, en vain. Las Vegas a bien démarré sa campagne de playoffs, see you on Thursday.