Orlando Magic 2024-2025 : Orlando vise encore plus haut

Invité surprise des derniers playoffs, le Magic a clairement passé un cap dans son projet de reconstruction. Et le recrutement estival est censé comblé des lacunes récurrentes dans le roster avec l'objectif de franchir un nouveau palier.

 

Avec un seul exercice positif en douze ans, les fans du Magic étaient habitués à la médiocrité de leur équipe. La draft de Paolo Banchero en 2022 a, certes, ravivé un peu les espoirs avec 34 victoires et un titre de Rookie de l'Année, mais rien ne prédisposait Orlando à raccrocher immédiatement le wagon des playoffs. Le bilan de 47 victoires pour 35 défaites vient pourtant valider un bond en avant spectaculaire sur le calendrier de sa reconstruction. La principale cause, une défense de fer, le deuxième Defensive Rating de la Ligue avec 111.3 points encaissés sur 100 possessions. Le Magic s'est hissé à la première place NBA en termes de rebonds et passes décisives autorisés, tout en terminant dans le Top 5 des tirs à 3 points encaissés et des turnovers provoquées. Un verrou qui doit beaucoup aux intérieurs Wendell Carter Jr et Goga Bitadze, au retour de Jonathan Isaac dans les rotations, mais aussi à Jalen Suggs. L'arrière d'Orlando est l'une des révélations de l'exercice dernier dans un rôle de pitbull défensif. Sa défense étouffante sur le point of attack lui a permis de gagner sa place dans les All-Defensive Teams.

 

Côté attaque, le coach Jamahl Mosley n'a pas encore trouvé de solution magique. Sans réel créateur à la mène, l'entraîneur a donné les clés du camion au duo Franz Wagner et Paolo Banchero. Avec un playmaking provenant essentiellement de l'aile, les Floridiens ont eu du mal à faire tourner l'attaque certains soirs. La faute également à un manque évident de spacing : 24ème place de la ligue avec 35,2% de réussite derrière l'arc et le bonnet d'âne au nombre de tirs primés inscrits par match. Une adresse longue distance tombée à 30,9% en playoffs contre les Cavaliers. Pourtant, malgré cette maladresse chronique, la bande du Magic a poussé Cleveland à un Game 7. Intraitable à domicile, Orlando peut regretter le contre clutch d'Evan Mobley sur un drive de Franz Wagner dans le Game 5. Mais, cette équipe a eu le mérite d'engranger de l'expérience en post-season... pour revenir plus fort cette année ?

 

Bilan 2022-2023 : 47 victoires – 35 défaites

 

 

Draft : Tristan Da Silva (pick 18)

Départs : Markelle Fultz (Free Agent), Joe Ingles (Minnesota Timberwolves), Chuma Okeke (New York Knicks), Kevon Harris (Los Angeles Clippers)

Arrivées : Kentavious Caldwell-Pope, Cory Joseph

 

 

Meneurs : Jalen Suggs, Cole Anthony, Anthony Black, Cory Joseph

Arrières : Kentavious Caldwell-Pope, Gary Harris, Trevellin Queen (TW)

Ailiers : Franz Wagner, Jett Howard, Caleb Houstan

Ailiers forts : Paolo Banchero, Jonathan Isaac, Tristan Da Silva

Pivots : Wendell Carter Jr, Moritz Wagner, Goga Bitadze

 

 

PG : Jalen Suggs  SG : Kentavious Caldwell-Pope  SF : Franz Wagner  PF : Paolo Banchero  C : Wendell Carter Jr

 

En l'absence d'un vrai point guard de métier, Jalen Suggs devrait reprendre la mène, un rôle qu'il n'a plus occupé depuis son année rookie. Toutefois, le poids du playmaking ne reposera pas sur ses épaules. Mosley lui demandera de défendre le plomb sur le backcourt adverse, car ce sont bien sa pression sur le ballon et sa ténacité qui donnent le ton à la défense du Magic. A voir, cependant, s'il peut maintenir sa réussite longue distance : 39,7% l'an dernier contre 27,1% en carrière. A ses côtés, on retrouve justement un joueur qui devrait nettement améliorer le spacing des Floridiens. Recruté avec un chèque de 66 millions sur 3 ans, Kentavious Caldwell-Pope va apporter son expérience, sa défense et son shoot. Même si les volumes n'étaient pas dingues à Denver (4,1 tentatives par match), il reste l'une des gâchettes les plus sûres de la ligue avec 41,5% de réussite à 3 points chez les Nuggets. On plaint déjà le backcourt adverse pour attaquer sur ce duo, sachant que KCP réduisait l'adresse de l'attaquant le plus proche à 40,6% l'an dernier, soit le taux le plus bas de toute la ligue.

 

Sur les ailes, le duo Franz Wagner et Paolo Banchero sera encore indispensable : 25,7% d'usage pour le premier, 29,7% pour le second, le one-two punch du Magic reste la plaque tournante de l'attaque. Avec 44% d'assist percentage cumulé par le tandem, le collectif dépend de leur jeu de passe et bien entendu de leur rendement au scoring. L'Allemand a encore confirmé son potentiel en augmentant ses stats aux points, rebonds, passes et interceptions. Irrésistible sur drive avec 1.20 point par possession, il a péché en revanche au niveau de son jump shoot. Alors qu'il flirtait avec les 36% de réussite à 3 points sur ses deux premiers exercices, il est tombé à 28,1% en 2024. Une crise d'adresse passagère, espère-t-on du côté d'Orlando. Son compère Italo-Américain a lui aussi passé un cap et représente plus que jamais le futur du Magic. Malgré une sélection de tirs qui reste discutable, Banchero n'a jamais froid aux yeux pour prendre les choses en main, en fin de match. Du haut de ses 27.0 points, 8.6 rebonds et 4.0 passes sur sa première série de playoffs, il a les épaules pour porter le Magic à l'étage supérieur. Pour compléter le frontcourt, Mosley devrait responsabiliser une nouvelle fois Wendell Carter Jr. Blessé de longues semaines - une habitude chez lui - il n'a pas retrouvé son impact offensif en passant de 15.2 à 11.0 points, mais il demeure la meilleure valeur des deux côtés du parquet chez les big men.

 

 

Le front office a fait le choix de laisser partir l'ancien chouchou du Kia Center, Markelle Fultz. Conséquence, Cole Anthony sera le premier guard à venir dynamiter les défenses. Un électron libre offensif qui peut obtenir sa trentaine de minutes les soirs de main chaude ou rejoindra vite le banc, le cas échéant. On observera également avec attention les progrès d'Anthony Black. Dans un autre registre, le 6ème choix de la draft 2023 a obtenu quelques titularisations, où son envergure en défense et sa capacité à porter la balle ont été fortement appréciées. Encore un peu verts l'an dernier, les shooteurs Caleb Houstan et Jett Howard auront des munitions supplémentaires, même si à terme, le front office devra faire un choix entre les deux.

 

Le gros point fort de cette second unit se trouve à l'aile avec la présence de Jonathan Isaac. L'albatros du Magic a réussi à voler 58 matchs en régulière, un exploit encore impensable il y a quelques mois. Même avec un temps de jeu réduit à 16 minutes, Isaac a démontré qu'il avait le matériel pour intégrer les All-Defensive Teams. Capable de switcher sur quasiment tous les postes, ses instincts en aide et à la protection de cercle en font un défenseur d'élite. Avec un Defensive Rating individuel de 102.1, il caracole en tête de la NBA. Lorsque Jonathan Isaac est en jeu, les adversaires scoraient 7,8 points de moins en 2024 ! Il ne serait alors pas étonnant de le retrouver sur certaines fin de match cette saison. Dans un répertoire plus offensif, Moritz Wagner aura le droit à sa vingtaine de minutes par match. L'autre Teuton du groupe n'a pas son pareil pour secouer les défenses adverses avec sa hargne et son vice. Enfin, reste à voir le rôle qu'aura Goga Bitadze, excellent pendant la blessure de Carter Jr, mais retombé dans les oubliettes à son retour.

 

 

Rookie de l'Année en 2022, All Star en 2023, la marche en avant de Banchero est indéniable. Après deux saisons, il incarne déjà le franchise player que les fans attendent depuis si longtemps. Encore plus complet que lors de son exercice rookie, il est à la fois le meilleur scoreur (22.6 points), rebondeur (6.9 prises) et passeur (5.4 assists) du Magic. Un volume de jeu de superstar qu'il a parfaitement assumé en playoffs avec trois matchs à 30+ points. Pourtant, sa palette reste largement perfectible. S'il est élite pour aller chercher des lancers francs (7 par match), il manque de toucher dans ses finitions près du cercle, le tout avec une sélection de shoots pas très analytique. Idem au niveau de ses isolations qui ne rapportent que 0.89 point par possession. Son True Shooting + de 94 indique effectivement qu'il est en dessous de l'efficacité moyenne en NBA. Pour l'instant, Banchero est une force brute qu'il faut encore polir pour optimiser le rendement. Mais à 21 ans, les perspectives d'amélioration sont, bien entendu, sans limite.

 

 

Une défense de fer
Depuis le jour 1 de l'arrivée de Jamahl Mosley, le Magic est une équipe défensive. Mais, en passant de la 16ème et la 2ème place de la ligue dans ce domaine, les Floridiens ont fait un bond au classement. Le coach prône une défense haute et aggressive pour provoquer des pertes de balle et un verrou près du cercle pour interdire les rebonds offensifs. La politique de Mosley paie enfin et ce n'est pas l'arrivée de Caldwell-Pope qui devrait les faire regresser dans ce domaine.

 

Des jeunes avec une marge de progression
Comme toute équipe en reconstruction, le noyau du Magic est encore très jeune. Si on laisse de côté les titulaires Suggs, Wagner et Banchero, plusieurs prospects peuvent se révéler cette saison. En shootant à plus de 37% derrière l'arc, Caleb Houstan a montré qu'il avait un vrai poignet, mais le volume reste encore trop timide. Tout comme son acolyte, Jett Howard qui n'a eu que des miettes de matchs en saison rookie. Les deux pistoleros auront certainement plus de minutes pour s'exprimer avec les départs de Joe Ingles et Chuma Okeke. Enfin, le petit nouveau Tristan Da Silva, drafté en juin dernier, est annoncé comme l'un des prospects les plus sûrs de sa cuvée. A lui de confirmer sa polyvalence entrevue du côté de l'université de Colorado : 16.0 points, 5.1 rebonds, 2.4 passes.

 

 

La panne d'adresse de Franz Wagner
Est-ce une crise passagère ou une surchauffe lors de ses deux premières saisons ? Difficile encore d'en juger, mais la dernière copie longue distance rendue par l'Allemand fait sévèrement grincer les dents : 32% avant le All Star Break pour plonger à 18,5% après le match des étoiles ! Une maladresse qui s'est poursuivie en playoffs avec seulement 40,8% de réussite globale et 26,5% à 3 points. Même lors des derniers Jeux Olympiques, avec une ligne rapprochée, la mire n'était toujours pas réglée avec 20% d'adresse derrière l'arc.

 

Une attaque encore trop moyenne
Si la défense est élite à Orlando, l'attaque plafonne dans le dernier tiers NBA. La faute en grande partie à des shooteurs inefficaces. L'an dernier, seul Joe Ingles émergeait à plus de 40%, mais le vétéran a préféré rejoindre Minneapolis à l'intersaison. KCP est attendu au tournant dans ce secteur avec un volume de tirs plus important qu'à sa période Nuggets. Sans un spacing efficace, les lignes de drives pour Wagner et Banchero seront encore trop chargées.

 

 

L'année de la confirmation est toujours la plus dure. Après avoir accroché le wagon des playoffs en déjouant les pronostics, le Magic ne bénéficiera plus de l'effet de surprise. Conséquence, les dirigeants se sont donnés les moyens de leurs ambitions, tout d'abord en piquant KCP aux Nuggets, puis en prolongeant Franz Wagner au prix fort. Avec un young core qui devrait encore progresser, difficile de voir le Magic faire moins bien que l'an dernier. L'objectif est de faire d'Orlando une place forte à l'Est sur les saisons à venir. Mais, le plafond reste encore limité tant que l'attaque ne sera pas dans la moyenne NBA. Un bilan assez proche de l'an dernier, autour des 48 victoires, serait donc déjà satisfaisant.