Orlando Magic 2019-2020 : Enfin de la continuité chez Disney
Invité surprise des derniers playoffs, le Magic a misé sur la stabilité pour confirmer son retour parmi les contenders de la Conférence Est.
- LA SAISON 2018-2019
Retrouver notre analyse de la dernière saison du Magic dans notre bilan 2018-2019.
- LES MOUVEMENTS DE L'ÉTÉ
Arrivées : Al-Farouq Aminu, Chuma Okeke (rookie)
Départs : Jerian Grant, Jarell Martin, Timofey Mozgov
- L'EFFECTIF
Meneurs : DJ Augustin, Markelle Fultz, Michael Carter-Williams, Josh Magette (TW)
Arrières : Evan Fournier, Terrence Ross, Melvin Frazier
Ailiers : Jonathan Isaac, Wesley Iwundu, Amile Jefferson (TW)
Ailiers-forts : Aaron Gordon, Al-Farouq Aminu
Pivots : Nikola Vucevic, Mohamed Bamba, Khem Birch
- LE 5 MAJEUR
PG: DJ Augustin SG: Evan Fournier SF: Jonathan Isaac PF: Aaron Gordon C: Nikola Vucevic
Le costume de titulaire paraissait trop grand pour DJ Augustin l'été dernier. Le poste de meneur longtemps montré du doigt pour sa faiblesse a, pourtant, trouvé en Augustin, un vétéran qui fait le taf sans en rajouter. Auteur de sa meilleure saison en carrière aux shoots (47% dont 42,1% longue distance), DJ a géré le flow de l'attaque floridienne en assurant les minimas à la création (5.3 passes décisives). Dans sa dernière année de contrat, il sera motivé pour continuer à faire tourner la boutique.
A ses côtés dans le backcourt, on retrouvera le Grand Monsieur de l'été côté tricolore, Evan Fournier. Encensé par la presse française et américaine, Vavane doit capitaliser sur la confiance engrangée lors des Championnats du Monde. Lui qui a bouclé sa dernière campagne avec une adresse en berne (plus faible pourcentage global et derrière l'arc depuis son arrivée à Orlando), il va devoir retrouver la mire pour alimenter la marque. Son adresse longue distance reste cruciale pour le spacing du Magic, tout comme sa capacité à gérer les fins de match. Fournier est de loin, le Floridien le plus utilisé dans le clutch time avec un usage de 31,8%, soit quasiment le double des autres joueurs du roster. Si son pourcentage reste encore perfectible dans les moments chauds (38,9% aux tirs), le tricolore ne rechigne jamais à prendre ses responsabilités sur les dernières possessions. Une attitude à conserver pour que son parcours chez les Bleus ne soit pas qu'une parenthèse enchantée.
Sur les ailes, on devrait retrouver sans surprise, le duo Jonathan Isaac et Aaron Gordon. 21 ans pour le premier, 24 ans pour le second, ce tandem a une belle marge de progression devant lui et apparait de plus en plus complémentaire. En attaque, Gordon s'est installé au poste 4 avec davantage de post-up : 114 shoots tentés la saison dernière après avoir posté son adversaire contre 51 en 2018. Tandis qu'en défense, il se coltine le plus souvent l'ailier adverse grâce à sa mobilité et sa puissance. Tout le contraire de Jonathan Isaac, dont la taille et l'envergure en font déjà un défenseur élite pour protéger l'arceau. C'est offensivement qu'il sera attendu au tournant. Très inconstant aux tirs, Isaac a bossé tout l'été sa mécanique pour devenir plus fiable. Des progrès qu'il avait déjà montré après le All Star Break, en shootant à 38,2% derrière l'arc. L'inconstance c'est aussi le problème de Gordon. Peu impliqué en défense sur certains matches, il a montré une grosse intensité sur Kawhi Leonard en playoffs. Le Marsupilami du Magic a été le seul à assurer des deux côtés du parquet en maintenant sa production de saison régulière. Une application qui doit être quotidienne chez lui pour lui faire, enfin, passer un palier.
Pour compléter ce starting five, Orlando misera une nouvelle fois sur Nikola Vucevic. Free agent début juillet, le Monténegrin avait une belle carte à jouer avec son nouveau statut de All Star. Conscient de sa valeur, Orlando a tout de suite sécurisé son retour via un contrat "raisonnable" de 100 millions sur 4 ans. A 28 ans, le pivot entre tranquillement dans son prime et reste une énorme machine à double double : encore 60 l'an dernier ! Sans être devenu un intérieur intimidateur, Vooch s'est mis au diapason du reste de l'équipe en défense avec une meilleure couverture du pick'n'roll et de gros efforts aux contres avec un record en carrière à la clef. Sa grosse saison statistique mérite confirmation - attention à la fameuse contract year - de même que son retour en bonne forme physique. Avec 80 matches joués la saison dernière, Vucevic s'est enfin tenu à l'écart de l'infirmerie pour la première fois depuis son arrivée dans la Ligue.
- LE BANC
Tous les regards sur le banc vont forcément se braquer sur Markelle Fultz. Le First Pick de la cuvée 2017 reste une énigme à ce jour. Autorisé à reprendre le chemin de l'entraînement, sa production sur le parquet alimente toutes les spéculations. Moins attendu au tournant en Floride qu'à Philadelphie, Fultz disposera de temps pour s'acclimater au jeu de Steve Clifford. Si sa blessure à l'épaule est réglée, le problème n'est plus que psychologique. Au coaching staff d'Orlando de lui faire retrouver la confiance dans un groupe où il dirigera la second unit. Opposé aux remplaçants adverses, le jeune meneur a les atouts pour briller et pourquoi pas enfin montrer le potentiel qui était le sien à la fac.
La patience sera également de mise avec l'autre gros prospect du Magic, Mo Bamba. Entre les performances de mammouth de Vucevic et sa blessure mi-saison, le lottery pick de 2018 n'a pas eu beaucoup l'occasion de se montrer. Se frayer un chemin dans les rotations intérieures du Magic ne sera pas une mince affaire. Si Bamba confirme son potentiel de protecteur d'arceau élite (3.0 blocks de moyenne sur un temps de jeu ramené à 36 minutes), Clifford pourra l'aligner dans un 5 à vocation défensive. Et comme la liane du Magic possède un toucher pas dégueu pour un big man, il n'est pas impossible de le voir s'écarter de plus en plus pour scorer. Une fiabilité aux shoots qu'il doit absolument bosser pour ne pas devenir le prochain Thon Maker.
Pour le reste de la second unit, Orlando opte là encore sur la continuité. Terrence Ross est de retour avec un contrat de 54 millions sur 4 ans. Plutôt une bonne affaire quand on sait que Human Torch a battu le record de missiles la saison dernière (217 tirs à 3 points) pour un joueur qui n'a starté aucun match. Parfait dans le rôle de sixième homme, Ross a cette capacité à renverser le cours d'un match lorsqu'il prend chaud.
Arrivé en fin d'exercice 2019, Michael Carter-Williams a lui aussi été reconduit. Son envergure lui permet d'être un défenseur tenace sur les meneurs et arrières, un profil plutôt complémentaire de celui de DJ Augustin. Toujours au rayon défense, les cols bleus Wesley Iwundu et Khem Birch seront mis à contribution une quinzaine de minutes par match. Enfin, seule arrivée significative dans le roster, Al-Farouq Aminu va apporter sa touche expérience en sortie de banc. Après quatre saisons consécutives chez les Blazers, le Nigérian est aguerri aux campagnes de playoffs et devrait rapidement se fondre dans le collectif floridien. Excellent défenseur capable de switcher sur plusieurs postes, Aminu peut également sanctionner longue distance si on le laisse ouvert. Un ajout fort intéressant dans l'optique de la qualification pour la post-season.
- LES PLUS
Des jeunes à potentiel : On ne va pas se mentir le plus gros levier de progression du Magic est son noyau de jeunes. Après avoir dilapidé rapidement plusieurs prospects - Victor Oladipo, Dario Saric ou Domantas Sabonis - Orlando a enfin la possibilité de développer des potentiels. La présence des cadres vétérans sera rassurante pour ce young core qui n'a besoin que de temps de jeu et de confiance pour éclore.
Un effectif de plus en plus profond : Depuis plusieurs saisons, le roster floridien apparaissait déséquilibré avec un embouteillage monstre dans la raquette. Cette année, l'effectif est beaucoup plus équilibré avec tous les postes qui seront doublés. Lors du dernier exercice, le 5 majeur du Magic n’a raté que 15 matchs cumulés sur toute la régulière ! Si d'aventure, l'infirmerie est plus sollicitée cette saison, Steve Clifford a largement le matériel pour pallier les absences.
Une base défensive solide : L'arrivée de Steve Clifford a permis au Magic de passer un cap en défense. Le coach avait déjà propulsé quatre fois les Hornets dans le Top 10 défensif sur ses cinq années passées sur le banc. Clifford a récidivé en Floride en décrochant le 8ème Defensive Rating de la Ligue. Une base défensive solide qui devrait permettre à Orlando de voyager sereinement cette saison.
- LES MOINS
Une attaque trop prévisible : On l'a bien vu en playoffs contre Toronto, dès lors que Nikola Vucevic a été verrouillé, le Magic a patiné offensivement. En soutien de son pivot, Clifford doit trouver des systèmes de repli pour alimenter la marque, sans se remettre à des isolations d'Evan Fournier ou Aaron Gordon.
L'adresse longue distance : Ne pas posséder d'ailier efficace derrière l'arc peut être problématique pour Orlando. Mis à part le gâchette ambulante Terrence Ross (38,4%), l'équipe manque encore de spécialistes from downtown. Sur les ailes, Gordon et Isaac ont sulfaté l'an dernier à 33,7%. Trop peu pour qu'ils soient respectés comme des menaces à 3 points. A ce titre, l'arrivée d'Al-Farouq Aminu peut être une bonne pioche, lui qui tirait à 39,7% dans les corner threes à Portland.
Pas de rookie cette année : Avec le 16ème choix de la dernière draft, le Magic a sélectionné l'ailier d'Auburn, Chuma Okeke. Un pari sur le long terme, puisque le rookie, blessé pendant le tournoi NCAA, ne posera pas un pied sur le parquet en 2019-2020. Victime d'une rupture du ligament croisé, Okeke sera mis en couveuse pendant toute la durée de la saison.
- L'AVIS DE LA RÉDACTION
En jouant la carte de la continuité, le Magic souhaite surfer sur la bonne dynamique de sa fin de saison. Un point positif tant les étés précédents ont vu une valse des coachs et des mouvements importants au sein du roster. Un peu de stabilité ne fera pas de mal aux Floridiens qui repartiront avec quasiment la même ossature et une base défensive solide. De quoi envisager un bon départ, tandis que beaucoup de franchises chercheront encore une alchimie collective après un été mouvementé. Si Orlando veut confirmer son retour dans l’élite de la Conférence Est, cela dépendra du développement de ses jeunes, Isaac, Bamba et Fultz en tête. Le principal défi du coach Steve Clifford sera de trouver suffisamment de temps de jeu à ces trois espoirs pour leur permettre de progresser, sans entraver la production de ses cadres. Si la mayonnaise prend, le Magic devrait s’assurer aisément une place en playoffs. Dans le cas contraire, il faudra batailler avec les nombreux prétendants à un spot post-season. On sait que l’année de la confirmation est souvent difficile à gérer. Mais, le run post All Star Game (11 victoires sur les 13 derniers matches) l’an dernier a soudé un groupe qui manquait clairement d’une expérience commune victorieuse. Pour peu que l’un des prospects récemment draftés explose, le Magic sera l’un des poils à gratter de la Conférence.
- BILAN PRÉVISIONNEL
Avec un groupe reconduit à l'identique et des jeunes qui auront les dents longues, le Magic devrait rester performant dans la Conférence Est. Difficile, cependant, de les placer plus haut que les 7 ou 8ème places tant le groupe est plafonné en termes de talents purs. En attendant l'explosion de l'un de ses prospects, Orlando devrait enregistrer un second bilan positif entre 42 et 45 victoires et tamponner son billet pour les playoffs.