Minnesota Timberwolves 2024-2025 : Quand le chat n’est pas là…

Après une fantastique saison terminée sur les rotules, le vent a soufflé dans le Minnesota. Karl-Anthony Towns a fait ses valises et a emmené les certitudes établies pour des loups affamés. Qu’en sera-t-il pour cette nouvelle saison ?

 

Personne ne les attendait et ils sont pourtant du bois, les dents affûtées comme jamais. Les Wolves de David Finch ont réalisé une saison dantesque, inscrite dans l’histoire de la franchise, tant par le parcours quasi impeccable, que par le jeu proposé, avec 56 victoires en saison régulière, une première depuis 20 ans. Minnesota s’est rapidement emparé de la première place dans la jungle de l’Ouest, premier exploit, grâce, sans contestation, à une défense digne de Fox River avant l’arrivée de Michael Scofield. Après une saison de prises de marque, le trio Anthony Edwards - Karl-Anthony Towns - Rudy Gobert a fait taire la majorité de ses détracteurs pour marcher sur tout le monde ou presque, deuxième exploit. Ant-man a particulièrement échauffé les défenses adverses avec des énormes cartons comme face à Washington, 51 points ou, plus mémorable, 44 unités face aux Mavs ou 38 sur la truffe de Bostoniens médusés.

Fait assez rare et signe d’une franchise d’une franchise qui vit bien, les blessures ont été assez rares, même KAT, au physique plutôt fragile à franchi la barre des 60 matchs joués, pendant que 7 de ses copains en jouaient au moins 72.

Les Wolves s’essoufflent quelque peu dans les dernières semaines de régulière pour finalement glaner la troisième marche du podium de l’Ouest. Les journalistes NBA ont même offert le 6th man à Naz Reid et ont fait rentrer un peu plus dans l’histoire notre Gobzilla avec un quatrième titre de Défenseur de l’année, au grand dam du Shaq, qu'on aime le voir râler.

Vient alors les playoffs et l’énorme sensation, qu’on voyait se profiler au fil de ce premier tour, le sweep des Suns, avec la manière et sans trembler. Kevin Durant peut baver tranquille devant le jeu d’Anthony Edwards en sirotant son cocktail, ce sont bien les Wolves qui vont défier les ogres des Rocheuses pour une place en Finale de conférence. Et alors qu’on s’étonne encore de la qualité de jeu de l’équipe de Chris Finch, avec et sans Gobert, avec un 0-2 qui met en sueur tous les bookmakers, la réalité d’une saison à rallonge rattrape l’armada de Minneapolis. Cette demi-finale va se jouer au game 7. Les Wolves vont écrire l’histoire en opérant le plus gros comeback d’un Game 7. Emmenés par un Anthony Edwards en dents de scie mais présent dans les moments les plus chauds, les Wolves arrachent leur finale de conférence, une première pour la franchise depuis l’époque Garnett, en 2004.

Sur les rotules après tous les efforts consentis, Minnesota tombera face aux Mavs en 5 matchs, sans jamais pouvoir lutter comme ils l’auraient voulu. Une page d’histoire s’est écrite, avant de se tourner avec le départ de l’image de cette franchise. KAT n’est plus, place nette pour Ant-man ?

 

 

Arrivées : Julius Randle, Donte DiVincenzo, Keita Bates-Diop, PJ Dozier, Joe Ingles, Jesse Edwards, Rob Dillingham et Terrence Shannon Jr (Draft)

 

Départs : Karl-Anthony Towns, Jordan McLaughlin, Kyle Anderson, TJ Warren, Monte Morris, Wendell Moore Jr

 

 

PG : Rob Dilingham, Mike Conley, Daishen Nix

SG : Anthony Edwards, Donte DiVincenzo, Nickeil Alexander-Walker, Terrence Shannon Jr, PJ Dozier

SF : Keïta Bates-Diop, Joe Ingles, Leonard Miller, Eugene Omoruyi

PF : Julius Randle, Jaden McDaniels, Luka Garza

C : Rudy Gobert, Naz Reid, Jesse Edwards

 

 

 

PG : Mike Conley ; SG : Anthony Edwards ; SF : Jaden McDaniels ; PF : Julius Randle ; C : Rudy Gobert

 

Le départ de KAT change-t-il réellement la donne en terme de jeu ? Sur le papier pas tant que ça. Les systèmes de Chris Finch ne devraient pas être si différents avec les bonnes capacités de passe et de tir de Julius Randle en poste 4 plutôt éloigné du cercle. Profil certes moins développé pour l’ancien New-Yorkais mais assez similaire à celui de Towns. Le reste devrait être du grand classique. L’interrogation demeure donc autour de Julius Randle. Va-t-il être suffisamment constant pour maintenir les barbelés sur l’ensemble d’une rencontre, d’une saison ? Rien n’est moins sûr. Rob Dillingham pourrait également se glisser au cours de la saison dans le starting 5 pour faire souffler Papy Conley. Le n°8 de la dernière draft avec une expérience forte en NCAA et une formation solide à Kentucky se dit prêt à avoir un impact sur la Ligue. Un mentor comme Mike Conley lui apportera beaucoup, très vite.

 

 

Le trade Karl-Anthony Towns vers la Grosse Pomme a vu l’arrivée en échange de Donte DiVincenzo et Keïta Bates-Diop. Si le second sera moins utilisé, le premier viendra parfaire à merveille la second unit des Wolves. Son adresse et sa mentalité risque de coller aux besoins de Chris Finch à ce niveau pour résister aux assauts des gros poissons de la ligue et pourquoi pas obtenir des rotations plus solides que l’an dernier.

 

 

Évidemment, Anthony Edwards sera LE joueur qui fera cliquer tous les fans sur les matchs des Wolves. Mais l’élément le plus important à suivre sera Julius Randle. Le transfuge des Knicks devra se plier au style de jeu de Chris Finch, défendre dur et donner de l’espace à Edwards et Gobert.

 

 

 

- La progression d’Anthony Edwards. Ant-Man est d’ores et déjà un des visages de la Ligue. Il poursuivra son ascension, l’expérience des playoffs et des Jeux Olympiques en plus. Sans nul doute un très sérieux candidat au MVP.
- La continuité Chris Finch. Le coach des Wolves a mis en place un collectif avec de sérieuses bases depuis 3 ans. Tout proche de rafler le trophée de Coach of the year, lui aussi poursuivra sa progression et son apprentissage. La franchise l’a également prolongé jusqu’en 2028, gage de confiance pour construire à long-terme.
- Le départ d’un taulier sans révolutionner l’effectif. Souvent, quand un joueur de l’envergure de KAT fait ses valises, la franchise redémarre un cycle. Ici, les Wolves font le pari d’une meilleure complémentarité avec une plus grande flexibilité financière.

 

 

- Mike Conley trop vieux ? 37 ans pour le meneur et taulier des Wolves. Rob Dillingham, son backup, sera encore un peu frais pour résister à la pression d’un très sérieux contender à l’Ouest.
- Une saison encore trop longue. Le dernier exercice a montré toute la difficulté de gérer un effectif pour l’emmener en forme jusqu’au bout. Dans une conférence Ouest où beaucoup de matchs seront importants, l’effectif des Wolves, bien qu’un peu plus étoffé, pourrait tirer la langue en fin de saison régulière et pendant les playoffs.
- Randle, un petit tour et puis s’en va ? L’intérieur est en dernière année de contrat. S’il ne s’intègre pas à l’effectif comme prévu, le poste 4 pourrait être rapidement déséquilibré, avec un trade compliqué à monter.

 

 

Les fondations restent solides à Minneapolis. Le front office a montré une nouvelle fois que la NBA était un business et que les sentiments n’étaient pas la raison première à la construction d’un projet. En faisant débarquer Randle, DiVincenzo et Bates-Diop, Finch dispose d’armes nouvelles afin de poursuivre son plan de jeu sans le révolutionner. L’ancien homme fort des Knicks apportera quelque chose de différent en rapport au travail de KAT mais son intégration ne semble pas poser de problème à son compère dans la peinture Rudy Gobert. Rudy voit d’ailleurs d’un bon oeil son arrivée, avec la possibilité d’avoir davantage de ballons près du cercle grâce à la vision du jeu de Randle.

La force défensive de Minnesota sera tout aussi prégnante, les intentions sont d’ailleurs posées : ils veulent devenir la meilleure équipe défensive de la Ligue.

Suffisant pour battre le bilan de 56 victoires pour 26 défaites ? Les 55 victoires seront accessibles bien que la concurrence sera rude, la gestion de l’effectif et des blessures seront primordiales pour gravir l’Everest que représente les Finales en mode Kaizen.