Minnesota Timberwolves 2022-2023 : des loups aux dents longues

Suite à une saison 2021-2022 prometteuse, les Wolves ont fait tapis pour aller chercher Rudy Gobert et passer un cap. Sur le papier, Minnesota propose un effectif excitant. Suffisant pour se mêler dès cette année à la lutte au titre ?

 

Après 3 saisons sans playoffs, les Wolves ont enfin retrouvé les joies des phases finales. Pour cela, il aura fallu triompher des Clippers lors d’un play-in joué à domicile et célébré comme un titre, avec un Patrick Berverley toujours dans la retenue, debout sur la table de marque ! Assurément l’image de cette saison 2021-2022 à Minneapolis. Au-delà de ça, les Wolves ont pu s’appuyer sur un Karl Anthony Towns qui a enfin pu enchaîner les matches (74), en envoyant des tirs depuis le parking toute l’année (24 points de moyenne à 41% à trois points) et un Anthony Edwards impressionnant pour un sophomore (20 points de moyenne). Après une 7e place et donc la victoire contre les Clippers, Minnesota a retrouvé les playoffs face à la sensation Memphis. Une série où les loups s’inclineront 4-2, en ayant remporté le premier match à l’extérieur. Côté performances individuelles, Anthony Edwards termine la série meilleur marqueur de son équipe, à 25 points de moyenne, dont 36 au Game 1 pour son premier match en playoffs et 30 au Game 6. Les promesses sont bien là pour Minnesota et le front office ne va pas hésiter à miser tout son futur pour aller chercher peut-être la pièce manquante en la personne du triple meilleur défenseur de NBA. 

 

 

Départs : Malik Beasley, Patrick Berverley, Leandro Bolmaro, Josh Okogie, Jarred Vanderbilt

Arrivées : Rudy Gobert, Kyle Anderson, Bryn Forbes, Austin Rivers, Wendell Moore Jr (Draft), Eric Paschall, PJ Dozier, Josh Minott

 

 

Meneurs : D’Angelo Russel, Jaylen Nowell, Jordan Mclaughlin

Arrières : Anthony Edwards, Austin Rivers, Bryn Forbes, P.J Dozier

Ailiers : Kyle Anderson, Jaden McDaniels, Taurean Prince, Wendell Moore Jr, Josh Minott

Ailiers-forts : Karl-Anthony Towns, Eric Paschall, Nathan Knight

Pivots : Rudy Gobert, Naz Reid

 

 

PG : D’Angelo Russel, SG : Anthony Edwards, SF : Jaden McDaniels, PF : Karl-Anthony Towns, C : Rudy Gobert 

 

Sur le papier, le cinq de départ a fière allure et il ne devrait pas être trop compliqué de prédire les cinq joueurs que mettra Chris Finch sur le parquet au moment de l’entre-deux. À la mène, D’Angelo Russel entamera sa dernière année de contrat. L’ancien des Lakers sort d’une saison à 18 points, 7 passes de moyenne et 65 matchs joués. Un total plus atteint depuis 2018-2019, lorsqu’il avait disputé 81 rencontres avec les Nets. Sa relation sur pick-and-roll avec Rudy Gobert sera particulièrement à surveiller. À ses côtés, pas de surprise non plus avec le phénomène Anthony Edwards. Le premier choix de la Draft 2020, a impressionné pour ses premiers playoffs, avec une série face à Memphis à 25 points de moyenne. Une progression est attendue sur son shoot à 3 points (32% en saison rookie et 35% l’an passé) et en défense où il devra faire les efforts sur un backcourt dont ce n’est pas la spécialité (voir par ailleurs). Sur l’aile, il peut y avoir match entre Kyle Anderson et Jaden McDaniels mais la préférence va à ce dernier, qui peut défendre sur plusieurs postes et avoir des coups de chaud à trois points, en témoigne son dernier match de playoffs à 24 points, à 5/6 de loin. Un secteur de jeu où il devra gagner en régularité. 

 

Enfin, la grande attraction de cette saison chez les Wolves, le repositionnement de Towns en ailier fort et l’arrivée de Gobert en pivot. Sur le papier, cette association promet entre les qualités offensives de Towns et celles défensives du Français mais les deux hommes devront s’adapter au jeu de chacun, surtout quand KAT devra défendre sur des ailiers-forts plus petits. À Chris Finch de faire fonctionner ce duo, et de pourquoi pas faire sortir l'un des deux quand il faut jouer plus small-ball. 

 

 

Si les titulaires promettent, le banc a aussi des qualités à faire valoir. Sur le backcourt, Austin Rivers viendra apporter du peps offensif avec les remplaçants, un rôle parfait pour lui, quant à Bryn Forbes, il aura pour but de rentrer ses shoots de loin. Deux arrivés qui pourraient faire perdre du temps de jeu à Jaylen Howell et Jordan Mclaughlin. Ce dernier, en tant que seul pur meneur derrière Russel viendra faire le travail tout en propreté, comme il l’a fait la saison dernière durant une quinzaine de minutes par match. À voir également, l’utilisation de P.J Dozier, arrivé début septembre, qui se battra pour une place dans l’effectif pendant le camp d’entraînement. Sur les ailes, l’arrivée de Kyle Anderson est une très bonne pioche, tant l’ancien des Grizzlies apportera toute sa polyvalence et son intelligence de jeu.

Taurean Prince est toujours là pour défendre et rentrer des 3. Le rookie Wendell Moore Jr se battra pour gratter quelques minutes et enfin Eric Paschall en difficulté au Jazz la saison dernière (5 points, 1 rebond), permettra à Finch de disposer d’un profil physique au poste 4. En pivot, le soldat Naz Reid est toujours là et répondra présent, lui qui a disputé 77 matchs l’an passé. Son temps de jeu devrait toutefois diminuer, car Towns glissera en 5 quand Gobert sera sur le banc a annoncé Chris Finch. 

 

 

C’est pour s’offrir le triple meilleur défenseur de la NBA que Minnesota a fait tapis, en envoyant cinq joueurs et quatre premiers tours de Draft au Jazz. Après 9 saisons passées à Utah, Rudy Gobert débarque donc chez les Wolves pour un nouveau challenge ultra excitant. Avec la présence dans la raquette du Français, Minnesota a peut-être trouvé la pièce qui lui manquait pour franchir un pallier. Le pivot arrive dans une franchise qui carburait offensivement la saison dernière avec 115.9 points par match, soit la meilleure moyenne de la ligue et en difficulté au rebond défensif (5e pire équipe dans ce secteur de jeu). Ça tombe bien, Gobert était le meilleur rebondeur de la ligue l’an passé. Ce dernier va bien sûr amener ses qualités de protection de cercle et défensives, mais également offrir une présence physique et une verticalité en attaque. Sa relation avec D’Angelo Russel sera particulièrement à suivre, notamment sur pick-and-roll, et dans la pose d’écrans, où le pivot peut permettre au meneur de se régaler dans le jeu à mi-distance, ou à la passe. Chris Finch a déjà prévenu qu’il comptait s’appuyer sur ce duo, en les laissant sur le parquet ensemble quand Edwards et Towns seraient sur le banc.

Malgré tout, Gobert garde ses limites en attaque, comme on l’a vu lors du dernier Eurobasket, lorsqu’il est sollicité dans ce domaine, que ce soit à la passe ou pour jouer dos au panier. Avec autant de talents offensifs dans l’équipe, son rôle pourrait ne pas trop différer de ce qu’il faisait à Utah. En plus de devoir s’intégrer dans une nouvelle franchise et un nouveau collectif, l’autre grand défi de Gobert, sera de cohabiter dans la raquette avec Karl-Anthony Towns. Jamais dans sa carrière, le natif de Saint-Quentin n’a joué avec un intérieur aussi dominant à ses côtés. Offensivement, Towns va se décaler au poste 4. À voir comment il s’adaptera à cette nouvelle position où il devra faire face à des joueurs plus petits et rapides. En défense et au rebond, la présence de Gobert va clairement soulager l’ancien numéro un de Draft. Cette adaptation entre les deux hommes, sera en tout cas l’une des clés du succès des Wolves cette saison. 

 

 

Effectif complet et profond : Du talent, de la défense, du shoot, de la taille, l’effectif des Wolves coche quasiment toutes les cases. Il manque un ou deux vétérans comme Patrick Berverley la saison dernière, mais sinon c’est très solide, avec notamment un cinq majeur terrifiant. 

 

Anthony Edwards : Le numéro un de la Draft 2020 entame sa 3e saison dans la ligue. Scoreur et athlète formidable, l’arrière a cette capacité à changer un match à lui seul et a montré lors des derniers playoffs que la pression ne lui faisait pas peur. À l’image d’un Morant la saison dernière, Edwards pourrait (devra), passer un cap et devenir rapidement l’un des meilleurs arrières de la ligue et le franchise player de Minnesota. 

 

 

La défense sur le backcourt : Avec McDaniels sur les ailes, les Wolves comptent déjà un solide défenseur polyvalent. L’arrivée de Gobert va évidemment améliorer la défense globale de Minnesota mais ne fait pas tout. On a vu à Utah que lorsque Conley et Mitchell ne faisaient pas un minimum d’effort en défense, le Français ne pouvait pas tout résoudre. Le duo Russel, Edwards, loin d’être des spécialités du genre, va donc devoir sortir le bleu de chauffe. Si ce dernier en a les capacités, le meneur n’a lui jamais été un grand amoureux des efforts défensifs.

 

L’expérience en playoffs : Avec Rudy Gobert ou Kyle Anderson, les Wolves ont recruté deux joueurs rodés aux campagnes de playoffs. Pour autant la majorité du groupe n’a pas vécu de grandes épopées jusqu’en finale de conférence par exemple. L’expérience acquise face à Memphis servira forcément aux Towns et Edwards, mais tous les autres favoris à l’Ouest sont plus expérimentés avec des joueurs habitués aux moments chauds (Curry, Leonard, Doncic, Jokic…) quand l’air se raréfie et la pression se fait plus forte. 

 

 

L’arrivée de Gobert doit faire passer un cap aux Wolves. Dans la continuité d'une saison prometteuse, avec une jeune star (Edwards), un All star confirmé (Towns) un triple meilleur défenseur de NBA, et un meneur au talent offensif indéniable (Russel), Minnesota a les armes pour aller loin. Le groupe est étoffé, plus expérimenté que la saison passée et tout autre résultat qu'une qualification directe en playoffs serait une déception (ou même l'avantage du terrain pour les plus ambitieux).

 

L’intégration du Français au côté de Towns sera à suivre et la réussite de la saison dépendra en partie de l’entente entre les deux intérieurs. Une fois en playoffs, toute la question va être de savoir si l’équipe sera capable d’élever son niveau de jeu face à des formations avec des joueurs et des collectifs plus expérimentés à ce stade de la compétition. Une chose est sûre, le potentiel de Minnesota est élevé et personne n’aura envie de les croiser s’ils arrivent au complet. En plus des équipes déjà bien installées (Suns, Warriors, Mavs) et des formations comme Denver ou les Clippers renforcés par les retours, la conférence ouest vient sûrement de se trouver un nouveau prétendant.