Memphis Grizzlies 2022-2023 : la saison de la confirmation ?

Après une belle saison régulière ponctuée par un parcours en playoffs un peu plus court que prévu, les Grizzlies vont revenir avec le couteau entre les dents. Les ajustements faits par les dirigeants vont-ils payer ?


Qui s’attendait à voir les Grizzlies réussir une telle saison ? Avec leurs 56 victoires et 26 défaites, la franchise de Memphis a réussi à valider la deuxième place de la conférence Ouest, après une lutte à distance de plusieurs semaines contre les Warriors. Le chef de file ? Ja Morant, qui a tout cartonné pour sa troisième saison. Spectaculaire et efficace, le meneur et deuxième choix de la draft 2019 a porté son équipe avec 27,4 points, 5,7 rebonds et 6,7 passes décisives par match. Toujours aussi fort en pénétration (bien aidé dans ce domaine par l’arrivée de Steven Adams et de ses écrans) et en contre-attaque, il a en plus légèrement progressé de loin avec un 34 % honorable, alors qu’il en prend près de cinq à chaque rencontre.

Mais la force de cette équipe des Grizzlies, c’est aussi et surtout son collectif. Quand leur star était blessée (Morant n’a joué que 57 matchs de saison régulière) les Grizzlies se sont mis à enchainer les victoires. Notamment en début de saison, alors que les 19 premières rencontres étaient poussives. Avec Tyus Jones à la mène, le visage des Grizz change, devient plus sérieux, mais ils restent performants. Grâce notamment au très bon coaching de Taylor Jenkins, qui a su mettre tout le monde dans les meilleures dispositions possible. Desmond Bane en a profité avec une saison surprenante (18 points de moyenne) mais aussi Jaren Jackson Jr qui, s’il est moins en vue en attaque à cause d’un problème d’adresse (32 % à trois points), a enfin passé un cap en défense, faisant moins de fautes et protégeant mieux le panier. La raison ? Jenkins a décidé d’inclure Steven Adams dans les pick-and-rolls plutôt que Jackson Jr, ce qui permet à ce dernier de mettre sa mobilité incroyable et sa longueur à contribution pour effectuer des aides tranchantes et efficaces.

En playoffs, les Grizzlies ont d’abord affronté les Wolves, qu’ils ont battus sans trop trembler sur le score de 4 à 2. Au deuxième tour par contre, c’est une autre histoire, puisque c’est Golden State qui s’est présenté à eux. Troisième de la saison régulière, la bande de Steph Curry a une expérience incroyable, et trouve toujours des solutions. Sur cette série, elle a été de couper Ja Morant de ses coéquipiers, en switchant sur les écrans. Le meneur a réussi de grosses performances avec 34, 47 et 34 points sur les trois premiers matchs mais n’est parvenu à faire gagner son équipe qu'à une seule reprise. Une blessure au genou l’a ensuite empêché de participer à la suite de la série, que les Warriors ont remportée 4 à 2.

 


Départs : Kyle Anderson (Minnesota Timberwolves), Jarrett Culver (Atlanta Hawks), De’Anthony Melton (Sixers), Yves Pons (Europe).


Arrivées : Justin Bean (rookie), Jacob Gilyard (rookie), Kennedy Chandler (rookie), Vince Williams Jr (rookie et two-way contract), Kenneth Lofton Jr (rookie et two-way contract), David Roddy (rookie), Jake LaRavia (rookie), Danny Green (Sixers). (À noter que les Grizzlies ont pour le moment trop de joueurs, et que Justin Bean et Jacob Gilyard seront probablement bientôt coupés).

 


Meneurs : Ja Morant, Tyus Jones, Kennedy Chandler, Jacob Gilyard.

Arrières : John Konchar, Desmond Bane, Danny Green.

Ailiers : Ziaire Williams, Dillon Brooks.

Ailiers forts : Jake LaRavia, Jaren Jackson Jr, Brandon Clarke, David Roddy, Vince Williams Jr, Xavier Tillman Sr, Santi Aldama, Kenneth Lofton Jr, Justin Bean.

Pivots : Steven Adams, Killian Tillie.

 


PG : Ja Morant

SG : Desmond Bane

SF : Dillon Brooks

PF : Jaren Jackson Jr

C : Steven Adams


On ne change pas une équipe qui gagne. Le cinq majeur sera très probablement exactement le même que la saison dernière, avec Ja Morant en leader de meute, Desmond Bane pour mettre des trois et exploiter les décalages créés par son meneur, Dillon Brooks pour faire le chien fou, et une raquette ultra-solide en défense pour bloquer les boulevards laissés par Ja Morant de ce côté du terrain. À voir si la formule marchera aussi bien cette année.

 


Avec les départs de Melton et Anderson, les Grizzlies ont perdu deux pièces importantes de leur rotation, surtout en défense. Pour les remplacer, les dirigeants ont misé sur la jeunesse. Santi Aldama (22 ans) devait prendre du galon après une saison rookie compliquée (32 matchs, 11 minutes de moyenne pour 4,1 points). Vu ses performances en NCAA, il a les moyens d’assumer son nouveau rôle, à voir s’il parviendra à faire le grand saut. Jake LaRavia pourrait également avoir sa carte à jouer, tout comme le Français Killian Tillie s’il reste en forme. Mais l’homme fort du banc dans la peinture sera Brandon Clarke. Monté sur ressort et très intelligent, l’ancien de Gonzaga apporte du liant, des points faciles et du rebond. Pile ce qu’il faut à cet effectif.

Sur les lignes arrières, il y a eu moins de mouvements, mais Kennedy Chandler pourrait se voir donner du temps de jeu sur le poste 1. Avec son mètre 83, il est petit, mais rapide et apporte quelque chose de différent de Tyus Jones. À noter que les Grizzlies semblent compter sur lui, puisque malgré sa draft au deuxième tour (en 38eme position), il lui a été proposé un contrat long terme. Dernière interrogation, est-ce que Danny Green reviendra bien de sa blessure ? Le vétéran reste un 3andD de qualité, mais avec un tendon d’Achille en moins, pas sûr qu’il parvienne à rester performant.

 


Il y a des candidats parmi les jeunes de l’effectif, mais notre choix s’est porté sur Jaren Jackson Jr. Bon l’année dernière, l’intérieur doit montrer plus de régularité et surtout plus d’adresse au shoot. C’est lui qui détient la clé du futur des Grizzlies. S’il parvient à rentrer ses tirs et surtout à continuer à diminuer son nombre de fautes, tout ira bien pour les hommes de Taylor Jenkins. Imaginez un moment les boulevards dans la défense avec Ja Morant entouré de quatre shooteurs pour écarter le jeu… C’était le plan en draftant Jaren Jackson Jr, et il n’a pas été concluant pour le moment. Les Grizzlies n’ont pas l’air d’y croire dans l’immédiat puisqu’ils ont proposé une grosse extension de contrat à Steven Adams. À Jackson Jr de les faire mentir…

 


De la continuité : la plupart des cadres des Grizzlies sont encore là, avec une saison d’expérience et de vécu dans les pattes en plus. Ce n’est jamais négligeable.


Un coach de qualité : depuis son arrivée sur le banc de Memphis, Taylor Jenkins a été irréprochable. Aussi bon leader que capable d’ajuster sa tactique en fonction de l’équipe adverse, il est clairement l’un des points forts de ce groupe.


Ja Morant : le meneur est tout simplement incroyable. Déjà complètement inarrêtable et All-Star pour sa troisième saison, il est clairement l’une des prochaines superstars de la NBA. Attention aux blessures toutefois…

 

Un effectif très jeune : le groupe de Memphis était déjà l’un des plus jeunes de NBA, et il s’est encore rajeuni lors de cette intersaison. Kennedy Chandler, Jake LaRavia et David Roddy ont du talent, mais ils sont rookies. Et en NBA, ce n’est pas donné à tout le monde de peser dès son arrivée.


Attention, tête de c… : avoir confiance en soi est indispensable pour se faire une place dans la NBA. Mais Ja Morant et sa bande devraient faire attention : à force d’empiler les déclarations et les postures arrogantes, ils risquent de se coller eux-mêmes une cible dans le dos.

 

Mieux ou moins bien que la saison dernière ? Avec leur deuxième place de la conférence Ouest, les Grizzlies ont surpris tout le monde l’année passée. Mais avec des Wolves qui se sont renforcés, des Warriors qui pourront compter sur Thompson dès le début de la saison, des Nuggets enfin au complet et des Pels qui comptent continuer sur leur lancée de la saison dernière (voire des Lakers avec le couteau entre les dents), il ne sera pas facile de réussir les mêmes performances. Ils seront en plus attendus au tournant, mais les hommes de Taylor Jenkins ont le talent pour s’en sortir. Une place en dehors du top 4 de leur conférence sera sans doute vue comme un échec.