Matt Barnes plus raciste que Donald Sterling ?
L'affaire Sterling rappelle aussi ce tweet de la part de Matt Barnes, qui a eu droit à une amende de 25000 dollars pour des propos offensants envers la communauté noire.
Le sujet qui fait tabou depuis toujours dans le sport, c'est bien le racisme. Les écoutes volées de Donald Sterling, qui explique que la population noire est un ennemi, a bouleversé le staff des Clippers et le monde de la balle orange.
Mais Jarvis DeBerry de NOLA.com, a eu l'excellente idée de rappeler ce que Matt Barnes a fait en tout début de saison sur Twitter. Lors du match, toujours houleux, entre les Clippers et le Thunder; Matt Barnes s'est pris une fois de plus le bec avec Serge Ibaka. Expulsé pour avoir soutenu ses camarades dans une bagarre presque générale, Matt Barnes est allé directement sur Twitter poster ce message :
"J'aime mes coéquipiers comme ma famille, mais je vais arrêter de me battre pour ces n**. Toute cette m** me coûte trop d'argent."
Défendre ses coéquipiers lui coûte trop d'argent ? Surement, mais la ligue, outre la provocation de Barnes concernant la sanction, a aussi sanctionné le contenu de son message. Le problème de ce genre de tweet, qui lui a valu 25000 dollars d'amende, c'est que l'ailier des Clippers utilise en si peu de caractères, un mot à caractère raciste, et le fameux mot de Cambronne. Dans ce cas de figure, Barnes utilise des mots directement offensants, mais son message général n'est pas offensant envers la communauté noire, bien au contraire.
Jarvis DeBerry révèle une chose intéressante, c'est que le très controversé Sterling n'a en aucun cas utilisé des termes péjoratifs à l'encontre de la communauté noire. Cependant, c'est le discours général qui est une atteinte envers cette communauté, malgré le fait qu'il utilise des termes parfaitement acceptables.
Se pose aussi la question de savoir si un discours, tel que celui de Sterling, aurait la même portée si la couleur de peau était différente. De même pour Barnes : aurait-il eu juste 25000 dollars d'amende ? Le sens des mots ne peut pas se limiter à une stricte définition que l'on peut trouver dans n'importe quel dictionnaire, mais le contexte et l'émetteur du message rentrent en compte sur des sujets aussi sensibles. Pour illustrer ce propos, le début du premier épisode de la série Scrubs entre JD et Turk montre très bien que selon la couleur de peau, certains mots sont interdits. Une référence humoristique comme il en existe bien d'autres.
Scrubs saison 1 episode 1 - Mon premier jour par Riky876
Si Barnes a eu droit à 25000 dollars d'amende, qu'en sera-t-il de Sterling ? Barnes a utilisé des termes que la NBA a condamnés, mais Sterling n'a pas utilisé des termes de même virulence, même si le discours est tout à fait nauséabond. Barnes a utilisé un support public, alors que Sterling s'est fait voler ses enregistrements. Aurait-il été condamné si ses enregistrements n'existaient pas ? Pas sûr, puisque cela fait des années que Sterling s'est ouvertement montré comme un raciste de première et qu'il n'a jamais été sanctionné auparavant.
Le sens des mots, voilà le nouveau débat dont doit faire face la NBA. A vouloir toujours faire du politiquement "trop" correct, elle a oublié de faire du ménage au sein des directions des différentes franchises. Rappelons que Larry Bird a failli avoir le même problème, quand l'ancien joueur des Celtics a reconnu qu'il y avait beaucoup de joueurs noirs qu'à son époque. Ceci avait fait une vive polémique. Kevin Garnett, en son jeune temps, avait de son côté pris un malin plaisir à se moquer des petits blancs de Français au cours des Jeux Olympiques de Sydney.
Le pire dans cette histoire, c'est que la NBA et David Stern sont responsables de ce coup de bâton moral. Si la NBA attaque Sterling pour des propos privés, et qu'il le sanctionne à vie comme beaucoup de joueurs NBA le réclament, cela signifie que la ligue sanctionne le fond des propos de Sterling et pour le coup Barnes n'aurait jamais du être sanctionné pour le fond de son propos qui était un soutien envers sa propre équipe. La NBA se retrouve dans une impasse, sa propre impasse.
Oui, car à vouloir trop donner une belle image à sa ligue et à ses acteurs, la NBA a surtout oublié de travailler sur le fond. Comme on dit, l'habit ne fait pas le moine, or la NBA a trop souvent tendance à sanctionner la forme plutôt que le fond à travers son hypocrite politiquement correct. La preuve qu'elle n'est pas habituée à ce genre de problème, c'est que la ligue panique sur cette affaire délicate. Deux hommes, deux supports différents, deux langages, deux connotations bien distinctes, mais la même polémique sur le thème du racisme. Du coup, selon la politique NBA, est-ce que Matt Barnes est plus raciste que Donald Sterling ?