Malcolm Delaney, le pigeon voyageur des Hawks
A 27 ans, Malcolm Delaney n’est pas un rookie comme les autres. Le meneur des Hawks a déjà roulé sa bosse aux quatre coins de l’Europe, de la Pro A aux confins de la Russie.
Le chemin vers la NBA n’est pas une ligne droite pour tous les joueurs. Malcolm Delaney en est la preuve. A sa sortie de la fac de Virginia Tech, il n’est pas assez talentueux pour être drafté. Direction le Vieux Continent. Chalon-sur-Saône sera sa première escale. Drivé par Greg Beugnot, l’américain réalise un triplé (Coupe de France, Semaine des As et Championnat) retentissant en tournant à plus de 15 points de moyenne. Fort de ce succès, Delaney va alors enchaîner les pays et les différents championnats, de l’Ukraine à l’Allemagne en passant par la Russie. Invité cet été au training camp des Hawks, le meneur ne va rater le coche, cette fois-ci, de se faire une place dans la Grande Ligue en signant un contrat de deux ans pour 5 millions de dollars. Le vétéran Kyle Korver a, d’emblée, été impressionné par l’aisance de Delaney.
Il a été formidable. Nous étions tous là en septembre pour jouer ensemble et nous avons vu tout de suite quel genre de joueur il pouvait être. C’est son année rookie mais ça n’en est pas réellement un, bien sûr. Il est tellement stable à la mène. Il conduit parfaitement notre attaque et n’hésite pas à prendre des positions quand c’est ouvert.
Pour en arriver là, Malcolm Delaney a bénéficié d’un concours de circonstances. Cet été, le front office décide de trancher entre Jeff Teague et Dennis Schroder. L’ex All Star part à Indiana et les Hawks signent Jarrett Jack pour suppléer en sortie de banc le jeune allemand. Toujours convalescent après une rupture des ligaments croisés, Jack est finalement coupé, laissant une voie royale à Delaney qui n’en demandait pas tant. Avec une dizaine de matchs derrière lui, l’ex Chalonnais n’en est qu’aux balbutiements de sa carrière NBA. Pourtant avec 6.3 points, 1.9 rebonds et 3.9 passes en 17 minutes, Delaney donne déjà satisfaction à son coach Mike Budenholzer.
Il prend beaucoup de bonnes décisions et reste très compétitif en défense. Il est très bon pour porter la balle vers l'avant et prend de bons shoots en pull-up. Nous avons beaucoup de gars qui jouent bien en ce moment, avec une vraie confiance. Nous partageons bien la balle et cette deuxième vague en sortie de banc c'est vraiment ce qui nous rend meilleur.
Propulsé backup attitré de Schroder, Delaney joue un rôle clé dans la seconde escouade d'Atlanta. Beaucoup plus posé que l'Allemand à la baguette des Hawks, l'ex champion de France répond pour le moment aux attentes de l'équipe. Habitué à être la vedette dans les équipes européennes, il doit apprendre désormais un nouveau rôle en sortie de banc.
Je suis habitué aux défenses concentrées sur moi, mais maintenant elles sont concentrées sur les autres, donc j'ai plus de place. Je peux prendre un ou deux shoots ouverts et lorsque les gars me pressent de nouveau, je peux faire un décalage vers un coéquipier pour un shoot plus facile. En Europe, le pick-and-roll est partout, donc je suis habitué à jouer comme ça. Le fait d'avoir joué avec beaucoup de gens différents me rend à l'aise aujourd'hui.