Mais qui es-tu Kevon Looney ?
Soldat inconnu, Kevon Looney brille par son énergie. Mais qui est ce joueur qui sort le premier du banc des Warriors ? Portrait.
Le 31 Octobre 2017, dans une totale indifférence, Bob Meyers annonce à la presse que les Warriors ne vont pas faire jouer leur option pour resigner Kevon Looney. Six mois plus tard, à l'image d'une NBA où tout va très vite, voilà ce natif du Wisconcin, 6ème homme des champions en titre. Inimaginable ! Mais dans une league où la polyvalence devient indispensable, Looney possède tout en magasin. Dans le 5 de petite taille choisi par Steve Kerr, depuis le début des playoffs, Looney est même LE Small Ball Center des Warriors. Il est l'intérieur non nommé Draymond Green qui joue le plus cantonnant Javale Mc Gee et Zaza Pachulia à faire tourner les serviettes pendant qu' il essuie sa sueur à la manche de son maillot.
Son Game 1 est un résumé parfait de ce qu'il donne à sa formation: 25 minutes de jeu, 2 points, 4 rebonds, 1 passe, 1 interception et une turnover avec un plus/minus de +6. Une séquence résume encore son impact. Nous sommes dans le troisième quart de la rencontre. Klay Thompson tire à 2 points mais rate son shoot. Rebond offensif puis dunk de notre faux Kevin. Sur l'action suivante, en défense, Looney récupère un rebond défensif tout en empéchant Harden de scorer. Contre attaque. Lay-up de Steph Curry. Retour en défense. Il se colle à Nene, switche sur Chris Paul puis sur Eric Gordon qui part en drive vers le cercle mais perd la balle. Looney se jette sur la gonfle. La récupère. Temps mort. Statistiquement, ne comptez pas à ce qu'il termine une rencontre à 8/10 du parking mais quelle énergie !
Looney nait dans la glaciale Milwaukee, dans le nord du pays, un 6 février. Fan de Kobe Bryant pour qui il se prend lorsqu'il joue avec son frère dans le jardin familial, il choisit UCLA plutôt que Marquette à sa sortie de Alexandre Hamilton High, son lycée. Avec les Bruins, notre homme brille dès son premier match (20 points et 9 rebonds) à un poste d'ailier fort alors qu'il joue parfois en High School poste 1 ou/et 2. Souffrant déjà des hanches, mais 7 doubles-doubles plus tard, il décide de se présenter à la draft. Pour croiser le chemin de Kobe, son dieu... Ironie du sort, ce sera direction la californie mais c'est Golden State qui le choisit, au rang 30. Looney joue peu pendant son année rookie. De plus, il doit se faire opérer des deux hanches. Et ce n'est qu'après un passage obligé aux Santa Cruz Warriors qu' il découvre la NBA en 2016. L'effectif des Warriors est tel que le dépucelage est homéopathique. Mais Kevon s'accroche, prend 14 kilos de muscles et travaille d'arrache pied. Cette saison est celle de l'avènement et le déclic a lieu le 27 octobre. Ce jour là, face aux Wizards, il rentre 4 tirs sur 4 et gobe 5 rebonds en plus d'une activité défensive de tous les instants. Son 2m06 est lancé... son coach, en coulisses, loue son professionnalisme.
Les Warriors ne pourront pas le resigner à moins de 2,3 millions / an la saison prochaine, réglementation NBA oblige. Mais notre Looney n'en est pas encore là. Vendredi dernier, interrogé sur la question de sa resignature par le SF Gate, il déclare :
Je sais que si je joue bien, je reviendrai la saison prochaine. Donc je continue à travailler dur. L'objectif pour le moment : c'est le titre. Je suis concentré sur cela.
Incroyable trajectoire que celle de Kevon Looney ! Et que l'histoire est belle !