Los Angeles Clippers 2024-2025 : Encore un prétendant au titre ?

Eliminés au premier tour des Playoffs l'an dernier, les Clippers ont une nouvelle fois échoué dans leur quête de titre. Après un été mouvementé, quelles ambitions aura la franchise ?

 

La saison des Clippers ne fut pas de tout repos, et les fans sont passés par toutes les émotions possibles. Après un début d’exercice intéressant, le Front Office réalisa un trade majeur au bout de quelques matchs faisant débarquer James Harden dans la cité des Anges ! Adieu Robert Covington, Nicolas Batum, Marcus Morris et KJ Martin pour recevoir The Bearb et PJ Tucker. Naturellement, l'intégration de l’ancien MVP n’a pas été de tout repos, et l’équipe a enchaîné plusieurs défaites. Ainsi, Russell Westbrook s’est proposé pour sortir du banc, permettant à Tyronn Lue de mieux équilibrer son 5 majeur en intégrant Terance Mann aux côtés d’Harden, tandis que Paul George et Kawhi Leonard accompagnés Ivica Zubac sur le frontcourt. Petit à petit les choses se mettent en route et les Clippers commencent à enfiler les victoires et à terroriser le reste de la ligue. Fin novembre, l’équipe possède un bilan de huit victoires pour 10 défaites. Par la suite, les hommes de Tyronn Lue remportent 28 matchs sur 35 et arrivent au All Star Game avec un bilan de 36 victoires et 17 défaites ! A ce moment, on se dit que cette équipe peut rêver grand et viser le titre. Malheureusement, tout ne sera pas parfait et le bilan sera bien plus mitigé en fin de saison. Si l’attaque est au rendez-vous, la défense aura plus de mal à être au niveau. On approuve ou non la venue de James Harden, ce dernier apporte une qualité de création monumentale, permettant à Ivica Zubac de se régaler, à Paul George et Kawhi Leonard de se délester d’une partie de celle-ci et de profiter de la qualité de passe du meneur pour shooter dans un fauteuil et par conséquent de réaliser une formidable saison d’un point de vue de l’efficacité. Norman Powell n’a pas beaucoup de lumière sur lui, mais en sortie de banc il réalise des dégâts et candidate à un trophée de 6th Man of the Year. Cependant, la concurrence sera trop rude. En revanche, les efforts défensifs ne sont pas toujours constants, faisant que les Clippers prennent quelques fois l’eau. Malgré deux ailiers two-way parmi les meilleurs de la ligue, le reste de l’équipe n’est pas du même niveau. Si le talent offensif de James Harden a mené l’attaque à un niveau supérieur, les pertes de ces ailiers polyvalents défensivement, au profil 3&D ont fait mal, notamment Covington et Batum. Ces joueurs pouvaient se poser en premier rideau face aux attaquants, permettant à George et Leonard d’être en couverture, là où ils excellent. Au final, l’équipe californienne finit la saison à 51 victoires et devra affronter les Mavs en Playoffs. Et là le drame arrive : présent toute la saison avec 68 matchs disputés, Kawhi se blesse au pire moment et doit abandonner ses coéquipiers après deux rencontres dans cette série… Les joueurs se battent, à l’image de Paul George et James Harden qui se montrent clutch pour permettre la survie de l’équipe, mais cela est insuffisant. Les Clippers s’inclinent en six matchs face aux futurs finalistes qui n’auront pas volé leurs victoires. Comme depuis de nombreuses saisons, la franchise possède les joueurs pour avoir d’énormes ambitions mais un imprévu, une blessure vient casser la dynamique et anéantir tous les espoirs. L’été 2024 marque un tournant pour la franchise, qui voit un de ses éléments phares être agent libre…

 

 

Draft : Cam Christie
Arrivées : Derrick Jones Jr, Nicolas Batum, Mo Bamba, Khris Dunn, Kai Jones
Départs : Paul George, Russell Westbrook, Daniel Theis, Mason Plumlee

 

L’été des Clippers nous laisse sur notre faim. Tout d’abord, le départ d’un All Star comme Paul George sans aucune contrepartie interroge fortement. Avec 22 points, 5 rebonds et 5 passes, il a sauvé les Clippers à de nombreuses reprises et c’est un énorme coup dur. Visiblement, le Front Office et le joueur ne se sont pas entendus pour des raisons contractuelles. Le fait de ne pas avoir pu monter au minimim un sign and trade affaiblit considérablement les Clippers. Plus forcément désiré, Russell Westbrook quitte lui aussi le navire. En difficulté lors des Playoffs, le meneur commence à voir le poids des années vraiment peser sur ses épaules et son manque de qualité au shoot le pénalise fortement. Enfin, Daniel Theis et Mason Plumlee s’en vont, sans laisser des souvenirs immenses aux fans, malgré qu’ils soient des joueurs de basket talentueux. Du côté des arrivées, on note le retour de Nicolas Batum, un an après son trade, et la venue de Derrick Jones Jr. Le choix se porte sur des joueurs de devoir, moins chers pour remplacer Paul George. A l’intérieur, Mo Bamba et Kai Jones vont tenter de se montrer intéressants sur le peu de minutes qu’ils auront à disposition. Sur le backcourt, Khris Dunn est un joueur récupéré via le trade de Westbrook pour apporter un peu de défense à la mène, tandis que Kevin Porter Jr est signé comme agent libre. Le joueur est très talentueux mais ses déboires extra sportifs questionnent beaucoup sur le pourquoi de cette signature et interrogent moralement. Enfin, les Clippers ont drafté Cam Christie avec le pick 46. Frère de Max, joueur des Lakers, il a un jeu similaire en étant un guard 3&D. Cependant, on ne risque pas de le voir souvent sur les parquets lors de la saison à venir, il est surtout un projet d’avenir et l’équipe verra comment il se développe. Un été qui nous questionne beaucoup sur l’objectif des Clippers lors de la saison à venir. Il est difficile de voir dans quelle direction s’oriente la franchise pour l’année à venir, mais également pour les deux ou trois prochaines saisons.

 

 

Point Guard : James Harden, Khris Dunn, Bones Hyland, Kevin Porter Jr
Shooting Guard : Terrance Mann, Norman Powell, Cam Christie
Small Forward : Kawhi Leonard, Amir Coffey, Kobe Brown
Power Forward : Derrick Jones Jr, Nicolas Batum, PJ Tucker
Center : Ivica Zubac, Mo Bamba, Kai Jones

 

Sur le papier, l’effectif des Clippers est intéressant, mais tout de même moins fort que ce que l’équipe avait l’an dernier. Tout d’abord car l’équipe a perdu Paul George, un All Star encore indiscutable et qui pesait extrêmement lourd l’an dernier. De plus, les Clippers se sont séparés de Russell Westbrook. Le joueur s’était porté volontaire pour sortir du banc l’an dernier après le trade de James Harden afin d’aider l’équipe à trouver un meilleur équilibre. Malgré ses défauts, le meneur restait utile à Tyronn Lue avec son activité, son agressivité pour scorer, faire jouer ses partenaires, se battre en défense. Il devient âgé et son temps de jeu s’est réduit en Playoffs mais restait important dans le groupe. Pour remplacer ces éléments, le Front Office a opté pour la signature de role players. Dans les ailes, Derrick Jones Jr et Nicolas Batum sont arrivés. Pour le Français, retour au bercail, lui qui était une pièce importante de la franchise avant d’être tradé. L’ironie de l’histoire est qu’il sera dorénavant coéquipier du joueur pour qui il a été tradé : James Harden. Quant à Jones, il vient de disputer les finales NBA avec les Mavs et sa signature est intelligente pour amener de la défense sur les postes 3/4. A l’intérieur, Mason Plumlee et Daniel Theis sont partis. En échange, les Clippers ont choisi de signer Mo Bamba. Incapable de faire son trou depuis sa draft en 2018, il va tenter de lancer sa carrière après des échecs connus du côté des Lakers et de Philadelphie. Pas un défenseur incroyable, sa taille fait de lui un élément dissuasif, tandis que de l’autre côté du parquet, il est capable d’écarter le jeu en étant une menace de loin. Cependant, cela reste un pari. Tout comme Kai Jones coupé par les Hornets un an plus tôt. Sur les lignes arrière, les Clippers ont récupéré Khris Dunn lors du trade avec Westbrook, un élément peu utile en attaque mais qui se bat en défense, à l’inverse de Bones Hyland, capable d’apporter du scoring et où la défense est une option. Du talent, un peu de profondeur, de la polyvalence, mais globalement les Clippers ne sont pas du côté des gagnants de cette intersaison et semblent moins forts que l’an dernier.

 

 

PG : James Harden
SG : Terrance Mann 
SF : Kawhi Leonard 
PF : Derrick Jones Jr
C : Ivica Zubac

 

Sans surprise, le 5 Majeur des Clippers ne devrait pas connaître de chamboulement majeur : James Harden et Terance Mann seront sur le backcourt, Kawhi Leonard dans l’aile et Ivica Zubac au pivot. Le seul changement sera l’introduction de Derrick Jones Jr à la place de Paul George. Alors, on sentira très vite la différence, c’est évident : Paul George pesait des deux côtés du parquet. Autrement dit, Tyronn Lue va devoir se passer du bras droit de Kawhi Leonard, sa deuxième option offensive, en le remplaçant par Derrick Jones Jr. Défensivement, le coach ne va pas se plaindre : le joueur fut important pour les Mavs, qui ont disputé les finales NBA, pour sa contribution de ce côté du parquet. On ne dispute pas 30 minutes de moyenne lors d’une campagne de Playoffs aussi longue par hasard : sa longueur, ses capacités athlétiques et son implication défensive lui ont donné le droit de disputer ces minutes. En attaque ce sera autre chose : sa détente et son physique lui permettent de briller dans les airs et de claquer des dunks spectaculaires. Mais au-delà de ça, ses skills ne sont pas incroyables. Ce n’est pas un playmaker ou un shooteur d’élite. L’an dernier, il tournait à 34% de loin, ce qui est sa meilleure moyenne en carrière. En postseason, on est monté à 37%, ce qui est mieux sans être incroyable. Au change, les Clippers perdent donc beaucoup si l’on compare les deux joueurs. Avec Kawhi Leonard, et surtout James Harden, les défenses le laisseront ouvert et ce sera à lui de rentrer ses shoots. Le meneur est l’un des meilleurs créateurs de la ligue et Jones progresse d’année en année sur son shoot. S’il passe la barre des 35/36% de moyenne de loin, il deviendra une menace plus sérieuse et bénéfique à l’attaque des Clippers. De l’autre côté du parquet, il aura la tâche de s’occuper du meilleur ailier adverse, permettant à Kawhi Leonard d’être en couverture, là où il excelle. En conclusion, la franchise a récupéré un solide role player défensif, dont la progression au tir est réelle, pour combler le départ d’un All Star. Sur le papier c'est donc beaucoup moins fort malgré que ce soit une acquisition maligne.

 

 

Avec Norman Powell en 6th Man et Nicolas Batum pour entrer dans le frontcourt, que ce soit les ailes ou comme pivot selon l’adversité, les Clippers s’assurent une doublette parmi les meilleurs de la ligue en sortie de banc. Le premier entre surtout sur le backcourt avec comme mission principale de scorer. En transition, de loin, sur la ligne des lancers lorsqu’il provoque, l’ancien des Raptors est une valeur sûre pour Tyronn Lue, qui peut compter sur son joueur pour débloquer certaines situations quand les Clippers bloquent offensivement. Quant au Français, c’est une arme merveilleuse à faire rentrer sur un parquet : 3&D parfait, Batum est un coéquipier merveilleux et apprécié de ses partenaires. Et sur le terrain, il est au niveau. Excellent défenseur, il part en mission sur le meilleur ailier adverse et l’attaquant éprouve des difficultés. De l’autre côté du parquet, il rentre ses shoots de loin et ne réclame pas le ballon à outrance. En soit, le joueur idéal à associer à James Harden et Kawhi Leonard. En revanche, une fois ces deux joueurs présentés, difficile d’être plus optimiste pour le banc. Amir Coffey est un soldat qui aura le même rôle que Batum mais est moins impactant. A la mène, le départ de Westbrook n’a pas réellement été compensé et on se retrouve donc avec Khris Dunn et Bones Hyland. L’un défend bien mais est inoffensif, tandis que l’autre est l’exact opposé. Lorsque l’on regarde la rotation intérieur, c’est pas fameux non plus : PJ Tucker peut dépanner mais il commence réellement à devenir âgé, Mo Bamba a un profil intéressant pour la NBA actuelle mais ne parvient pas à trouver sa place dans la ligue. Concernant les jeunes à disposition, Kobe Brown et Cam Christie sont encore tres jeunes et doivent tout découvrir, pendant que Kevin Porter Jr est trop instable pour qu’on le considère comme une option fiable. La franchise californienne possède deux éléments précieux que beaucoup de monde envient, mais la rotation deviendra rapidement légère en cas d’absence d’un titulaire ou des deux joueurs susdits.

 

 

Quel plaisir ce fut de revoir Kawhi Leonard aussi souvent la saison dernière. Avec 68 rencontres disputées, son total le plus élevé depuis 2016-17, The Claw nous a montré qu’il faisait toujours partie de l’élite NBA. 24 points de moyenne, avec 6 rebonds et 3 passes tous les soirs, le tout avec une propreté folle et une défense toujours au rendez-vous. Malheureusement, l’histoire se répète inlassablement : après une saison de All NBA, le numéro 2 des Clippers n’a pu jouer que deux rencontres lors de la série face aux Mavs. Un regret et des questions, bien sûr. Avec un Kawhi à 100%, est-ce que la franchise californienne pouvait viser le titre, ou au moins un parcours plus long ? On ne le saura jamais, et c’est toute l’histoire de l’ailier depuis son arrivée chez les Clippers : un talent monumental mais des blessures arrivant à un moment inopportun, empêchant l’équipe d’évoluer à son plein potentiel. Cinq ans après sa venue, le projet avec Paul George est un échec. Cependant, le Front Office croit en son joueur et lui a proposé une prolongation de contrat de 3 ans au max. Avec James Harden et des role players, les dirigeants veulent croire que cette formule fonctionnera autour d’un Kawhi Leonard dominant pour aller au bout. Malgré tout, cela est un pari et un gros risque : l’ailier est toujours très fort et sa saison précédente nous le confirme. Néanmoins, il est toujours susceptible de se blesser et le casting autour est bien moins fort. Ce qui est normal lorsqu’un All Star s’en va donc attention à ne pas tomber de haut . Le risque est énorme mais avec autant de talent dans les mains de ce franchise player, la récompense peut être tout aussi grande si les choses sourient aux deux parties.

 

 

Un 5 Majeur solide : Avec Kawhi Leonard et James Harden, les Clippers sont encore en possession d’un fort duo en NBA, même s’ils ne sont plus tout jeunes. Aux côtés du duo, Ivica Zubac s’est imposé comme un pivot solide de NBA. Même si défensivement il lui arrive de se faire exposer, il dissuade lorsque les joueurs attaquent le panier. De l’autre côté du parquet, il pose de bons écrans, sait rouler et est donc un menace sur pick and roll, ainsi qu’au rebond offensif où il est précieux. Enfin, malgré Paul George parti, les ailes restent correctes. Avec Terance Mann et Derrick Jones Jr, Tyronn Lue est en possession de deux 3&D honnêtes. Les deux auront la mission de défendre sur les deux meilleurs joueurs adversaires, l’un sur le backcourt et l’autre dans les ailes. Le tout avec Kawhi Leonard en couverture et Ivica Zubac qui attend les attaquants au cercle. Quant à James Harden, il ne faut pas négliger sa défense : il n’est pas exceptionnel mais quand il le souhaite c’est un défenseur de bon niveau. Ainsi, lorsque l’on ajoute tous ces éléments, on en conclut que les Clippers ont un 5 Majeur de haut niveau et capable de voyager en NBA. Pas mal d’équipes devront se méfier des Californiens : dans un bon soir, l’attaque peut faire de gros dégâts, tandis que de l’autre côté du parquet, il y a tout ce qu’il faut pour gêner un peu toutes les attaques de la ligue.

 

Un playmaker élite en James Harden : James Harden vient de fêter ses 35 ans et cela commence à se sentir. On est plus sur un joueur aussi dominant qu’il y a cinq ou six ans, l’époque où sur ses épaules une équipe pouvait avoir des ambitions de titre. Depuis son départ de Houston, James Harden s’est glissé dans un rôle de lieutenant pour tenter d’enfin décrocher le graal. Tout d’abord aux Nets dans un big three monstrueux sur le papier, mais qui aura floppé. Ensuite en tant que partenaire de Joel Embiid où les Sixers ont manqué leur créneau. Après un gros désaccord avec Daryl Morrey, il a exigé un départ de Philly et a retrouvé sa ville natale en rejoignant les Clippers. On reparlera du timing une autre fois, ce n’est pas le sujet. Le fit en revanche, après quelques matchs pour s’adapter, s’est révélé très bon. Associé à Kawhi Leonard et Paul George, il a permis aux Clippers de rêver de titre pendant une partie de la saison. Du scoring lorsqu’il le faut, mais surtout du playmaking qui nous rappelle à quel point The Bearb est précieux dans une attaque (un système à lui-seul ?). 16 points et 8 passes de moyenne sur la saison, des grosses performances en Playoffs pour maintenir son équipe dans la série face aux Mavs malgré l’absence de Leonard. En somme une belle saison. Et pour celle à venir, la même qualité de playmaking sera attendue et à moins d’une baisse subite physiquement, elle devrait être au rendez-vous. Parmi les principaux bénéficiaires, Ivica Zubac vient tout de suite en tête. Le pivot profite de la qualité de son meneur pour se régaler sur pick and roll et tourne en solide double double. Kawhi Leonard n’a pas la pression de la création sur ses épaules et fait mal aux adversaires plus discrètement, à sa manière. Et tous les autres éléments en profitent. Norman Powell, Nicolas Batum, Terence Mann, etc. peuvent se régaler : s’ils sont ouverts, James Harden les trouve dans un fauteuil pour qu’ils scorent. La Barbe sera déterminante si les Clippers se veulent encore ambitieux.

 

Une équipe défensive intéressante : En difficulté la saison dernière, la défense devrait être de bien meilleur niveau cette année. L'intégration dans le 5 d'un joueur comme Derrick Jones Jr améliore immédiatement l'équipe de ce côté du parquet et permet d'avoir deux joueurs titulaires avec des missions défensives attitrées tous les soirs. Avec un Kawhi Leonard en couverture et Ivica Zubac en protection de cercle cela donne une belle base. Ensuite, Nicolas Batum et Amir Coffey sont de superbes pièces à faire sortir du banc pour ajouter de la dureté et du sérieux de ce côté du parquet. Si les Clippers veulent être compétitifs la saison prochaine, il faudra se montrer au niveau de ce côté du parquet. Avec les outils à disposition, la franchise peut viser le top 10 au defensive rating. De plus, une bonne défense peut donner des points faciles. Même si jouer la contre-attaque ne correspond pas au profil des stars de l'équipe, cette option peut toujours se révéler pertinente avec Norman Powell, Terance Mann ou Derrick Jones. 

 

 

Un affaiblissement d’une année à l’autre : Le Front Office a tenté de faire du bon travail avec des moyens limités, mais le constat est implacable : les Clippers se sont affaiblis lors de cette intersaison. Le départ de Paul George sans la moindre contrepartie fut un véritable coup dur, et peut-être même une catastrophe pour la franchise. Le coach voit un All Star indiscutable plier bagages et dont les remplaçants ne sont pas au niveau de PG, loin de là. Derrick Jones Jr et Nicolas Batum pourront le faire oublier défensivement, mais même avec une réussite insolente de loin, l’apport offensif n’aura rien à voir : en plus d’être un bon shooteur, le nouveau joueur des Sixers apportait de la création, pour lui-même et ses partenaires, de quoi soulager les autres stars. Son handle lui permet de créer des différences, et d’en faire un élément capable d’attaquer le cercle et d’aller chercher des points sur la ligne des lancers francs. Sur les postes de guards, Russell Westbrook apportait du punch, des points, de l'agressivité et un peu de défense. Attention à ne pas négliger l’impact de son départ, lui qui était apprécié dans ce groupe. Enfin, la rotation en prend un coup avec le départ de deux pivots fiables en NBA, remplacés par deux jeunes joueurs dont l’avenir dans la grande ligue est incertain, et où l’aventure Clippers sera peut-être leur dernière en NBA. L’équipe est plus faible de l’an dernier, et attention à ce que cela ne s’en ressente pas trop rapidement dans les résultats. Autrement, la saison risque de rapidement tourner au vinaigre.

 

Le banc : Si on a pu constater que malgré le départ de Paul George le 5 Majeur reste très solide, on ne peut pas tellement dire la même chose du banc. Bonne nouvelle pour les Clippers, Norman Powell, le 6th Man de cette équipe, est toujours présent. Pour apporter des points et du peps en attaque, c’est impeccable pour Tyronn Lue. Le retour de Nicolas Batum va apporter une merveilleuse option sur les postes 3 et 4, voire 5 si ça joue vraiment petit. Typiquement le 3&D idéal à sortir du banc pour le coach, qui va combler pas mal de brèches. Une fois les deux joueurs ci-dessus mentionnés, on voit le niveau faiblir. Si le Français peut dépanner au poste de pivot, c’est peut-être la meilleure rotation à proposer pour Ivica Zubac, ce qui n’est pas forcément idéal. Mo Bamba et Kai Jones ne sont pas tellement fiables, tandis que Mason Plumlee et Daniel Theis furent des joueurs confirmés en NBA. A la mène, le banc est composé de KPJ, dont le comportement peut vite devenir problématique, Khris Dunn, qui va se battre en défense mais grandement limité offensivement, et Bones Hyland est le parfait contraire de Dunn. Autant dire que lorsque Harden ira se reposer, les minutes seront difficiles. D’où le départ de Russell Westbrook qui n’est pas anodin. Enfin, qui d’autre pourra sortir du banc ? Amir Coffey est un soldat sur qui Tyronn Lue peut compter et qui se battra sur le terrain.  Kobe Brown et Cam Christie sont très jeunes et pas forcément prêts à intégrer la rotation d’une équipe NBA. Reste PJ Tucker dont le physique décline sérieusement, ce qui est normal à 39 ans. Au final, les Clippers ont 7, peut-être 8 joueurs capables d’avoir de sérieuses minutes. Attention à ce que cela ne soit pas un peu court, car les meilleurs joueurs de cette équipe sont susceptibles de subir des blessures.

 

Quel projet ? : Au final, quel est le projet des Clippers ? Visiblement, les dirigeants prennent le pari que Kawhi Leonard et James Harden, entourés de role players, de joueurs de devoir capable de défendre et rentrer des 3 peuvent permettre à la franchise d’aller loin et d'être ambitieuse. C’est un pari du Front Office, on le valide ou non, chacun se fait son avis sur les choix. Cependant, ces mouvements nous intriguent puisqu’au moment du départ de Paul George, on pouvait se demander si petit à petit on n’allait pas se diriger vers une reconstruction. Il semblerait que pour des raisons contractuelles, les deux parties ne se soient pas entendues. Etait-ce une volonté des Clippers pour ne pas trop se retrouver en difficulté avec la taxe ? On ne le saura probablement jamais, mais grâce à ce départ, entre autres, la masse salariale a bien diminué, mettant la franchise sous le First Apron. Un mal pour un bien financièrement, mais intriguant sportivement. Dorénavant, Kawhi Leonard et Derrick Jones Jr sont engagés pour trois ans avec l’équipe californienne, le tout pour environ 150 millions de dollars pour le premier et 30 millions pour le second. James Harden est bien payé mais aura une player option l’an prochain. Norman Powell (deux ans) et Ivica Zubac (quatre ans) ont des contrats flexibles et facilement transférables pour les dirigeants. Le reste ? Des jeunes ou des joueurs dont l’avenir est incertain une fois la saison à venir écoulée. In fine, les Clippers ont vu leur équipe s’affaiblir, sans pour autant sombrer, avec un peu plus de souplesse financière : soit les finances seront bien nettoyées très rapidement, soit les dirigeants se réservent le droit de monter un gros trade si l’occasion se présente. Difficile de savoir quelle route sera prise mais il faudra rapidement faire un choix avant de se retrouver dans une position délicate. On le rappelle, les Clippers ne sont pas au mieux avec leurs choix de draft, suite aux échanges pour faire venir Paul George puis James Harden.

 

 

Malgré un affaiblissement sur le papier, les Clippers conservent de sérieuses bases pour être une équipe désagréable à jouer pour beaucoup de monde. Le duo James Harden/Kawhi Leonard suffit à lui seul pour pouvoir gagner des matchs. Pour remplacer Paul George, le Front Office a opté pour des role players, des compléments excellents aux deux stars. Si c’est moins clinquant que ce que l’équipe a pu être par le passé, cela reste du bon matériel dans les mains de Tyronn Lue pour faire fonctionner son équipe. Avec les apports de Norman Powell et Nicolas Batum en sortie de banc, le coach bénéficie d’un début de rotation très intéressant. Par contre, ça peut vite devenir compliqué si la moindre blessure frappe un titulaire, sachant que les stars peuvent subir des pépins physiques, qui plus est, elles commencent à vieillir. Enfin, la conférence Ouest est une immense jungle où la moindre victoire sera importante pour le classement final. Dans un monde idéal, dans lequel les blessures épargnent l’équipe, les Clippers peuvent viser le top 6 : le talent est présent et suffisant pour gagner des rencontres. Par contre, le moindre grain de sable s’infiltrant dans la machine peut provoquer des dégâts et il ne faut pas mettre de côté l’hypothèse que la franchise soit obligée de passer par le play-in pour viser les Playoffs, voire même de puisse pas disputer la postseason. Une fois tous les éléments pris en compte, nous tablons sur une qualification au play-in pour cette équipe. Ensuite sur un match, tous les scénarios sont possibles.