Los Angeles Clippers 2021-2022 : Le changement, c'est plus maintenant

La satisfaction de la saison dernière va enfin laisser la place à de la stabilité chez les Clippers. L'équilibre entre expérience et jeunesse semble se concrétiser alors que Paul George aura les clés du camion en l'absence de Kawhi Leonard. Suffisant pour atteindre pour les NBA Finals ?

 

Cette saison pouvait présager de bonnes choses pour les Clippers. L’ère Doc Rivers était terminée alors que les deux superstars Kawhi Leonard et Paul George continuaient l’aventure dans la cité des Anges, les ambitions étaient élevées. Et les premiers matchs ont prouvé que les intentions n’étaient pas galvaudées. Lakers et Nuggets accrochés au tableau de chasse avec la manière puis patatras, un sombre dimanche de fin décembre allait tout remettre en cause aux yeux du public. Une gifle monumentale et historique face aux Mavs de 51 points (73-124) laissait apparaître de sérieux doutes et un retour vers le passé. Pour autant, les Clips réagissent très vite, à la faveur notamment de Nico Batum et Serge Ibaka qui sont le ciment du groupe. Des gestes sûrs, une présence sereine et une sérieuse impression de renaissance pour notre Frenchie, quel que soit le rôle qu’on lui colle, alors que son compère hispano-congolais, malgré une deuxième moitié de saison manquée sur blessure, s’est très bien intégré dans le collectif. Les Clippers ont ainsi sécurisé le 4ème spot l’Ouest avec un 18-4 entre mars et avril, une performance d’autant plus notable dans la mesure où Kawhi et PG ont multiplié les petits pépins avant la campagne de playoffs.

Cette postseason justement restera dans toutes les mémoires des fans. Une bataille absolument épique face aux… Mavericks. Même à 0-2 dans la série, les Clipps n’ont pas baissé les bras. Kawhi a fait parler la poudre, malgré un Luka Doncic au dessus de tout le monde pour sa première campagne de playoffs, et permet à son équipe de progresser. Dans son sillage, c’est tout le collectif qui suit le mouvement et joue juste. Pas le temps de souffler puisque le Jazz se dresse en demi-finale de Conf’ avec le meilleur bilan de la Ligue. Les Clippers lâchent les deux premières manches dans l’Utah mais revivent dans les deux suivantes. Kawhi et PG sont intenables, Batum stabilise le tout alors que Reggie Jackson confirme lui aussi que Tyronn Lue est arrivé avec la fontaine de jouvence dans ses valises. Mais là, c’est le cataclysme. Leonard n’est pas dans le groupe. Le diagnoctic tombera plus tard, le Fun guy souffre d'une rupture partielle du ligament du genou. Mais il n’empêche que les Clippers se subliment, tous, avec la manière et des attitudes qui ne pourraient laisser personne insensible, pour arracher la première qualif en Finales de conférence. La série face aux Suns témoigne d’un épuisement général, malgré deux victoires et un Paul George 5 étoiles, le retour de Chris Paul pour les Suns et les performances de Devin Booker sont de trop pour espérer plus. Une saison tout de même satisfaisante qui augure de belles promesses pour la suite.

 

 

Arrivées : Eric Bledsoe, Justise Winslow

 

Départs : Rajon Rondo, Pat Beverley, Daniel Oturu, Demarcus Cousins

 

 

PG : Reggie Jackson, Keon Johnson, Jason Preston

SG : Eric Bledsoe, Terance Mann, Luke Kennard, Brandon Boston Jr

SF : Paul George, Kawhi Leonard, Justise Winslow

PF : Marcus Morris, Nicolas Batum

C : Ivica Zubac, Serge Ibaka

 

 

PG : Reggie Jackson SG : Eric Bledsoe SF : Paul George PF : Marcus Morris C : Ivica Zubac

 

L’absence de Kawhi Leonard se posera jusqu’en avril au minimum. Pas de The Klaw pour la saison régulière, il a fallu trouvé des solutions. Après les renaissances de Nico Batum et même Reggie Jackson, le front-office va tenter de relancer Eric Bledsoe, en perte totale de vitesse ses dernières saisons. Un choix audacieux qui pourrait se révéler des plus fructueux compte tenu de la marge de manœuvre aux postes 1 et 2. Terance Mann, qui a su se montrer durant sa première saison complète dans l’équipe. Outre les postes extérieurs, le secteur intérieur semble un peu plus préoccupant. Ivica Zubac a subi a subi face aux hommes forts des peintures NBA, Marcus Morris apportera davantage de spacing qu’une réelle présence au rebond et en défense. Les espoirs se fonderont sur le retour de Serge Ibaka, pas encore confirmé mais qui avance dans le bon sens d’après les quelques déclarations entendues en marge du training camp. Évidemment, le leader incontestable sera Paul George qui devra sortir une saison MVP et plus encore pour accéder aux premières places NBA.

 

 

Nicolas Batum s’impose comme le leader naturel du banc et plus largement du vestiaire angelinos. En socle expérimenté, le calme et la réflexion animeront donc la second unit de Coach Lue. Mais la fougue de Terance Mann risque d’apporter ce petit plus pour dynamiter les défenses adverses. L’avenir dira la pépite s’imposera plutôt parmi les titulaires mais les options sont nombreuses pour le staff. Justise Winslow aura une carte à jouer sur les extérieurs sans avoir de réelle pression alors que les rookies Jason Preston et Brandon Preston Jr pourraient avoir quelques minutes en fonction du load management et d’éventuels pépins physiques. En résumé, un banc équilibré, en léger manque de taille que les qualités athlétiques compensent quelques peu.

 

 

Soyons chauvins. Après la saison de la renaissance et des Jeux Olympiques historiques pour notre Batman avec un contre qui résonne encore à nos oreilles, l’exercice 2021-2022 sera sans nul doute celui de la confirmation. Un rôle de patron de vestiaire marqué et respecté, le désormais vétéran, 14ème année dans la Ligue, se régale dans son corner, avec des qualités physiques toujours bien présentes. Le Français sera également sur les côtes de Terance Mann qui a montré de très belles choses l’an dernier et notamment en playoffs, pour en faire un facteur X absolu et multiplier les menaces offensives.

 

 

 

- Un groupe inchangé ou presque. Bledsoe et Winslow arrivent, Rajon Rondo, Pat Bev et Cousins s’en vont. Des ajustements minimes ont été effectués par le front office cet été. Un atout pour une saison qui revient au format de 82 matchs. Après de nombreuses années où le vestiaire explosait en cours de saison, la sérénité parait comme une valeur fondatrice de ce groupe qui a vécu une campagne de playoffs forte en émotion et donc primordiale pour forger un réel esprit d’équipe.
- Prolongation de Kawhi Leonard. Les deux superstars sont sous contrat pour les 4 ans à venir. Même si ce n’est pas une assurance de stabilité absolue ces derniers temps, les discours restent positifs et tournés vers l’avenir.
- Un spacing de qualité. Avec de nombreux intérieurs à l’aise à distance, les espaces dans la peinture seront bénéfiques pour les qualités offensives des George, Mann et plus tard Kawhi.

 

 

- Des ambitions trop élevées ? Avec l’absence de Kawhi, la première place à l’Ouest parait difficilement accessible. Attention donc à ne pas accumuler une certaine frustration pour ne pas gâcher les progrés accumulés.
- Un secteur intérieur pas assez dur. Avec le retour aux affaires des big men ces dernières années, il manque aux Clippers une présence rassurante dans la peinture. On a vu contre le Jazz et les Suns, en playoffs, les limites de Zubac et des autres intérieurs qui manquent de taille et de dureté pour résister aux meilleurs pivots.

 

 

Enfin les Clippers vont dans le bon sens. Avec un groupe stabilisé, de qualité et un projet de franchise global, Los Angeles se dote d’une réelle deuxième force de frappe pour accueillir les Finales NBA. La gestion des blessures sera primordiale alors que les leaders semblent apporter une belle sérénité dans le vestiaire. Paul George aura pour mission de rivaliser avec les Giannis, Durant et autres Jokic pour rafler le titre de MVP et arracher de précieuses victoires pour la différence dans le Top 4 à l'Ouest. Il ne serait pas étonnant de voir quelques mouvements avant la trade deadline pour améliorer un secteur intérieur un peu léger et ainsi gommer les points faibles de l’équipe. Avec une féroce concurrence pour les places de choix à l’Ouest, les Clippers auront très fort à faire pour poursuivre leur progression et atteindre enfin les Finales NBA.

 

 

51 victoires - 31 défaites