Les Wolves plus affamés que jamais
Une première année en dents de scie pour ce groupe, qui démarre cette saison pied au plancher et répond aux attentes qui étaient posées sur la franchise du Minnesota.
Les Wolves réalisent un très beau début de saison et caracolent en tête de la conférence Ouest après un bon mois de compétition. Arrivé l'an dernier à la tête du Front Office, Tim Connelly avait réalisé un gros mouvement en faisant venir Rudy Gobert dans la raquette afin de former un duo avec Karl-Anthony Towns et améliorer les performances défensives de Minnesota. L'an un ne fut pas une grande réussite avec un bilan moins bon que la saison précédente et une élimination très rapide en Playoffs.
En revanche, la chanson n'est pas la même cette année. Le noyau dur du groupe continue l'aventure, à l'image d'Anthony Edwards qui a pris son énorme extension, qui progresse saison après saison, et s'affirme comme le patron de cette équipe. Depuis sa draft, toutes ses statistiques sont en hausses et il affiche dorénavant un niveau de MVP et les victoires suivent. D'autant qu'il montre l'exemple des deux côtés du parquet et ne fuit pas ses réponsabilités défensivement. A l'image d'un Towns, plus concerné par la défense et toujours aussi efficace offensivement : cette saison, il score 21 points et frôle le fameux club du 50-40-90. Irréprochable dans les efforts en ce début de saison, tout n'est pas parfait mais ce rôle de lieutenant offensif aux côtés de Ant lui va bien, le duo approchant des 50 points de moyenne en cumulé.
On a rapidement mentionné la défense des deux leaders, mais c'est pourtant ce qui fait la différence depuis la reprise. C'est simple, Minnesota est la meilleure défense de la ligue. Visuellement c'est un vrai plaisir à voir pour les mordus de défense et c'est corroboré par les stats, les Wolves ayant le meilleur rating défensif de la ligue. Et cela passe en partie par un homme de retour à son meilleur niveau : Rudy Gobert. On l'a dit, il fut récupéré pour ça et à 31 ans, il excelle de ce côté du parquet. Ancre défensive et patron pour replacer ses coéquipiers, il retrouve ses standards numériques concernant les contres et répond présent dans les grands rendez-vous. Triple DPOY, ce début d'exercice le place parmi les leaders de cette course et il tentera de rejoindre Ben Wallace et Dikembe Mutombo dans le club des quadruples Defensive Player of the Year.
Pour entourer ce trio, le management a fait les bons choix. Le fit avec D'Angelo Russell n'étant pas évident, les Wolves décidèrent de s'en séparer pour faire venir Mike Conley, ancien coéquipier de Gobert au Jazz, afin d'avoir un meilleur défenseur poste 1, plus gestionnaire et qui demandera moins le ballon que D'LO pour permettre à Edwards de s'exprimer encore plus. Dans le même trade, Nickeil Alexander-Walker est venu renforcer le banc et lui aussi apporte des belles choses athlétiquement et défensivement. Dernier élément du cinq majeur, c'est un pur produit maison dont on attend qu'il soit un 3&D parmi l'élite en NBA : Jaden McDaniels. L'apport est indéniable et à 23 ans la marge de progression encore importante, de quoi comprendre pourquoi les Wolves l'ont payé plein pot.
Pour compléter le groupe de huit qui se partage la majorité des minutes, on a Kyle Anderson dont les qualités athlétiques sont toujours faibles mais possède un fantastique QI basket et comprend parfaitement le jeu, des deux côtés du parquet, lui permettant d'être un des hommes de base de Chris Finch. Pour tourner avec Towns et Gobert, le coach peut compter sur Naz Reid, parfait dans son rôle d'energizer, capable d'évoluer avec les deux bigs et qui apporte du spacing et des points. Shake Milton et Troy Brown Jr jouent également mais avec un rôle moindre. Si la volonté et l'intensité défensive n'est pas un problème, il faudrait améliorer les pourcentages aux tirs pour espérer avoir un temps de jeu plus important.
Impeccables défensivement, les Wolves peuvent encore s'améliorer offensivement et ne sont plus très loin d'être des contenders. Malgré un McDaniels sur la touche, Minny parvient à s'en sortir mais manque peut-être d'une dernière pièce en sortie de banc, capable de s'insérer dans la mentalité défensivement et se montrer dangereux offensivement, et particulièrement à 3 points. Parmi les équipes qui en prennent le moins, Minnesota est en revanche adroit de loin depuis le début de saison. Cependant, financièrement, compliqué de faire quelque chose mais rien ne presse pour le moment. Les Wolves sont bien partis et répondent aux attentes. Ne reste plus qu'à continuer ainsi et confirmer ce début de saison puis briller en Playoffs, où la franchise n'a plus passé un tour depuis la campagne de 2004...