Les truands de la draft !
"C'est la meilleure draft depuis 2003 et peut-être même la meilleure de tous les temps !" On ne cesse d'entendre ce genre d'affirmations à propos de la classe 2014/2015 qui va accéder à la NBA. Il est temps de casser le mythe. Tout d'abord, chaque année, 60 joueurs sont sélectionnés en plus d'une soixantaine d'autres joueurs invités à des camps d'entraînement. Au final, une vingtaine trouve du temps de jeu dans la grande Ligue, une poignée reçoit des minutes pour faire ses preuves. Mais cinq ans plus tard, combien d'entre eux ont survécu ? Au fil des ans, la plupart ces rookies nés stars s'exportent en Europe ou retombent dans l'anonymat. Moins d'un joueur sur quinze parvient à percer en NBA ou même se faire une place digne.
Cette draft 2014/2015 ne dérogera pas à la règle. Et il est temps pour moi de me mouiller en lançant ma liste de truands ! Ces stars annoncées qui présentent tous les signes pour se transformer en bides.
- Jabari "Casper" Parker
Jabari Parker peut passer complètement au travers de sa carrière NBA pour trois raisons. Son shoot, sa défense, son jeu de passes.
Pourquoi son shoot ? À cause de ses appuis. Si vous prêtez bien attention à ses pieds, le néo Bucks atterit environ 25 centimètres au-delà de sa prise d'impulsion après chaque tir. Tout en ayant sa jambe droite qui se balance vers l'avant. En NBA, face à des défenses serrées, il sera incapable de tirer sur la tête de son vis-à-vis qui sera dans ses jambes, et en sortie d'écran, il sera confronté à la contestation du défenseur du porteur d'écran. En d'autres termes, à part des shoots complètement ouverts, son rendement extérieur peut facilement être éteint.
En défense, Jabari Parker se cache. Je vois déjà monter au créneau les supporteurs de Duke, brandissant son defensive rating -points concédés sur 100 possessions-, le meilleur (et de loin !) de toute son équipe. Mais ce defensive de rating 99,7 cache une forêt de défauts. Tout d'abord, outre le fait qu'il ne prend pas systématiquement le scoreur d'en face afin de se reposer et de faire le job en attaque, Jabari Parker présente de nombreuses lacunes entre fainéantise et naïveté. Ses déplacements latéraux sont lents, il est perdu sur le pick & roll, laisse facilement son adversaire prendre la position préférentielle, ne presse jamais... Ça va être drôle de le voir défendre sur les ailiers NBA !
On nous vante souvent le soi disant jeu collectif, altruiste et fluide des équipes NCAA et de Duke sous les ordres de Mike Krzyzewski. Jabari Parker tournait cette saison à 1 seule petite passe décisive par match... Pour 3 pertes de balles au passage. Ça en dit long sur sa sélection de tirs et son ego.
- Joel "la victime" Embiid
Un intérieur grand, long, fin, qui se blesse déjà le pied avant d'entrer en NBA... Pas besoin d'être devin pour avoir des doutes sur ses capacités. Comparé à Hakeem Olajuwon par certaines personnes - non ce n'est pas une blague, moi aussi mes oreilles ont saigné -, Joel Embiid risque plutôt de finir comme Hasheem Thabeet. J'admets que c'est de la mauvaise foi. Plus sérieusement, l'ex de Kansas est SOFT, et pas en mode Pau Gasol comme ont pu dire les détracteurs de l'Espagnol.
Trop soyeux dans ses moves, il manque de dureté, de ce côté bûcheron indispensable pour dominer dans une raquette NBA. Et que dire de sa lecture du jeu, similaire à celle d'un poussin qui veut briller devant ses grands-parents. Quand tu fais 2m15, que ton allonge est de 2m90 et que tu n'as pas de shoot, pourquoi diable tu ouvres vers la ligne des trois points sur le pick & roll ? Et que dire de sa sélection d'un-contre-un... Il ne sent pas le jeu, tantôt il joue trop vite, tantôt il ne lit pas le placement de la défense. Il ne sait pas prendre sa position en mouvement, se contentant de lever les bras et de bousculer un peu. Pas étonnant de le voir perdre 2,5 balles par match (en seulement 23 minutes). Joel Embiid n'a, par ailleurs, aucun jeu de passes alors qu'il pourrait être un excellent point d'appui.
Pour ceux qui louent ses qualités défensives, j'ai quand même quelques doutes. Certes il tourne à 2,6 contres de moyenne, mais il est tellement naïf que dès qu'il voit un joueur s'aventurer vers le panier il s'avance bêtement vers lui pour chercher le contre. Même quand son équipier n'a pas besoin d'aide ! Embiid abandonne complètement son joueur, assis tranquillement dans la raquette pour assurer un petit dunk après fixation. Et puis soyons honnête, contrer un lay-up de je ne sais quel joueur NCAA n'a rien à avoir avec se faire marcher dessus par Iguodala qui monte au poster.
- Andrew "cliché" Wiggins
Andrew Wiggins est un cliché dans des baskets. Beau, athlétique, swag, c'est le basketteur moderne. Celui qui flambe sur les terrains et qui séduit les jeunes demoiselles par son style. Mais la NBA, c'est le monde professionnel. Ici, on bosse, on baisse la tête, on se transcende, on est rigoureux, on se bat, on fait son métier. Problème, l'ancien de Kansas est symptomatique de la star lycéenne qui ne réalise pas ce que représente le grand bain.
Malgré des qualités de pénétrations et de finitions proches du cercle indéniables, son manque d'agressivité et de combativité vont lui coûter cher dans les raquettes NBA. Plus grave, il compte beaucoup trop sur son physique pour dominer son vis-à-vis or, il manque cruellement de feintes et de techniques (spin move par exemple) pour se séparer d'un défenseur de bon calibre. Ajoutons à cela son absence totale de main gauche. Wiggins n'attaque jamais sur son côté faible et ne prend que très peu de tir sur le côté gauche.
En s'intéressant un peu plus à sa shooting chart, on se rend également compte qu'il prend énormément de tirs bâtards. Ces shoots qui sont à deux points et demi, juste devant la ligne des trois points mais très loin du panier. Très difficiles à inscrire, ils sont aussi "risqués" qu'un tir longue distance mais ne rapporte que deux points.
La plus grande faiblesse d'Andrew Wiggins est mentale. C'est un joueur défaillant pour le système professionnel. Il n'a rien d'un go to guy qui peut porter une équipe sur ses épaules. On pense par exemple à ses 6 tirs pris en 34 minutes face à Stanford ou encore de ses 6 matchs à moins de dix points. Impatient sur le pick and roll, fainéant dans la création -il fixe quand l'envie lui prend et sert ses intérieurs de façon très médiocre-, il affiche également un ratio passes décisives/pertes de balles très faibles (1,5/2,3).