Les Suns peuvent-ils rebondir ?

Balayés par les Wolves, les Suns ont été humiliés par l'équipe du Minnesota. L'été à venir s'annonce très chaud pour Phoenix.


Un fiasco monumental. Et encore, pas sûr que ces mots suffisent à qualifier la performance offerte par les Suns lors de ce premier tour des Playoffs. Après une régulière en dents de scie, Phoenix avait réalisé un bon finish pour parvenir à la 6e place de la conférence Ouest, et ainsi s'offrir le luxe de disputer la postseason sans avoir à passer par le Play-In. En face : les Wolves d'Anthony Edwards, qui sortent d'une des meilleures saisons de leur histoire. Un adversaire qui a réussi aux joueurs de l'Arizona en régulière, y compris le dernier soir de la saison. Cependant, la chanson fut différente une fois les choses sérieuses venues. 

 

Si sur le papier le niveau global de talent était en faveur de Phoenix, le problème est que tout le reste fut du côté des Wolves. Cela comprend la défense, l'agressivité et surtout le leadership. Le scénario s'est produit à tous les matchs : une première période souvent équilibrée où aucune équipe n'avait un avantage définitif, avant que Minnesota passe la seconde et assome les Suns pour filer vers la victoire. Et qui plus est de manière large et sans discussion, excepté le dernier match où Phoenix a tenté de montrer un peu de combativité. Mais cette fébrilité mentale face à un tel adversaire a conduit Phoenix à ce fiasco. Et tout le monde à sa part de responsabilité. 

 

Devin Booker avait un défi de taille face à lui : Anthony Edwards sur son poste dans un duel entre deux des meilleurs arrières de la ligue, où tous les deux sont les leaders de leurs équipes. Le résultat : une série plus que compliquée, sauvée statistiquement par un Game 4 à 49 points. Dominé par Ant, Booker a surtout déçu par, d'une part, ses difficultés à exister et peser pour son équipe, mais encore plus par son manque de leadership afin de montrer l'exemple et donner confiance à ses coéquipiers. Il s'est effondré sous la pression, fut dominé par un véritable leader qui a répondu présent lorsqu'il le fallait. 

 

De son côté Kevin Durant est resté fidèle à lui-même : efficace au scoring, un formidable talent offensif mais discret et lui non plus n'a pas su montrer l'exemple. Souvent son leadership a été remis en question au cours de sa carrière. Et une nouvelle fois, cette facette de l'ailier déçoit. De son côté Bradley Beal, sans être mauvais, n'a pas forcément était au niveau non plus. Assemblé à coups de trades, ce trio a vécu une saison compliquée avec de nombreuses blessures ayant empêché les stars de trouver des automatismes sur la durée. Au final, Frank Vogel n'aura jamais réussi à construire une très bonne attaque autour de ses trois joueurs, et ce n'est pas sûr que le coach ait une nouvelle chance. 

 

Dans un article de The Athletic, Shams Charania et Doug Haller, rapportent que les dirigeants vont regarder de très près ce dossier pour effectuer un changement, ou alors ajuster le coaching staff. Cependant, la première option semble plus probable. Encore plus après ce que les reporters nous ont appris : l'ancien des Lakers a perdu son vestiaire et ne possède plus d'autorité sur celui-ci. Lors d'une défaite de fin de saison face aux Clippers, après avoir encaissé un 35-4 en début de match, Vogel était très énervé et cela s'entendait très bien. Le lendemain la colère n'était pas retombée, mais les joueurs ne furent pas touchés, restant de marbre, un se retenant même de rire. Kevin Durant ne se sentait visiblement pas à l'aise dans l'attaque des Suns, sans pour autant en discuter avec le coaching staff pour remédier à ce problème. 

 

Bloqué financièrement, tous les assets ont été lâchés lors des différents trades, l'été à venir s'annonce décisif pour Phoenix. Avec un changement de coach attendu, les Suns vont repartir avec le même noyau de joueurs et la marge sera faible pour l'améliorer. Du propriétaire aux stars, tout le monde devra se remettre en question afin de trouver des solutions. Avec des ajouts bien ciblés, les Suns peuvent se batir un groupe capable de lutter avec les meilleures équipes. Le processus sera long mais pas insurmontable.