Les Spurs ont à peine mis le pied à l'étrier

Malgré les blessures et la réduction des minutes de beaucoup de joueurs, les Spurs sont bien attachés à leur troisième place à l’Ouest. Ils commencent même à revenir sur Houston.

3ème de la conférence Ouest, 27 victoires, 13 défaites, 15ème attaque et 2ème défense sur 100 possessions de la NBA. Voilà ce qu’a fait San Antonio sur cette première moitié de saison. Du sérieux donc pour une équipe qui se dirige une fois de plus vers une saison à plus de 60% de victoires. Joffrey Lauvergne a répondu au micro d’Inside Basket après le match contre Philadelphie pour tirer un léger bilan de l’équipe après presque une moitié de saison.

 

Ça pourrait être mieux c’est sûr, il y a beaucoup de joueurs qui sont blessés, il y a des joueurs qui reviennent de blessures et qui sont encore en restriction. Donc on est encore diminués même avec les joueurs qui sont partiellement remis mais c’est pas mal non plus. On ne perd pas tous les matches, on est bien classés.

 

Nous parlons donc là d’une équipe à plus de 65% de victoires à l’Ouest qui en a encore beaucoup sous le pied. Il y a plusieurs raisons de penser cela, et c’est bien ce qui doit donner quelques craintes aux autres équipes. La première, la plus évidente et dont parlait justement Lauvergne, est que l’équipe a connu beaucoup de blessés sur ce début d’année. Après avoir passé les premières semaines de compétition sans Kawhi Leonard ni Tony Parker, les deux joueurs sont encore restreints dans leur nombre de minutes sur le parquet et aucun d’entre eux n’a encore joué en back-to-back, Gregg Popovich restant fidèle à lui-même lorsqu’il s’agit de faire reposer ses cadres. Dernièrement, ce sont Rudy Gay et Danny Green qui ont rejoint l’infirmerie. Et même si le second devrait revenir assez vite, c’est à chaque fois un effort supplémentaire à faire individuellement pour se remettre dans le rythme. Lors de la dernière rencontre contre Philadelphie, Popovich parlait de ces restrictions de minutes sur les performances des joueurs comme Joel Embiid chez Philadelphie, mais cela peut bien s’appliquer à la franchise texane.

 

Les gens ne comprennent pas ce que ces limitations de minutes font. Ça tue toute forme de régularité et de rythme que peut essayer d’installer une équipe pour gagner soir après soir.

 

Joffrey Lauvergne a lui aussi fait longtemps partie des joueurs blessés côté Spurs. Malgré une saison qui avait très bien commencé personnellement, ce dernier a plus de mal depuis, ce qui illustre assez bien les propos de Pop.

 

J’ai fait partie des joueurs qui ont été beaucoup blessés aussi, sauf que moi je viens d’arriver donc l’équipe a évolué sans moi et vu que je n’étais pas là les années précédentes il y a encore des choses que je ne sais pas. Voilà ça va prendre un peu de temps.

Ça avait super bien commencé, depuis ma blessure j’ai plus de mal. Je joue moins, je ne suis pas dans le rythme parce que je joue un match sur quatre (bon j’en rajoute en disant ça, précise-t-il). Mais c’est à moi de faire en sorte que ça se passe bien et de retrouver le rythme.

 

Il faudra attendre que notamment Kawhi Leonard revienne à son meilleur niveau pour avoir un aperçu de ce que pourront proposer les Spurs en fin de saison. Si San Antonio est actuellement deuxième défense de la ligue sans l’un des meilleurs défenseurs de cette dernière, quel calvaire ce sera pour les équipes adverses à ce moment-là. On attend également impatiemment de voir comment il va s’associer à LaMarcus Aldridge qui est véritablement transformé cette saison en comparaison à ces précédentes à San Antonio. Mais là également, les voyants semblent passer au vert quand on voit la performance sortie face aux Knicks (25 points, 8 rebonds, 4 passes, 4 interceptions pour The Klaw et 29 points, 6 rebonds pour LA).

 

Mais en attendant, ceci permet à des joueurs que l’on voit moins souvent de se montrer, et c’est probablement l’envie de ces derniers qui permettent aux Spurs de continuer à gagner les matches. Patty Mills continue de sortir du banc malgré les absences. Son rôle d’energizer plait beaucoup à Gregg Popovich et Mills ressent aussi cette envie aussi d’apporter ce qu’il fait de mieux à l’équipe.

 

Le fait d’avoir un impact sur la rencontre et de jouer plus de minutes est une grande opportunité. Dans ces moments tout le monde doit croire que c’est leur moment.

 

En plus, ceci leur permet de parfois jouer des fins de rencontres serrées comme on a pu le voir à Philadelphie. Un apprentissage de luxe pour des joueurs qui valent vraiment le détour tels que Davis Bertans, Bryn Forbes ou Dejounte Murray. Ces joueurs auront moins de responsabilités en playoffs mais ont montré déjà de belles choses qu’ils pourront apporter sur certaines séquences et donc même dans les situations chaudes.

 

La prochaine grosse étape sera probablement le fameux rodeo road trip en février. Il n’est de secret pour personne que c’est souvent à ce moment de la saison que l’équipe de San Antonio se met vraiment en route pour se lancer vers les playoffs. Les Spurs ont notamment un pourcentage de victoires de plus de 50% sur 13 de leurs 14 rodeo road trip (le premier ayant eu lieu en 2003, 82 victoires et 35 défaites au total) et celui de l’année dernière s’était conclu sur sept victoires pour une défaite. Celui de cette année passera par Phoenix, Golden State, Utah, Denver (deux fois) et Cleveland. Coach Pop est bien conscient de l’importance de ce road trip dans la machine Spurs.

 

La camaraderie est toujours quelque chose d’important, particulièrement avec les nouveaux joueurs. Tu apprends à plus connaitre les autres et à vivre avec eux. Ça te donne envie de jouer ensemble.

 

En attendant, dans le Texas, on se frotte les mains et beaucoup espèrent déjà retrouver un derby texan en guise de revanche pour Houston lors des prochaines playoffs. La saison est encore longue mais les prestations de San Antonio seront suivies de plus en plus près sans aucun doute.

 

Propos recueillis par Sébastien Hervé à Philadelphie pour InsideBasket.