Les salles les plus léthargiques de la NBA : Atlanta

Les Hawks disposent d'une des affluences les moins importantes de la ligue, l'ambiance y est inexistante si ce n'est les danseuses qui tentent tant bien que mal de faire chauffer la salle... En vain

Hier soir, les Hawks recevaient Indiana dans un match au sommet. Pour ce genre de rencontres, on s'attend à une assistance de dingue et donc à une ambiance de feu. Et bien non, 15.000 personnes pour les organisateurs, 8000 pour la police. De nombreux sièges vides parsemaient la salle. Autant vous dire que le troisième âge n'a pas eu besoin de mettre son pacemaker sur pause. On a bien entendu quelques petits cris sur des contre-attaques, sinon on serait cru dans une salle de la Creuse un dimanche matin pour un match de départemental. Alors pourquoi, une telle situation ? ISB vous donne son analyse.

 

 

Fondée en 1837, Atlanta est la 40ème ville des Etats-Unis par sa population (un peu plus de 420.000 habitants). En 1868, la ville prise par les Nordistes du général Sherman, est entièrement détruite par le feu (inspirant par la même occasion une des scènes les plus mémorables d’Autant en emporte le vent…). En juillet 1929, la ville voit naître l'un des grands penseurs de ce mouvement : le très célèbre Martin Luther King. Atlanta sera encore la première grande ville américaine à élire, en 1974, un maire noir, Maynard Jackson. La ville reste aujourd'hui ce faisant très marquée par son passé racial, en effet, le découpage urbain en présente encore les stigmates, avec des quartiers dits "noirs" au sud, et des quartiers dits "blancs" au nord, et un centre-ville d’affaire peu peuplée. C’est d’ailleurs en plein centre qu’est construite la Philips Arena sur le site de l’ancien Omni Coliseum, l’antre des Hawks depuis le début de la saison 1999-2000. Un peu plus tôt, la ville a bénéficié de nombreuses rénovations lorsqu’ Atlanta est désignée pour l’organisation des Jeux olympiques de 1996. À l’époque, la ville doit d’abord son succès au lobbying de Coca-Cola, avant l’attractivité et la qualité de ses infrastructures. Elle connaît de surcroît l’un des plus hauts niveaux de pauvreté aux États-Unis (27%), une criminalité record (+44% depuis 1980), les performances scolaires y sont parmi les plus mauvaises. Mais ce n’est pas des JO qu’est né la Philips Arena. Au début des années 2000, de nombreuses villes construisaient de nouvelles salles pour attirer une franchise de NHL ou/et de NBA. C’est dans ce contexte que le richissime Ted Turner (CNN et ancien proprio des Hawks) reconstruit cette salle qui se trouve en plein centre-ville d’Atlanta, au pied de la tour CNN qui a financé le projet comme Philips. La NHL autorise ensuite la création d’une nouvelle franchise (la 28ème) mais l’affluence catastrophique des Thrashers (les moqueurs roux, un oiseau emblème de l’Etat de Géorgie) d’Atlanta a envoyé la franchise à Winnipeg à la fin de la saison 2010-2011.

 

 

On retrouve cette affluence catastrophique chez les Hawks en NBA. La franchise occupe en effet le 14ème rang des salles les plus remplies de la Ligue avec 14.400 spectateurs de moyenne pour une capacité de 20.000 places. Arrivée de Milwaukee, via Saint Louis, les Hawks ne font pas rêver. Et, force est de constater que les grandes figures de la franchise Bob Petit, Dominique Wilkins ou Dikembe Mutombo ne sont pas catalogués comme des super-stars non plus. Manque de cauchemars garantit pour les adversaires. Il manque donc de la brillantine à Atlanta. Il manque des paillettes ou à la rigueur du soufre pour passer dans une autre dimension. La franchise n' a pas atteint les Finales de Conférence depuis 1970 et n'a plus été championne de Division depuis 1994. Le public n'est donc pas enthousiasmé par les seules présences en playoffs (ininterrompue depuis 2008). Mais, Atlanta c'est lisse, cela donne envie de roupiller. Pendant les années 90, comme les Sixers avec Charles Barkley, jamais rien de solide n'a été battit avec Wilkins. Or, c'est pendant cette période que Michael Jordan s'est envolé avec Chicago. Et que dire des stars qui ont parcouru l'histoire des Hawks: Kevin Willis, Spud Webb, Mookie Blaylock, Stacey Augmon ou Al Horford maintenant si ce n'est que ce sont de bons joueurs bien polis (Willis excepté) . Rajouté à cela, une population pauvre, une salle dans un centre -ville vide et vous obtiendrez un des publics les plus horribles de la NBA. On se demande même si les papys du coin ne viennent pas à la salle plus pour voir les Atlanta Hawks Dance Team que Paul Millsap. Parce que franchement, à la Philips Arena, elles semblent être les seules capables de faire accélérer le pouls des supporters. Comment pouvons-nous en attester ? Eh bien, observez bien les gradins sur ce superbe mix ...

 



Article rédigé par SunKidd