Les New Jersey Nets 2002-2003 de Jason Kidd
Retour sur le parcours des New Jersey Nets lors de la saison 2002/2003, emmenés par Jason Kidd mais aussi Kenyon Martin ou Richard Jefferson.
Dès l’intersaison, après leur sweep en Finales NBA contre les Lakers de Los Angeles emmenés par le duo Kobe Bryant/Shaquille O’Neal, les Nets veulent combler leur point faible : le poste de pivot. Pour cela, ils décident d’envoyer Todd McCulloch et Keith Van Horn aux Sixers afin de récupérer le vénérable Dikembe Mutombo, alors âgé de 36 ans. L’intérieur, quadruple meilleur défenseur de l’année, sort d’une saison où il fut encore All Star. Il semble être la recrue idéale pour stabiliser cette équipe.
Plus tôt dans l’intersaison, la franchise du New Jersey avait drafté un intérieur serbe en la personne de Nedad Krstic avec leur 24ème choix. Ce dernier est resté deux saisons en Europe, au Partizan Belgrade, afin de s’aguerrir en Europe.
Leur défaut principal comblé, même s’il a fallu lâché deux joueurs solides, les Nets se sont attachés à renforcer leur banc afin de remporter le titre NBA. Le 14 août 2002, ils signent Rodney Rodgers avant de resigner Anthony Johnson, pour occuper à nouveau le rôle de backup du franchise player de l’équipe : Jason Kidd.
L’équipe débute fort la saison, assumant leur statut de favori de la Conférence Est, aux côtés des Detroit Pistons. Avec un départ en boulet de canon (26 victoires/9 défaites), il est possible d’imaginer l’équipe remporter le titre tant Jason Kidd n’a jamais semblé aussi fort. Bien secondé par Kenyon Martin et Richard Jefferson, un point noir vient ternir les résultats positifs de l’équipe. Dikembe Mutombo s’est blessé au poignet...
L’intérieur est absent durant une majeure partie de la saison. En son absence, Jason Collins et Aaron Williams se partagent le temps de jeu pour un apport bien moindre. Solides role players, ils n’ont pas l’impact défensif de leur glorieux aîné. La franchise espère que le congolais sera de retour en forme pour les playoffs.
Néanmoins, l’alchimie est telle que cette équipe parvient à combler l’absence de leur recrue phare. Le cinq majeur se montre à la hauteur mais le banc n’est guère performant hormis Lucious Harris et Aaron Williams (qui obtient des minutes destinées à Dikembe Mutombo).
Jason Kidd se pose en leader. Sélectionné au All Star Game, enchaînant les triple-doubles, son duo avec Kenyon Martin fonctionne en symbiose tandis que Kerry Kittles est parfait dans son rôle d’arrière censé récupérer les miettes.
La saison ne se termine pas glorieusement avec quatre défaites lors des cinq derniers matchs. L’équipe de New Jersey semble à bout de souffle avec ses rotations réduites. Alors qu’ils ont passé la saison en tête de leur Conférence, ils ne seront que tête de série numéro deux pour les playoffs, les Detroit Pistons leur étant passés devant lors des derniers matchs.
C’est donc peu en confiance que les Nets vont affronter les Bucks pour le premier tour des playoffs. Malgré deux défaites, ils l’emportent 4 à 2 face au duo composé de Gary Payton et Michael Redd. Le duel opposant Payton à Kidd est passionnant. Le second, plus jeune, domine le premier. Kenyon Martin livre une série dantesque, profitant des carences à l’intérieur de l’équipe des Bucks.
New Jersey a lancé ses playoffs. Ils enchaînent deux sweeps pour atteindre à nouveau les Finales NBA. Dikembe Mutombo fait quelques apparitions sur les parquets mais son apport est moindre. N’ayant disputé que 24 matchs durant la saison, il est compliqué de revenir dans le rythme dans les oppositions aussi rudes et disputées.
C’est donc en pleine confiance, après s’être débarrassés des Celtics, puis des Pistons, que les Nets vont disputer leurs Finales NBA contre les Spurs d’un Tim Duncan à son apogée (MVP de la saison). Le Big Three, composé de Duncan, Manu Ginobili et Tony Parker vient de naître alors que David Robinson dispute sa dernière saison avec les éperons.
Le premier match tourne à l’avantage des Spurs après un troisième quart-temps dantesque (32/17 en faveur de San Antonio). Jamais dans le rythme, les Nets d’un Jason Kidd en dedans, sont asphyxiés par la défense des hommes de Gregg Popovich. Tim Duncan profite de l’absence d’opposition dans la raquette pour réaliser un match exceptionnel (32 points, 20 rebonds, 6 passes, 7 contres). Les Nets vont égaliser au sein d’un match âpre et disputé (87/85) grâce au talent de Jason Kidd. Le meneur de jeu vient de lancer une série au cours de laquelle il va dominer dans son face-à-face contre Tony Parker. Le meneur français se verra infliger une leçon de basket.
Après deux matchs à l’extérieur, les Nets vont disputer deux rencontres à domicile. Vexés les Spurs s’imposeront lors du premier grâce au duo Tony Parker (26 points)/Tim Duncan (21 points/16 passes). Jason Kidd se montre trop maladroit dans sa conservation du ballon et sa sélection de tirs. Les joueurs de la franchise de New Jersey égalisent à nouveau sur le fil (77/76), profitant du non-match de Tony Parker (3 points). Richard Jefferson inscrit 18 points tandis que Kenyon Martin s’avère être le joueur le plus régulier pour les hommes de Byron Scott.
Ce sera la dernière victoire des Nets lors de ces Finales. De retour chez eux, les Spurs ne laissent aucune chance aux Nets grâce à une victoire 93 à 83. Tim Duncan réalise une nouvelle performance exceptionnelle avec 29 points et 17 rebonds alors que Jason Kidd inscrit également 29 points. Le match loupé de Kenyon Martin pèse lourd à la lecture du score final tout comme la différence d’apport entre les bancs des deux équipes.
Alors qu’ils doivent remporter ce Game 6 chez eux, les Nets vont s’effondrer, la faute à l’un des meilleurs matchs en carrière du froid Tim Duncan. L’intérieur texan récite l’une des plus belles partitions de l’histoire des playoffs pour conclure cette série. Avec 21 points, 20 rebonds, 10 passes et 8 contres, il frôle le quadruple double. Pour son dernier match en carrière, David Robinson inscrit 13 points et capte 17 rebonds… Les 21 points de Kidd n’y changeront rien. Les Nets, avec un Dikembe Mutombo particulièrement diminué, ont souffert des mêmes carences à l’intérieur que l’année précédente.
C’est le début d’une nouvelle ère pour les Nets (transfert de Kenyon Martin, arrivée de Vince Carter) alors que les Spurs vont obtenir plusieurs titres lors de la décennie suivante.