Les Celtics, la jeunesse et l'honneur
Les Boston Celtics ont montré toute leur détermination et leur envie de défendre le maillot vert, voyons désormais ce que les playoffs vont leur réserver.
- Ce qu'il faut savoir sur les Celtics
Bilan : 40V- 42D
Classement : 7ème, 2ème de l'Atlantic Division
Joueurs clefs : Isaiah Thomas, Avery Bradley, Jared Sullinger
Stats clefs : 4ème aux passes décisives (24,5), 13e en termes de points (101,4) et de rebonds (43,8)
La saison régulière vient de se terminer. Une saison remplie de surprises du côté de Boston qui s'est conclue sur une qualification à la septième place des Playoffs. Pour beaucoup, cette équipe était construite dans le seul et unique but d'accrocher une des premières places de la Draft 2015 et personne n'avait anticipé un tel scénario.
Boston a su profiter de la faiblesse de la Conférence Est pour livrer une course après les Playoffs et prouver toute la détermination de ces jeunes joueurs, notamment avec une Trade Deadline qui a donné une nouvelle dimension aux hommes de Brad Stevens.
- CE QU'IL FAUT SAVOIR SUR BOSTON
Avec un bilan de 40 victoires pour 42 défaites, les prévisions ont été réduites à néant pour les joueurs du Massachusetts. Malgré le départ de leurs deux meilleurs joueurs en la personne de Rajon Rondo et de Jeff Green, les Celtics ont démontré une motivation exceptionnelle. Classée quatrième en terme de passes décisives par match, cette équipe s'appuie avant tout sur un jeu collectif et sur une répartition homogène de la responsabilité du jeu. Et c'est sans réelles superstars que les Celtics ont réussi à terminer la saison régulière sur six victoires consécutives.
- DES TRADES EFFICACES
Malgré le départ du meneur star de l'équipe en la personne de Rajon Rondo et du leader offensif, Jeff Green, les Celtics ont réussi à trouver un équilibre en cours de saison. Depuis le All-Star Break, les Celtics affichent le quatrième meilleur bilan de la Ligue et cela n'est pas anodin.
En effet, l'arrivée d'Isaiah Thomas en provenance des Suns a réellement dynamisé et motivé le groupe. Le nouveau lutin des Celtics, en lice pour le titre de meilleur sixième homme de la saison, joue parfaitement son rôle de leader offensif en sortie de banc. La saison dernière, il est bon de rappeler que Boston avait été annoncée dans les rumeurs de transferts, sur un éventuel échange entre Rondo et Thomas. L'acquisition de Jae Crowder dans le transfert de Rondo a également permis à Boston de renforcer sa ligne extérieure en apportant défense et abnégation.
Mine de rien, celui qui a étonné, c'est bien Evan Turner. La saison dernière, il a sorti la plus brillante saison en carrière du côté de Philly, avant d'être envoyé aux Pacers pour se perdre, et surtout pour soutenir la politique de tanking des 76ers. Mais Turner s'est trouvé dans cette équipe et assume pleinement son rôle d'homme à tout faire, ou presque.
Enfin, la dernière trouvaille a été le jeune Suédois, Jonas Jerebko. Avec 18 minutes de jeu à Boston (20 matchs) il tourne à 7,1 points (43%, 41% à 3pts) et 4,8 rebonds. Ce seront ses premiers playoffs, et s'il n'a pas l'expérience, les Cavaliers ne savent non plus comment Jerebko peut impacter le jeu des Verts.
- LA CONFIANCE ENVERS LA JEUNESSE
Les Celtics possèdent un effectif jeune ou seul Gerald Wallace hausse la moyenne d'âge, ainsi que les pertes financières (salaire de 10 millions de dollars). C'est sans doute Marcus Smart qui incarne le mieux cette confiance envers le futur. Il est déjà l'un des tous meilleurs défenseurs à son poste et sa hargne permet chaque soir de limiter les meilleurs meneurs de la NBA.
Avec 7,8 points, 3,1 passes décisives et 3,3 rebonds de moyenne, Smart prouve déjà sa polyvalence et peut rassurer les fans des Celtics pour l'avenir de la franchise, alors qu'il partait avec l'image d'un jeune au talent brut, mais au comportement tout aussi brut. C'est typiquement le style de joueur qui colle avec l'image de Boston. Une envie de tout donner soirs après soirs, une défense acharnée en un contre un et une fierté sans pareille de porter les couleurs de son équipe. Il a déjà acquis l'admiration de certains qui n'hésitent à le lister comme un des plus forts défenseurs sur porteur de balle. James Young, également drafté par les Celtics au cours de la promotion 2014, a passé beaucoup de matchs en D-League afin de pouvoir continuer à améliorer son jeu et pouvoir prendre de l'expérience avant de rejoindre les Celtics pour de bon.
Dans le secteur intérieur c'est également la jeunesse qui prime. La paire d'intérieurs Kelly Olynyk - Jared Sullinger qui fonctionnait déjà bien l'année dernière, a prouvé cette année toute son efficacité et les perspectives d'avenir pour la franchise aux 17 titres NBA. Pour Sullinger, les statistiques sont en hausse et il a constitué la première option offensive pendant une bonne partie de la saison. Malgré ses quelques pépins physiques, le joueur est mentalement prêt à donner tout ce qu'il peut pour mener son équipe à la victoire.
Olynyk, parfois qualifié de joueur soft, a démontré qu'il n'était pas ce type de joueurs. Jamais le dernier à aller au charbon, ce qui lui a d'ailleurs valu un énorme cocard à l'oeil, l'ancien de Gonzaga démontre son importance dans la rotation celte à chaque match. Mais c'est aussi Tyler Zeller qui est venu amener une réelle présence à la fois offensive et défensive dans la raquette des Celtics. L'ancien pivot des Cavaliers a totalement réussi son intégration au sein de la troupe de Brad Stevens et apporte dureté et volonté au sein de cette équipe.
- DES JOUEURS COMPLEMENTAIRES ET POLYVALENTS
Qui aurait pensé qu'Evan Turner aurait pu si bien rebondir après une saison difficile du côté des Pacers. Le joueur a prouvé tout son talent et sa polyvalence en réalisant trois triples-doubles qui ont à chaque fois mené son équipe vers la victoire. L'arrière est un artisan de la réussite des Celtics et continuera sans aucun doute à élever son niveau de jeu en Playoffs.
Critiqué pour son manque de leadership et sa difficulté à prendre à son compte le jeu de son équipe, Avery Bradley a cette saison prouvé qu'il était indispensable aux Celtics. Prolongé cet été pour quatre ans supplémentaires à Boston, le chien de garde de Boston ne cesse de démontrer que sa défense oppressante est l'arme qui faisait la différence. Capable d'éteindre des meneurs superstars de la NBA, Bradley n'hésite désormais plus à prendre son rôle offensif, en témoignent ses 14 points de moyenne. C'est également lui, le plus ancien de la maison verte.
- UN ESPRIT D'EQUIPE AVANT TOUT
La force de cette équipe se trouve dans son harmonie. Les joueurs forment un groupe de coéquipiers solidaires et qui s'apprécient. Cet esprit de groupe est retransmis sur le terrain et constitue cette alchimie qui fait si bien fonctionner le groupe.
Mais c'est aussi grâce à leur jeune coach Brad Stevens, que les Celtics parviennent à être aussi compétitifs. Il est fortement apprécié de ses joueurs qui n'hésitent pas une seule seconde à sacrifier leurs désirs personnels pour suivre le plan de jeu établi par Stevens. Leur dévouement pour faire fonctionner le groupe est total. L'ancien coach de Butler applique une philosophie de jeu qui fonctionne parfaitement sur son équipe. Il prône de jouer au jour le jour, de vivre dans le moment présent et c'est ce qui permet à cette équipe d'attaquer chaque match avec seréniité et détermination.
- Manque de leadership clair et manque d'expérience
Comme on voit le démontre, les Celtics font confiance à la jeunesse et à une nouvelle génération qui vient de tourner la page glorieuse des Verts, avec le transfert du dernier champion 2008, Rajon Rondo. Tournée vers la jeunesse et la complémentarité de seconds rôles, les Verts vont pêcher par leur manque d'expérience et même faire preuve d'un jeu peut-être trop soft pour des playoffs.
Une équipe qui arrive en plein Playoffs Push n'arrive jamais sans séquelle en playoffs. Pour la plupart des cadres de cette équipe, ces playoffs sont les premiers et notamment pour Isaiah Thomas. Pour Brad Stevens, c'est également une première. Les exigences de la post-season, ainsi que les sacrifices en termes de coaching et de management, seront nouveau pour le coach sophomore. Autre point noir, si les Celtics savent jouer ensemble, ils ne savent pas encore qui peut tuer le match ou sauver une rencontre. Smart, Crowder, Thomas ou encore Sullinger et Zeller ont sauvé des rencontres en fin de partie, mais personne ne sait vraiment qui doit assumer une telle responsabilité sur le parquet. C'est aussi la force des grandes formations NBA.
Néanmoins, ces playoffs sont le meilleur moyen pour que boston assume pleinement son renouveau et se lancer ainsi plus facilement vers une équipe beaucoup plus solide et stable dans les années à venir. Face aux Cavaliers, la tâche est compliquée, mais pas impossible et comme le disait un ancien vert un soir de 17 juin 2008 : "Anything is possible".