Les belles aux bois dormants de la NBA
Noyés dans collectif bien huilé, sous les radars à cause d'une franchise qui sent le renfermé, ou tout simplement perdus dans un projet insensé, ces joueurs ne demandent "que" trois choses : du temps de jeu, des ballons et les spotlights.
Noyés dans collectif bien huilé, sous les radars à cause d'une franchise qui sent le renfermé, ou tout simplement perdus dans un projet insensé, ces joueurs ne demandent "que" trois choses : du temps de jeu, des ballons et les spotlights. Tobias Harris, John Henson et Kawhi Leonard sont des beautés dormantes. Ils ne sont pas des MIP ou des paris à la Tyrus Thomas, le talent ils l'ont déjà. Ils progresseront, il n'y a aucun doute là-dessus. En revanche, leurs potetiels n'explosent pas au grand jour à cause des situations de leurs clubs, mais lorsque leurs moments viendront, la NBA tremblera…
- Tobias "H-Bomb" Harris
Le joueur du Magic fait partie de cette race hybride d'ailier 3/4 capable de tout faire sur un terrain mais avec un avantage supplémentaire, il possède sa propre identité de jeu. Long, athlétique, explosif, sa panoplie offensive est déjà extrêmement mature et pleine de confiance. Son dribble, maîtrisé, est très agressif, toujours orienté vers le panier. Au niveau de la finition son runner est fiable, son shoot consistant à toutes les distances, et que dire de ses feintes, sa faculté à être en triple menace, son jeu d'appuis méticuleux… L'antithèse de Blake Griffin !
Tobias Harris a le sens du jeu impressionnant, il repère à merveille les espaces, ses coupes et prises d'intervalles sont un régal.
Le plus remarquable de ses atouts est le double-pas. Oui, le double-pas ! Au diable l'élégance du lay-up, Tobias Harris est l'un des rares joueurs sur cette planète à encore savoir faire correctement et maîtriser à la perfection un double-pas. Il attaque le panier, place ses appuis, prend le contact, reste droit en s'élevant, protège sa balle avec un bras et cherche la planche en hauteur avec l'autre. Sobre, simple, efficace, un plaisir pour les puristes.
Défensivement Tobias Harris n'a pas la naïveté du joueur athlétique insolent. Il ne mord pas aux feintes et range ses mains pour éviter les fautes stupides. Il ne contre qu'en second rideau, il bump son adversaire et conteste bien ses déplacements avec le torse, le tout en étant un battant au rebond.
Tobias Harris est une bombe propre qui ne demande qu'à exploser et tout emporter dans son sillage. Ses stats en fin de saison dernière (car il revient à peine de blessure) : 17,3 points, 8,5 rebonds, 2,1passes, 1,5 contres 1,8 pertes de balles seulement.
- John "The Worm 2.0" Henson
L'intérieur de Milwaukee a compris trois choses au terme de sa saison rookie : tout le monde se fou des Bucks, c'est dur d'être un rookie au profil bas, ce qui n'allait pas dans son jeu et qui devait être amélioré. Résultat des courses, après avoir réfléchi sur sa situation, John Henson s'est transformé. Il a changé de peau et commence à montrer tout l'étendue de son talent.
Défensivement, il a appris à gérer sa taille, ses longs bras et son manque de muscles. En quelques mois le joueur des Bucks est devenu l'un des meilleurs contreurs de la Ligue avec 2,3 blocks par match. Toujours présent dans les aides et combatifs au rebond, il a d'ores et déjà des allures de futurs leader défensif sans pour autant être un Ben Wallace en attaque.
Puisque l'on parle de l'attaque, John Henson est justement de moins en moins fruste. Devenu excellent lorsqu'il se présente du short-corner pour finir au panier, il s'est même acheté un bon petit hook. John Henson dribble peu, prépare bien ses appuis pour s'orienter vers le panier et ne quitte pas ses zones de confiance. L'autre grande qualité de l'intérieur est sa capacité à systématiquement suivre dans les bons espaces ses coéquipiers lorsqu'ils attaquent le panier, s'offrant ainsi de nombreux paniers sur deuxième chance.
Ses stats cette saison : 12,6 points, 8 rebonds, 1,8 passes, 2,4 blocks, 53% au tir.
- Kawhi "The silent assassin" Leonard
Même s'il a déjà deux finales de conférence dans les jambes et une finale NBA prometteuse, Kawhi Leonard est encore loin d'avoir exprimé tout son potentiel. Son talent est au service du collectif des Spurs, ce qui est une bonne chose car il apprend à être discipliné, altruiste et intelligent. Mais le trio magique de San Antonio est vieillissant et tôt ou tard le jeune ailier devra prendre (seul ?) les reines de l'équipe. Un statut à la hauteur du niveau de jeu qu'il peut produire. En défense Kawhi Leonard est déjà monstrueux : malin, mature et déterminé, son rendement défensif ne cesse de s'améliorer. Cette saison, sur 100 possessions il n'autorise que 96 points à ses adversaires, à titre de comparaison Tony Allen en laissait 97 la saison dernière. Grâce à ses longs segments et ses mains immenses (les plus grandes de la NBA) il intercepte 2 balles par match, récupère 6,3 rebonds et s'avère être un véritable cauchemar pour les ailiers qui cherchent à faire une passe à l'intérieur.
Greg Popovich croit en son poulain qui engrange de plus en plus de confiance. Malgré 3 minutes de temps de jeu en moins que la saison dernière, Kawhi Leonard prend deux tirs de plus par match, ne perd qu'une seule balle et se voit même jouer ailier fort sur certaines séquences. Le Spurs ne semble rien forcer, il joue simplement en respectant le rôle qu'on lui donne. Kawhi Leonard est d'une redoutable efficacité des deux côtés du terrain, au point qu'on le verrait bien revêtir le costume de franchise player.
Ses stars potentielles sur 36 minutes : 15,4 points à 50% au tir, 8 rebonds, 2 passes, 1,3 pertes de balles, 2,3 interceptions.