Le secret des Bucks
Les Bucks ont été l'une des bonnes surprises de la saison et on en a profité pour se pencher sur ce qui leur a permis de passer de la dernière place de la ligue au 6ème spot à l'Est.
Nombreux étaient ceux qui voyaient les Bucks faire une deuxième saison de suite dans les bas-fonds du classement. Difficile de leur en vouloir tant Milwaukee avait connu une saison 2013-2014 catastrophique, soldée par un bilan de 15 victoires pour 67 défaites synonyme de 30ème et dernière place. Pourtant une année plus tard, les Bucks ont agréablement surpris avec un bilan équilibré (41-41) et un premier tour honorable face aux Bulls (4-2) malgré une correction historique lors du game 6 (120-66 pour Chicago). Quelles ont été les principales causes de ce renouveau des Bucks ? Qu'est ce que cette saison laisse présager pour la suite ?
- Une intersaison timide
L'été dernier n'a pourtant pas été marqué par de grands changements pour les cancres de la NBA. Hormis la sélection de Jabari Parker (2ème choix de la draft, sorti de Duke), l'arrivée de Jared Dudley ou la signature de Kendall Marshall (finalement transféré en février) ne représentaient pas les recrutements du siècle. Caron Butler et Ekpe Udoh quittent le navire, et la tuile Larry Sanders pour qui le basket ne compte plus ne viendra pas éclaircir le ciel nuageux de Milwaukee. Mais le véritable changement s'est produit en début d'été, dans une affaire qui a fait parler d'elle, Jason Kidd est choisi pour remplacer Larry Drew. Le nouveau coach, alors mal-aimé d'une majeure partie de la ligue pour sa prise de fonction controversée, a entre ses mains une équipe jeune, qui, étant dans un processus de reconstruction n'a pas de réelle pression ni d'attentes de résultats sur le court-terme. Et pourtant...
- La métamorphose !
Les Bucks ont effectué une bonne première partie de saison (32-27) en proposant un jeu collectif en attaque et rugueux en défense avant de terminer plus difficilement (9-13) suite au transfert de Brandon Knight dont nous reparlerons plus tard. L'objectif du nouveau head coach est clair, changer l'identité et la culture de la franchise. Après 82 matchs, le bilan est encourageant, notamment défensivement : Milwaukee pointe à la première place au niveau des interceptions (9,6 par match), huitième en points encaissés (97,4), cinquième en pourcentage aux tirs adverses (43,7%) et surtout premier de la ligue en ballons perdus provoqués (17,4). En plus de ce renouveau défensif, Jason Kidd a su proposer un basket cohérent en s'appuyant non pas sur des individualités mais un collectif. Avec six joueurs à plus de 10 points de moyenne et dix joueurs à plus de 7, la hiérarchie n'est pas figée et Coach Kidd fait preuve d'une entière confiance en tous ses joueurs. Il n'hésite ainsi pas à mettre des back-ups sur le terrain pendant les moments chauds s'ils ont été productifs au cours de la rencontre. Cette confiance se ressent chez les joueurs et l'alchimie prend. Celui qui prend le dernier shoot, c'est celui qui est ouvert et dans les meilleures dispositions. La réussite des Bucks cette saison est en majeure partie dûe à la force de leur collectif. L'équipe a gagné 26 matchs de plus que la saison dernière, en partant avec un effectif presque identique, seule l'approche des deux côtés du terrain a changé.
- Des progressions individuelles
Si la nouvelle identité collective de Milwaukee est la clé du succès (relatif) des Bucks cette saison, certains joueurs ont continué leurs progressions individuelles. Giannis Antetokounmpo tout d'abord, le longiligne ailier grec continue son ascension. Avec 12,7 points à 49,1% aux tirs, 6,7 rebonds et 2,6 passes, le Greek Freak sait se montrer aussi décisif en défense qu'en attaque. Il devra s'améliorer en adresse extérieure et gagner en régularité pour passer un nouveau cap mais les Bucks peuvent se féliciter d'avoir un joueur aussi prometteur dans leurs rangs. Khris Middleton lui aussi a connu une grande saison. Avec 13,4 points, 40,7% à trois points, 85,9% aux lancers-francs, 4,4 rebonds et 1,5 interceptions, il a fait preuve d'une régularité déconcertante au niveau de l'adresse. Très bon en catch-and-shoot, l'arrière a développé son jeu balle en main et est devenu très efficace dans la création de tirs, à mi-distance notamment.
- L'avenir est rose ! Vert et crème aussi...
Avec ce renouveau au niveau du jeu initié par Jason Kidd, les nouveaux propriétaires de la franchise suivent la tendance et ont d'ores et déjà annoncé le changement de logo des Bucks. Cette nouvelle identité visuelle, plus moderne et attractive donne un coup de neuf à une franchise qui en avait bien besoin. Ce changement d'écusson est accompagné d'un nouveau projet de stade, qui même s'il prend du retard, accompagnera à la perfection la re-dynamisation de la franchise. Concrètement, au niveau de l'image, de l'attractivité et de l'exposition médiatique, les Bucks vont vers le haut, même si, nous sommes d'accord, on ne fera jamais du Wisconsin l'Etat de toutes les folies...
Côté terrain, on ne peut être qu'optimiste au vu de l'effectif et du travail effectué par Jason Kidd lors de sa première saison. Si le transfert de Brandon Knight en cours de saison a fait perdre un peu de compétitivité aux Bucks, l'arrivée de Michael Carter-Williams s'inscrit parfaitement dans le projet à long-terme de Coach Kidd. Le jeune meneur est complet et a un profil plus gestionnaire que Knight, idéal car il est déjà entouré de forts joueurs offensifs aux grosses marges de progression. N'oublions pas non plus que ce transfert a aussi permis l'arrivée de Miles Plumlee et du très prometteur meneur Tyler Ennis, qui pourrait bien en surprendre plus dans les années à venir. Ensuite, le retour de Jabari Parker sera évidemment très suivi. Aperçu en poste 4 lors du début de saison, l'ailier rookie était déjà prêt à contribuer et cette saison blanche lui permettra de revenir au top physiquement. Resigner Khris Middleton devra bien sûr être la priorité des dirigeants et avec quelques signatures bien sentis (un deuxième pivot solide en complément du brave Zaza Pachulia et un ailier offensif en doublure du Greek Freak), les Bucks pourront continuer sur leur lancée avec une base cohérente et prometteuse.
Les highlights de la saison des Bucks :