Le nouveau visage Made In France de la NBA
Malgré la défaite en demi-finale du dernier euro, le constat est évident : le basket français ne s'est jamais aussi bien porté, comme en atteste la nouvelle dimension prise par les joueurs tricolores au sein de la NBA.
Peu présent Outre-Atlantique jusqu'au début des années 2000, le basket français connaît une exportation massive depuis quelques années au sein de la NBA, qui semble atteindre son paroxysme cette saison, notamment dans le rôle accordé aux joueurs.
Ainsi, en attendant les homologations de contrat éventuelles de Yakhouba Diawara (Grizzlies), où Axel Toupane (Raptors), la NBA compte dans ses rangs 11 joueurs français sous contrat, ce qui en fait de nouveau le pays le plus représenté en NBA derrière les Etats Unis.
Les récentes performances de Joffrey Lauvergne en pré-saison (14,6 pts de moyenne) n'ont fait que confirmer que le basket français Outre-Atlantique ne se cantonne plus uniquement à deux ou trois joueurs. Les Frenchies limités à des petits statut de roles players, ce qui était encore le cas il y'a moins de cinq ans, n'est presque plus d'actualité.
On se souvient notamment des difficultés qu'ont eues certains joueurs français tentant de suivre Tony Parker, à gagner leur place en NBA, où ils étaient souvent très peu utilisé. On peut citer notamment, Alexis Ajinça, Johan Petro, Pape Sy, Mike Pietrus Rodrigue Beaubois ou Mickael Gelabale, très peu utilisés par leurs franchises.
Cet échec a souvent été la conséquence de départs trop précoces de joueurs pas assez prêts, à qui le jeu européen correspondait beaucoup mieux (Antoine Rigaudeau), limitant ainsi la présence et l'impact des espoirs français en NBA.
Pas souvent ouverts à la culture Spurs, qui consiste à s'ouvrir à l'international, la plupart des franchises NBA ont souvent éprouvé de la réticence à l'égard des joueurs européens et Français, très souvent limités dans leur temps de jeu où peu considéré par les médias, comme c'était le cas de Nicolas Batum sur les dernières saisons. En progrès chaque saison depuis l'arrivée de Tony Parker, cette implantation des Français en NBA n'a jamais semblée aussi forte.
Outre les Parker, Batum, Boris Diaw, Joakim Noah, qui ont déjà depuis longtemps gagné leur place dans la ligue, on trouve désormais à leurs côtés une génération dorée, dont les joueurs deviennent indispensables aux franchises NBA.
Le cas le plus souvent cité et le plus frappant est sans aucun doute celui de Rudy Gobert, meilleur joueur français la saison dernière en NBA. A seulement 23 ans, l'ancien Choletais a pris une dimension considérable dans la ligue dès sa saison sophomore, au point d'être parmi les cinq meilleurs défenseurs de la ligue et deuxième à l'élection du MIP avec 8,4 points 9,5 rebonds et 2,3 contres de moyenne sur l'ensemble de la saison (en seulement 26 minutes de jeu). Ultra présent sous le cercle et très régulier à travers les rencontres, Gobert s'est mué en pièce maîtresse du collectif et de la défense du Jazz, auteur d'une excellente deuxième partie de saison.
Ses perfs pendant le dernier Euro de basket n'ont fait que renforcer cette tendance : Gobert sera parmi les favoris au titre de meilleur défenseur, et pourrait même selon certains Bookmakers, prétendre à une place au All Star Game en cas d'explosion de ses performances.
De retour en NBA après un passage raté aux Bobcats, mais un retour en France très convaincant à Strasbourg, Alexis Ajinça s'est également imposé sur le devant de la scène au sein de sa nouvelle franchise des Pelicans, s'incluant à merveille dans un dispositif où il se montre indispensable dans la rotation intérieure. Ses qualités offensives et sa taille en font un joueur très rare, désiré par de nombreuses franchises. Aujourd'hui, si l'on regarde de plus près les différentes franchises NBA à l'aube de cette saison 2015-2016, la confiance accordée aux joueurs français est assez remarquable.
Du côté de cette génération dorée de 1992, Evan Fournier est déjà un élément majeur du dispositif de Scott Skiles, qui lui a déjà démontré toute sa confiance sur cette pré-saison. En progression pendant l'euro, le jeune Français devrait voir sa cote augmenter largement cette saison, et ainsi prétendre à une revalorisation de contrat selon ses performances (il tournait déjà à 12 pts de moyenne la saison dernière). Cité plus haut, le cas de Joffrey Lauvergne est également très intéressant à étudier, dans la mesure où l'ancien joueur du Partizan Belgrade devrait se voir octroyer un rôle très important cette saison en NBA. Son coach aux Nuggets Mike Malone, l'a d'ailleurs affirmé : Lauvergne sera très utilisé cette saison, dans un rôle de 6e homme voire de titulaire selon les perfs de Jusuf Nurkic.
L'arrivée massive de nouveaux talents Francais au sein de la NBA éclipserait presque celles des "vétérans" que sont Parker Diaw et Batum.
Même si moins performants individuellement que lors de leurs dernières saisons (ils ont 33 ans tout de même), les deux compères des Spurs feront partie des pièces maîtresses des Spurs cette saison, où Parker tentera de décrocher le cinquième titre de sa carrière tandis que Diaw essaiera de conquérir sa deuxième bague.
Excellent depuis le début de la pré-saison, où son arrivée semble déjà produire de nombreux effets sur le collectif des Hornets, Nicolas Batum tentera lui de décrocher sa première sélection au All-Star Game.
Si l'on ajoute à cela le retour de Joakim Noah avec les Bulls, meilleur défenseur de l'année en 2014, les premiers pas de Damien Inglis avec les Bucks, les très bonnes perfs de Ian Mahinmi avec les Pacers et les nouveaux débuts très encourageants pour Kevin Seraphin avec les Knicks, le constat est évident.
les Français ne se sont jamais aussi bien portés en NBA.
- Les Français en NBA :
San Antonio Spurs : Tony Parker, Boris Diaw
Utah Jazz : Rudy Gobert
New Orleans Pelicans : Alexis Ajinça
Indiana Pacers : Ian Mahinmi
Chicago Bulls : Joakim Noah
Charlotte Hornets : Nicolas Batum
New York Knicks : Kevin Seraphin
Orlando Magic : Evan Fournier
Denver Nuggets : Joffrey Lauvergne
Milwaukee Bucks : Damien Inglis