Le Magic peut-il continuer sur sa lancée ?

Avec un départ tonitruant et un bilan de 6-2, le Magic fait une forte impression pour cette rentrée 2017. Sont-ils en surrégime ? Peuvent-ils faire les playoffs pour la première fois depuis 6 ans ?

Surprise de ce début de saison, le Magic de Frank Vogel affiche un nouveau visage avec un bilan positif de 6-3. Peu de pronostiqueurs voire de fans d'Orlando les voyaient à cette place avant le début de la saison. S'il est encore trop tôt pour tirer des conclusions et avancer qu'Orlando va aller en Finals, InsideBasket fait le point sur le bon départ de la franchise floridienne.

 

 

Lors de l'eté 2016, le Magic fut très actif sur le marché des transferts avec les signatures de Bismack Biyombo, DJ Augustin, Jodie Meeks et le transfert de Serge Ibaka. Pour sa première saison à la tête du Magic, coach Vogel se retrouvait déjà face à un casse-tête à l'intérieur. Qui devait jouer aux postes 4-5 en tant que titulaire ? Aaron Gordon peinait à se développer, Ibaka jouant principalement ailier-fort, Nikola Vucevic et Biyombo uniquement pivots.  Au final, 12 joueurs furent titularisés, une attaque très statique reposant principalement sur les qualités de créateur de Evan Fournier et Nikola Vucevic (27eme attaque pour 101,1 points par match) pour une défense tout aussi décevante (22eme avec 107,6 points encaissés par match).

 

Cette année, le roster a changé et s'est équilibré. Elfrid Payton, très limité en attaque, est passé sur le banc au profit de DJ Augustin, menace fiable à 3 points, Terrence Ross titulaire au poste 3 et Aaron Gordon s'est stabilisé au poste 4. Le banc s'est renforcé avec l'arrivée des Jons (Johnaton Simmons et Johnatan Isaac), Shelvin Mack et Marreese Speights.

 

L'an passé, Orlando était l'une des pires équipes à 3 points. Cette année, l'équipe shoot plus (26,1 tirs 3pts --> 28,9 cette année) et mieux (44,2%). En effet, il semble que l'équipe ait changé de philosophie en jouant plus au large. Nikola Vucevic est toujours efficace près du panier mais a réduit son % de 2 points longs pour prendre plus de 3 points. Son compère Aaron Gordon a également travaillé sur son tir à 3 points cet été, à tel point qu'il shoot avec beaucoup plus de confiance et cela se ressent sur son geste. Dans le starting five, tout le monde sait shooter à 3 points, ce qui permet de libérer des espaces pour les slasheurs tels que Ross et Fournier. En attaque, le Magic fait toujours circuler la balle afin d'obtenir le tir le plus ouvert. Avant leurs deux derniers matchs, 26 des tirs à 3 points marqués du Magic étaient non contestés, soit la meilleure stat au sein de la ligue. La majorité des 3 points pris par Orlando sont le résultat d'un drive and kick. De plus, 56,4 % de leurs tirs sont des tirs ouverts ou peu contestés, ce chiffre peut être sujet à débat entre la qualité de jeu du Magic et les défenses pas encore préparées mais à ce jour, reconnaître que le Magic pratique un beau basket est légitime.

 

Réputé pour être un coach défensif, Frank Vogel a aussi le mérite de s'être adapté à son effectif. Possédant un roster athlétique avec Ross, Gordon, Simmons, Isaac et Biyombo, l'ancien coach des Pacers a décidé de faire galoper ses poulains, ce qui offre des points faciles vu la qualité de finisseurs près du cercle de certains.

 

 

Si le Magic a réussi un départ tonitruant, son adresse insolente à 3 points en est la cause majeure. Oui le Magic s'est amélioré à 3 points, mais ils sont loin d'être la meilleure équipe à 3 points (même s'ils sont premiers en adresse en ce moment). Gordon à 58,1%, Fournier à 52,1%, Vucevic à 42,1%, on croirait bien rêver. Orlando profite de tirs ouverts qu'ils créent et qu'ils réussissent à  très bien convertir pour le moment, mais aucun de leurs joueurs ne sont des gâchettes comme Stephen Curry ou Klay Thompson. Attention à ne pas tomber dans une orgie de tirs à 3 points comme lors de la défaite contre les Chicago Bulls (10/35 à 3 points). L'adresse est souvent éphémère et il ne faudra pas compter sur un Aaron Gordon déguisé en Ray Allen toute la saison.

 

Autre incertitude : le poste de meneur. Dans une ligue où le poste de meneur est le plus compétitif, faire une saison avec DJ Augustin/Elfrid Payton/Shelvin Mack sur le poste 1 n'est pas viable. Jusqu'à présent, le Magic n'a rencontré que Kemba Walker (34 pts, 10 assists, 6 rebonds et défaite du Magic) et Mike Conley comme meneurs de top niveaux. A voir contre Stephen Curry, Kyrie Irving ou Russell Westbrook.

 

Enfin, il faut citer la défense. Si Vogel a réussi à trouver une identité offensive, la défense peine à s'établir. Johnatan Isaac est un prometteur mais encore jeune et naïf sur certaines actions et Elfrid Payton est trop irrégulier. Le Magic possède beaucoup de joueurs athlétiques mais pour le moment, la défense n'est pas au rendez-vous (106,6 pts encaissés par match, 18eme de la ligue). Coach Vogel est attendu sur ce point, et son bilan défensif à Indiana parle pour lui.

 

Alors le Magic, feuille de paille ou pas ?

 

Il est certain que le Magic ne pourra pas continuer sur sa belle lancée toute la saison et les pourcentages vont baisser. Néanmoins, Orlando s'est réellement amélioré sur le plan offensif depuis la saison dernière, sa sélection de shoots et son nouveau style de jeu le prouvent. De plus, les floridiens disposent maintenant d'une second unit de qualité capable de garder un niveau de jeu élevé et supérieur à la plupart des bancs de la ligue avec Simmons, Isaac, Biyombo et Aaron Afflalo. Si l'équipe de Frank Vogel continue de jouer avec la même fougue et maintient un pourcentage à 3 points décent, un spot de 7-8eme est jouable avec une qualification en Playoffs à la clé.