Le James Harden nouveau est arrivé
Ce fut sans aucun doute l'évènement de ce début d’année 2021 dans le petit monde de la NBA.
Le complexe échange entre 4 équipes incluant de nombreux transferts de joueurs dont le plus notable fut le départ de James Harden des Houston Rockets pour rejoindre les Nets de Brooklyn. Désormais, c’est une nouvelle étape de sa carrière qui commence pour Harden, la troisième après ses débuts avec le Thunder d’Oklahoma City et son explosion avec les Rockets. Mais qui dit nouveau club dit nouveau coach et nouveaux coéquipiers, et donc nouvelle manière de jouer. Et si un constat peut être fait après la dizaine de matchs joués par Harden avec son nouveau maillot, c’est que son style de jeu lui-même n’est plus le même, avec moins de points inscrits mais plus de passes décisives.
Lors de ses trois premières saisons sous les couleurs du Thunder, il découvrait alors la NBA après avoir été sélectionné à la troisième place de la draft 2009. Se cantonnant à un rôle de remplaçant de luxe, ses performances s’amélioreront régulièrement au fil des ans, au fur et à mesure que son temps de jeu augmentera. Il inscrira 9,9 points en moyenne lors de sa première saison, 12,2 lors de sa deuxième, et 16,8 lors de sa troisième et dernière saison où il sera élu meilleur sixième homme de l’année, grâce à ses nombreuses rentrées décisives en cours de match. C’est ensuite chez les Rockets de Houston qu’il ira forger sa légende.
Transféré à l’automne 2012 au Texas, il prendra d’entrée un autre statut puisqu’il établira un nouveau record en devenant le joueur ayant réussi à marquer le plus de points (82 au total) lors de ses 2 premiers matchs avec une nouvelle équipe. Et ces 2 matchs inauguraux illustreront bien le reste de sa carrière avec Houston puisqu’il finira par devenir le deuxième meilleur marqueur de l’histoire de la franchise, derrière Hakeem Olajuwon, et y établira de nombreux records. Parmi ces records les plus marquants, nous pouvons citer sa série de 32 matchs consécutifs avec au moins 30 points inscrits en 2019 ou ses 5 triple-double à plus de 50 points en carrière. A noter également que James Harden dispose d’un record moins reluisant, celui du nombre de balles perdues en une saison avec pas moins de 464 ballons chipés par l’adversaire en 2016-2017.
Mais c’est bien sûr par sa folle capacité à scorer qu’il aura marqué la décennie, portant à lui seul les Rockets sur ses épaules durant 9 ans, aidé sporadiquement par Chris Paul et Russell Westbrook. Le chiffre qui démontre le plus son efficacité se résume à sa première place au classement des meilleurs marqueurs de la décennie 2010, avec un total affolant de 19 578 points, alors même qu’il n’était que remplaçant au Thunder pour le début de sa carrière. Sa saison la plus prolifique sera celle de 2018-2019 où il inscrira 36,1 points en moyenne par match, et non pas 2017-2018, où il fut pourtant élu MVP de la saison pour la première et seule fois de sa carrière. Plus édifiant encore est la statistique de sa saison où il aura le moins scoré, en 2013-2014, puisqu’il aura tout de même tourné à 25,4 points de moyenne.
Mais alors que ses relations se sont tendues au sein des Rockets et qu’il coure toujours à la recherche d’un titre NBA, James Harden a décidé de rejoindre Brooklyn où évolue déjà les stars Durant et Irving. Si accumulation de noms ronflants n’est pas assurance de succès, son arrivée a en tout cas eu comme conséquence de faire des Nets un des plus sérieux candidats à la victoire finale. Le titre pour Brooklyn est en effet désormais coté à 4,50 sur Circus ; seuls les Lakers et leur cote à 3,50 font mieux.
Si ses deux premières sorties avec Brooklyn ont été dans sa lignée, avec un total de 66 points (soit tout de même 16 de moins que pour ses débuts avec Houston), ses matchs suivants ont été moins flamboyants d’un point de vue efficacité, avec notamment un faible total de 17 points inscrits lors de la réception des Toronto Raptors. Pour l’instant, sa moyenne de points avec les Nets est de 23,4 par match, soit son plus faible total depuis sa dernière saison avec Oklahoma City il y a 9 ans. Mais cette baisse ne s’explique pas forcément par une moins bonne qualité du jeu de Harden, mais plutôt par sa présence au sein d’un collectif plus rodé et en compagnie d’autres grands joueurs, alors qu’il était le maître incontesté avec les Rockets. L’autre preuve de cet ajustement dans le jeu de Harden est que, depuis son arrivée à Brooklyn, il tourne à 12 passes décisives en moyenne par match. Or à part lors de la saison 2016-2017 où il avait une moyenne de 11,2 passes par match, il n’a jamais dépassé les 9 passes décisives en moyenne dans une saison.
A 31 ans, James Harden a donc changé de club et choisi de se réinventer, s’éloignant de sa quête des records et se fondant désormais dans un collectif, afin de partir à la recherche de la seule vraie quête qui compte, plus que toutes les statistiques affolantes, celle du titre NBA.