Le Heat loin des top teams de l’Est
Cela semble une être évidence, mais la défaite de Miami hier à Toronto a mis en lumière l’écart qui sépare désormais la franchise floridienne des meilleures équipes de la NBA comme Toronto.
Qu’elle semble loin cette époque où le Heat de Miami roulait sur la conférence Est et disputait quatre finales NBA de suite. Ce n’était pourtant qu’il y a quatre ans, mais sur ces quatre années avec le départ de LeBron James, la maladie de Chris Bosh et un aller-retour de Dwyane Wade, la franchise floridienne est devenue une équipe lambda. Certes le meilleur joueur de l'histoire de la franchise est revenu, après un passage mitigé à Chicago et un raté à Cleveland, mais à bientôt 37 ans, D-Wade est conscient de ses limites et ne peut plus porter l’équipe à bout de bras comme il a pu le faire en 2006 par exemple. En sortie de banc, il est encore capable d’apporter sur de courtes séquences, la plupart du temps, ou de signer une performance vintage de temps en temps comme hier à Toronto, mais force est de constater que le Heat est rentré dans le rang et n’a plus les armes pour faire partie du Top 4 de la conférence Est. Au vue du début de saison, l’équipe de coach Spo semble avoir tout juste les armes pour lutter pour le huitième spot, comme ces trois dernières saison, me direz-vous.
La rencontre d’hier soir face à des Raptors qui possèdent le meilleur bilan de la ligue, sans être toutefois encore irrésistibles, symbolise parfaitement l’écart qui sépare le Heat de ce genre d’équipes. Si on vante souvent la profondeur de banc des Torontois, hier, c’est bien l’écart abyssal de talent entre les deux cinq de départ (avec l’absence de Dragic en plus côté Heat) qui a été mis en évidence. Les cinq starters des visiteurs ont tous terminé avec un ratio +/- négatif (et très négatif !) : Johnson -25, Richardson -25, Ellington -19, Whiteside -15, McGruder -10. Difficile dans ces conditions d’espérer quoi que ce soit quand les titulaires adverses sont au contraire à un minimum de +19. Le bon match du banc avec une performance exceptionnelle de Dwyane Wade a permis à Miami de revenir un temps dans la rencontre, après avoir compté 26 points de retard en troisième quart, mais aussitôt les titulaires des Raptors revenus, il n’y a plus eu match. Coach Spoelstra est resté sans réponse à la défaillance de son cinq de départ qui a pris l’eau en début de troisième quart.
Je ne sais pas. Nous étions là, nous sommes revenus à 8 points. Peu importe comment nous sommes revenus, à l’extérieur on veut juste se mettre dans une position où nous avons une chance de gagner. Mais ce début de troisième quart n’a pas été très inspirant, on prend deux temps morts et je regarde le score et il y a 26 points d’écart. J’ai été choqué, je ne pouvais pas croire que l’écart se soit creusé si vite.
Wade de son côté a tout simplement souligné la qualité de ses adversaires.
Ce n’était pas un match où ils (les startes) étaient dedans. Ce genre de matchs arrive et c’est à la second unit de prendre les choses en main. En troisième quart, nous avions besoin de plus de leur part et nous ne l’avons pas eu. Mais ce sont des choses qui arrivent, c’est la même choses pour les remplaçants qui peuvent passer à côté un soir. Nous n’avons pas réussi à nous ajuster à ce qu’ils faisaient, nous n’avons pas été bons sur le repli défensif pour les empêcher d’avoir des paniers tôt sur les possessions. […] Ils jouent avec beaucoup de confiance. Bien sûr ils sont emmenés par Kawhi, un joueur incroyable des deux côtés du terrain, mais ils ont beaucoup de gars autour de lui qui les rendent spéciaux, c’est une équipe avec un effectif profond. Et Kyle Lowry, il fait toutes ces petites choses que tout le monde ne voit pas forcément, et les role players savent parfaitement ce qu’ils ont à faire. C’est ce qui rend cette équipe très forte, vraiment difficile à battre chez elle. Ils jouent avec de la confiance, de la vitesse. Et les gars qui sortent du banc… VanVleet fait parfaitement son travail, D-Wright a été très bon, ils ont vraiment une bonne équipe.
Si Miami fait de manière générale un bon match offensivement, c’est clairement en défense, comme l’a souligné Wade, que les Floridiens sont passés à côté. Symbole de cette défaillance défensive, Hassan Whiteside a été dominé par Jonas Valanciunas En proie aux problèmes de fautes très tôt dans la rencontre, il n’a pas eu d’influence sur le match avec 12 petites minutes seulement jouées. Cela a permis à Bam Adebayo de se mettre en évidence avec une perf’ « à la Whiteside des bons jours » avec 16 points et son record en carrière 21 rebonds. Bam titulaire ? La question aurait le mérite d'être posée.
Il avait déjà été très bon lors du match précédent, s’est réjoui Spoelstra. Il est présent des deux côtés du terrain. Il apporte vraiment beaucoup d’énergie, il a demandé à sortir une ou deux fois mais nous ne pouvions pas nous permettre de le sortir. Il faisait tant de choses… C’est ça qu’on attend d’un joueur. Cette force qu’il a est vraiment une chose sur laquelle nous pouvons construire.
Avec un bilan de 7 victoires et 12 défaites, Miami est pour l’heure onzième à l’Est à deux matchs des Hornets huitièmes. Si la saison est encore longue et qu’on ne peut pas les enterrer après seulement un quart de la saison disputé, Wade et ses coéquipiers vont devoir affronter trois équipes de l’Ouest, qui ont besoin de victoires, sur les cinq prochains matchs (New Orleans, Utah, Denver). Il va falloir bien gérer ces cinq prochaines rencontres qui arrivent surtout que le Heat recevra quatre fois à l’American Airlines Arena, avant un gros road trip à l’Ouest qui les attend en décembre.
Bien sûr joué à l’Ouest c’est difficile, a confié Wade. Avant cela nous devons nous relancer à la maison, nous jouons Atlanta mardi. Nous devons simplement trouver un moyen de gagner. Nous avons quatre matchs qui arrivent à la maison, nous devons nous occuper de notre business, peu importe ce que cela signifie. Nous devons jouer mieux, nous devons jouer avec plus de régularité et de consistance.
Face aux Hawks mardi, Goran Dragic pourrait faire son retour, il ne sera pas de trop pour aider ses coéquipiers à enfin lancer leur saison dans une rencontre qu'il sera interdit de perdre pour Miami.
Propos recueillis à Toronto par Mike Laviolle