Le bilan de Nicolas Batum (2019)
Avant le début des playoffs, Inside Basket revient cette année encore sur le bilan de nos Français exilés outre-Atlantique. Qui a prouvé sa valeur ? Qui s’est raté ? Sixième épisode consacré à Nicolas Batum et ses galères incessantes chez les Hornets.
- LE CONTEXTE
La saison 2018/2019 de Nicolas Batum était très difficile à prévoir, tout comme la précédente était difficile à juger. Du haut de ses 30 ans, l’icone du basket français entamait déjà sa 11ème saison en NBA avec très peu de certitudes. La dernière saison avait laissé des séquelles morales et physiques. En effet, il se présentait au training camp avec un statut de revenant, tant son coude l’avait gêné et fait souffrir pendant l’intégralité de l’exercice 2017/2018. Mais cette fois, l’environnement qui l’entourait à Charlotte apparaissait plus sain que jamais. Les ambitions de playoffs étaient répétées avec le remplacement de Steve Clifford par James Borrego. Nul autre que l’ancien assistant de Gregg Popovich à San Antonio. Et chez les Spurs, Borrego en a connu des Français c’est le moins que l’on puisse dire. Alors la sauce allait-elle prendre avec Nicolas Batum ? ‘’Batman’’ pouvait-il vivre la saison de la rédemption ? Verdict.
- L’ANNEE DU FRANÇAIS
Encore raté, après une saison de galères physiques, l’exercice qui vient de se terminer est encore plus effrayant pour Nicolas Batum et ses supporters. Cette fois, aucun pépin physique sérieux ne l’a empêché de retrouver son basket. Pourtant, c’est bien une saison catastrophique que vient d’essuyer le Français dans un contexte où il avait tout pour réussir. Car James Borrego l’avait bel et bien reconduit en titulaire de son dispositif malgré les doutes autour du joueur. Par la suite, c’est comme si Batum s’était efforcé de lui prouver qu’il avait tort. Les chiffres sont médiocres. Il termine à 9.7 points, 5.2 rebonds et 3.3 passes par match. C’est son pire total depuis la saison 2014/2015, soit la dernière du Français avec les Trail Blazers. C’est seulement la 3ème fois qu’il tombe sous les 10 points de moyenne en 11 saisons. On a un respect immense pour tout ce qu’il a apporté au basket français, mais cette saison n’a tout simplement pas été bonne à Charlotte. En tant que titulaire, on attend qu’il ait un impact sur les résultats collectifs, mais Charlotte finit encore à ‘’la place du con’’ (pardonnez l'expression) quelques victoires seulement derrière le Top 8. Pour finir, Borrego a perdu espoir en fin de saison. Il a donc pris la décision radicale de placer Batum sur le banc à cause de son apport trop faible et de limiter son temps de jeu sérieusement. Vous l’avez compris, c’est l’une des pires saisons en carrière du Français.
- LA PERFORMANCE DE L’ANNEE
Dans ce marasme et cet article très peu optimiste, on a malgré tout réussi à trouver quelques belles performances à mettre à son crédit cette saison. Il a dépassé à trois reprises la barre des 20 points. C’est l’une de ces trois performances qui a retenu notre attention pour son match de l’année. Il s’agit du 23 février dernier, contre les Wizards. Les Hornets restaient sur 4 défaites dans leurs 5 derniers matchs et devaient réagir. Mission accomplie ce soir-là, grâce à (entre autres) un Nicolas Batum en forme ! Il marque 20 points, prend 8 rebonds et délivre 5 passes décisives. Un match représentatif de ce que l’on attendrait de lui sur le moyen terme avec régularité. Le Français est un joueur polyvalent, athlétique et technique adaptée pour la NBA. Le voir réduit à un rôle de joueur secondaire n’est pas plaisant.
- QUEL AVENIR POUR LE FRANÇAIS ?
Impossible d’évoquer son avenir sans penser au contrat qu’il touche. Nicolas Batum, c’est 24 millions de dollars à l’année pour lui (aux Bahamas) et le salary cap de son équipe (en dépression). A titre purement comparatif, c’est le double du salaire de Kemba Walker cette année. Le pire pour les Hornets, c’est que ce contrat n’est pas près de s’arrêter. Il court jusqu’en 2020, et jusqu’en en 2021 même, si Batum accepte la player option à 27 millions de dollars. Bref, c’est comme si c’était fait. Le souci, c’est que ce salaire ne représente en rien la valeur du Français dans la NBA actuelle. C’est l’un des joueurs les plus surpayés de la ligue, et cela va continuer. Forcément, les critiques viennent avec, car son apport est ridicule comparé à la place qu’il prend dans le salary cap de son équipe. En cas de départ de Kemba Walker à la prochaine free agency, on peut imaginer Michael Jordan appuyer sur le bouton rouge pour ces frelons qui ne piquent plus grand monde. Dans ce scénario, un trade de Batum est à prévoir. Depuis de très longs mois, il est sur la sellette et un changement de décor pourrait bien lui être bénéfique après tout.