Le bilan de Ian Mahinmi (2019)

Avant le début des playoffs, Inside Basket revient cette année encore sur le bilan de nos Français exilés outre-Atlantique. Qui a prouvé sa valeur ? Qui s’est raté ? Second épisode de la semaine avec Ian Mahinmi.

 

Pour Ian Mahinmi, on a le sentiment amer que la même rengaine se répète chaque année à son sujet. Depuis l’intersaison 2016, il a traîné comme un boulet son contrat de 16 millions de dollars à l’année. Un contrat bien négocié, mais qui ne représente en rien sa vraie valeur. Surcoté par le management bancal des Wizards, il est exposé aux critiques, pas toujours justifiées. Attendu comme le sixième homme parfait derrière Marcin Gortat dans un premier temps, des pépins physiques l’avaient freiné. Cette saison, le Polonais est parti aux Clippers laissant dans un premier temps le champ libre au Français. Mais derrière, les Wizards se sont empressés de signer Dwight Howard à ce poste pour combler une lacune évidente sur la concurrence. Comme chaque année, Mahinmi commençait la saison avec l’objectif d’être le meilleur impact player possible. C’est-à-dire apporter toute son énergie en sortie de banc et espérer gratter des minutes. Verdict ?

 

 

Dur, clairement le Français a vécu une saison en enfer, et ce ne sera pas le joueur le plus triste lorsque la saison régulière touchera à sa fin dans quelques jours. Une saison qui s’arrête début avril, et sans playoffs pour les Wizards. Sur le plan personnel, les galères se sont enchaînées sans qu’il ne trouve jamais la solution. Pourtant, Dwight Howard s’est très vite gravement blessé ce qui lui laissait du champ pour prendre sa place et s’imposer dans le 5 majeur. Mais au contraire, cette opportunité s’est transformée en une nouvelle désillusion. C’est le jeune Thomas Bryant, inconnu au bataillon, qui a profité de cette blessure pour prendre la place de titulaire et toutes les minutes en jeu. Un nouvel affront dur à encaisser qui a plongé Mahinmi la tête sous l’eau. De son propre aveu, il concède qu’il vient de vivre dans la capitale Américaine la ‘’pire saison de sa carrière’’, rien que ça. Il n’aura joué que 32 matchs, un nombre ridicule qu’il n’avait plus connu (en pleine possession de ses moyens) depuis ses premières années à San Antonio. Même verdict pour sa moyenne de 3.9 points et 3.4 rebonds, son pire total depuis la saison 2013-2014. Le sourire d’habitude si fréquent chez lui a disparu de son visage cette saison.

 

 

Bon on vous prévient, on risque d’être un petit peu méchant. Malheureusement, aucune vraie performance grandiose n’est à signaler pour Ian Mahinmi cette saison. Sa meilleure marque fut peut-être contre le Thunder lors du 7 janvier dernier où il marqua 9 points et prit 10 rebonds, mais pas de quoi sauter au plafond. Sa performance la plus symbolique selon nous se trouve le 30 janvier, contre les très faibles Cavaliers. Ce jour-là, il a touché le fond. En 16 minutes, il ne marque aucun point, prend 2 rebonds et commet surtout 6 fautes. Une expulsion en seulement 16 minutes qui provoque la défaite de ses partenaires et en dit long sur sa saison ratée. Il a trop souvent fait parler de lui pour les mauvaises raisons à cause de ses entrées en jeu improductives où Mahinmi se mettait à la faute trop rapidement comme un rookie. Un fait embarrassant pour un homme de 32 ans. Depuis, il n’a joué que 3 matchs.

 

 

Chez les Wizards le message est clair pour Mahinmi et le crédit du Français dans la capitale est épuisé. Il n’a jamais su saisir sa chance ni assumer son contrat astronomique pour un joueur de son calibre. Thomas Bryant l’a dépassé dans la hiérarchie, et un départ semble depuis presque irrémédiable. Malheureusement pour sa carrière mais heureusement pour son porte-monnaie, son contrat à 16 millions la saison continue pour la dernière année en 2019/2020. Cependant, on peut imaginer que les Wizards vont essayer de se séparer de lui. Il faut dire qu’un été mouvementé approche à Washington, et ce dernier ne devrait pas épargner Mahinmi. Il pourrait alors se trouver dans un trade et être envoyé dans une équipe en reconstruction qui n’aurait aucun handicap pour absorber la dernière année de son énorme contrat dans le cap space. Enfin, la dernière option serait un buy-out en début de saison et dans ce cas-là, on pourrait voir Mahinmi rebondir en Europe à la façon d’un Kévin Séraphin il y a quelques années. Les années passent, et son avenir en NBA s’assombrit.