Le 5 Majeur International du Jazz
Les joueurs internationaux ont pris une place prépondérante en NBA au cours de la dernière décennie. Pendant tout le mois d'août, Inside Basket vous propose de découvrir les meilleurs joueurs étrangers de chaque franchise sous forme d'un 5 majeur et d'un banc. Aujourd'hui : Utah Jazz.
- MENEUR : ricky rubio (espagne)
Chez le Jazz : 2 saisons pour 145 matchs
Bilan : 84 victoires - 61 défaites (57,9%)
Stats : 12.9 points à 41,2% aux tirs, 4.1 rebonds et 5.7 assists en 29 minutes
Meneur passeur par excellence, Ricky Rubio a des tonnes de highlights derrière lui chez les Timberwolves. Par contre, six saisons à Minny sans connaître le moindre match de playoffs, ça commence à faire long. Aussi, quand la franchise le transfère du côté de Salt Lake City en 2017, ses ambitions remontent en flèche. Le poste de meneur est le talon d'Achille des Mormons depuis plusieurs saisons. Dante Exum, Raul Neto, Trey Burke, les guards se sont succédés sans répondre aux besoins de l'équipe. L'Espagnol fait l'unanimité en quelques semaines. A Utah, il réalise sa meilleure production offensive en carrière : plus de 13 points et un pourcentage enfin au-dessus des 40%. A 26 ans, Ricky attaque son prime et pour sa découverte de la postseason, il sort le grand jeu : 14.0 points, 7.3 rebonds et 7.0 passes contre le Thunder de Russell Westbrook. Le Jazz passe ce tour de playoffs, mais blessé, Rubio regarde du banc la défaite des siens contre Houston en demi. La saison suivante est plus contrastée pour l'Espagnol. Ses passages fréquents à l'infirmerie lassent le front office qui le laisse partir à Phoenix à la free agency 2019.
- ARRIÈRE : bojan bogdanovic (CROATIe)
Chez le Jazz : 3 saison pour 204 matchs
Bilan : 138 victoires - 66 défaites (67,6%)
Stats : 18.4 points à 44,7% aux tirs, 4.1 rebonds et 1.9 assist en 31 minutes
Troisième apparition du Croate dans ces 5 majeur internationaux. Déjà à l'aise au scoring chez les Pacers, Bojan Bogdanovic passe encore un cap à Salt Lake City avec sa première campagne à plus de 20 points de croisière en 2020. Seconde menace offensive derrière Donovan Mitchell, il sulfate à 40% derrière l'arc sur ses trois saisons à Utah. Un Jazz qui a la partition gagnante en saison régulière, avant d'enchaîner les fausses notes en playoffs. Une sortie de route dans la Bulle alors que l'équipe menait 3 à 1 contre Denver, une élimination contre des Clippers diminués en 2021 et une panne sèche au premier tour contre Dallas privé de Luka Doncic en 2022. L'équipe part alors en reconstruction, le temps pour Bogdanovic de faire ses bagages, direction Detroit. C'est toutefois sous le maillot du Jazz que Bojan enregistre ses records personnels : 32 points en playoffs contre L.A. et 48 unités en régulière face aux Nuggets !
- AILIER : JOE INGLES (australiE)
Chez le Jazz : 8 saisons pour 590 matchs
Bilan : 344 victoires - 246 défaites (58,3%)
Stats : 8.6 points à 44,9% aux tirs, 3.2 rebonds et 3.8 assists en 26 minutes
L'Australien signe son premier contrat pro en 2006 avec le tout nouveau club des South Dragons de Melbourne. Pour son premier match en NBL, à seulement 18 ans, Joe Ingles plante 29 points à 11/15 aux tirs. L'île devient trop petite pour ses talents et il s'exile vers l'Europe à Barcelone puis au Maccabi Tel Aviv. Il remporte même l'Euroligue avec les Israëliens en 2014. Il tente alors l'aventure NBA à 27 ans (même s'il en paraît 40). D'abord au camp d'entraînement des Clippers sans passer le cut à la reprise. Récupéré en catimini par le Jazz, l'Aussie prend tout le monde à contrepied. Excellent playmaker, une adresse diabolique derrière l'arc et une défense coriace, il s'impose dans les rotations de Quin Snyder, au point d'être titulaire en 2017. Il est de toutes les campagnes de playoffs de cette ère et jamais le dernier pour faire sortir de ses gonds ses adversaires. C'est une déchirure des ligaments croisés en 2022 qui scelle son expérience au Jazz. Sacrifié à la trade deadline, il quitte la franchise en étant le meilleur scoreur alltime à 3 points (1071 tirs primés) et le cinquième passeur (2213 assists).
- AILIER FORT : ANDREI KIRILENKO (RUSSIE)
Chez le Jazz : 10 saisons pour 681 matchs
Bilan : 388 victoires - 293 défaites (57%)
Stats : 12.4 points à 47% aux tirs, 5.6 rebonds et 2.8 assists en 31 minutes
AKA-47, un blaze tout trouvé pour ce natif d'Ijevsk au fin fond de l'Oural, berceau de la fabrication de l'arme soviétique. Pour pousser ce surnom encore plus loin, Andrei Kirilenko adopte le n°17 à son arrivée à Salt Lake City. Le Jazz a eu le nez creux très tôt avec le Russe. A l'origine, ce sont des scouts de l’équipe WNBA de Utah qui prospectaient en Russie qui tombent par hasard sur lui. Ils appelent aussitôt l’équipe masculine pour les rencarder. C'est ainsi que Kirilenko est drafté à 18 ans et 132 jours, faisant de lui plus jeune joueur international à être sélectionné. Il débarque en pleine transition du duo mythique Karl Malone-John Stockton. Monitoré par le Mailman, le Russe surprend les observateurs par ses qualités défensives. All Star à seulement 22 ans, il devient l'emblème d'une équipe du Jazz qui joue les poils à gratter à l'Ouest. Meilleur contreur NBA en 2005 avec 3.3 crêpes, il est le seul joueur de l'Histoire avec Hakeem Olajuwon à cumuler plusieurs Five by Five (au moins 5 unités dans 5 catégories statistiques) dans sa carrière. Un symbole de sa polyvalence ! On se souvient également de sa campagne historique en 2007 avec la Russie, où il remporte l'EuroBasket en portant littéralement sa sélection sur ses épaules.
- PIVOT : rudy gobert (france)
Chez le Jazz : 9 saisons pour 611 matchs
Bilan : 352 victoires - 259 défaites (57,6%)
Stats : 12.4 points à 65,3% aux tirs, 11.7 rebonds et 2.2 blocks en 30 minutes
Formé à Cholet, Rudy Gobert paraît bien frêle quand il débarque chez le Jazz en 2013. Le Français bosse alors physiquement pour s'adapter aux joutes NBA. Un peu de GLeague, beaucoup de banc sa première saison et une petite porte qui s'ouvre après le transfert d'Enes Kanter. Il n'en faut pas plus au natif de Saint Quentin pour s'imposer dans la raquette mormone. 2.3 blocks en sophomore, Rudy devient la montagne la plus difficile à escalader pour les attaquants. Devant cette muraille, les Américains font pleuvoir les surnoms qui mettent en avant sa présence dissuasive : Gobzilla, The Stifle Tower ou The French Rejection. En même temps que la montée en puissance du groupe de Snyder, Gobert remplit son armoire à trophées : 6 nominations dans la All-Defensive First Team, 4 nominations dans les All-NBA Teams, 3 sélections au All Star Game et bien entendu trois titres de Defensive Player of the Year. Son transfert chez les Timberwolves en 2022 marque la fin d'une époque à Utah, qui devrait vraisemblablement retirer son numéro 27.
- LE BANC
Carlos Arroyo (Porto-Rico)
3 saisons pour 145 matchs
Stats : 8.7 points à 43,5% aux tirs, 1.8 rebond et 3.9 assists en 21 minutes
Jordan Clarkson (Philippines)
4 saisons pour 250 matchs
Stats : 17.8 points à 43,4% aux tirs, 3.6 rebonds et 2.8 assists en 28 minutes
Gordan Giricek (Croatie)
5 saisons pour 226 matchs
Stats : 8.9 points à 44,2% aux tirs, 2.1 rebonds et 1.4 assist en 21 minutes
Lauri Markkanen (Finlande)
1 saison pour 66 match
Stats : 25.6 points à 49,9% aux tirs, 8.6 rebonds et 1.9 assist en 34 minutes
Mehmet Okur (Turquie)
7 saisons pour 474 matchs
Stats : 15.3 points à 46,2% aux tirs, 7.6 rebonds et 1.9 assist en 32 minutes
Coincé dans la second unit, Mehmet Okur pourrait être titulaire dans un paquet de franchises. La faute à Rudy... Champion NBA 2004 avec les Pistons, il s'engage pendant l'été avec le Jazz pour gagner du temps de jeu. Pari réussi. Dans une équipe qui se reconstruit, il devient rapidement starter. Le Turc est un pivot anachronique dans les années 2000. Sa capacité à shooter derrière l'arc en fait un 5 fuyant, parfaitement complémentaire de son acolyte dans la peinture, Carlos Boozer. Une escouade qui prend son envol avec l'arrivée de Deron Williams. Sérieux contenders, les Mormons se hissent en Finale de Conférence en 2007, saison pendant laquelle Mehmet glane sa seule sélection au All Star Game. Avec le démantèlement de cette équipe en 2011, il est finalement transféré chez les Nets pour une fin de carrière très discrète.
Mentions : Deux Raul pour le prix d'un ! Que ce soit Raul Neto trop limité techniquement ou Raul Lopez trop vite blessé, ni le Brésilien ni l'Espagnol n'intègre cette team internationale. Mention aussi pour José Ortiz, premier porto-ricain à poser le pied en NBA en 1989. Surnommé Piculin, il est une légende de l'île avec cinq médailles internationales. Plus récemment, on peut citer les Canadiens Trey Lyles et Kelly Olynyk, l'apatride Enes Freedom Kanter, l'Ukrainien Kyrylo Fesenko ou l'Italien Simone Fontecchio.
Episode 27 : San Antonio Spurs
Episode 25 : Portland Trailblazers
Episode 23 : Philadelphie Sixers
Episode 21 : Oklahoma City Thunder
Episode 19 : New Orleans Pelicans
Episode 18 : Minnesota Timberwolves
Episode 15 : Memphis Grizzlies
Episode 14 : Los Angeles Lakers
Episode 13 : Los Angeles Clippers
Episode 10 : Golden State Warriors
Episode 6 : Cleveland Cavaliers