La NBA peut-elle vraiment sauver le All-Star Game ?
Cela fait maintenant des années que le match du All-Star Game est une blague. La NBA peut-elle vraiment faire quelque chose pour que le match des étoiles puisse plaire à nouveau aux amateurs de basket ? Une question complexe qui demande de se replonger dans les origines de ce match.
178-164. Tel est le score du dernier All-Star Game qui a vu s’affronter la Team Giannis et la Team LeBron. Ce match est avant tout une fête, une vitrine pour montrer au monde entier les meilleurs joueurs de la planète sur un même parquet, et suivi par des millions de téléspectateurs (7,7 millions pour l’édition de 2018). Mais même si les audiences pour ce match ne faiblissent pas, il y a de plus en plus un ras-le-bol de la part des fans qui refusent chaque année d’appeler ça du basket. Mais comment en est-on arrivé là ? Comment a-t-on pu passer d’un score cumulé de 154 points en 1953 (79-75, sans ligne à trois points il faut dire) à ce que l’on voit actuellement ? La NBA peut-elle faire quelque chose pour ré impliquer les joueurs ? Ou doit-elle au contraire complètement lâcher l’affaire et assumer pleinement que ce match ne sera plus un tant soit peu compétitif ?
- Le All-Star Game, un match d’exhibition pour redonner un nouvel élan au basket
Vous allez sûrement dire que la raison pour laquelle le All-Star Game a été créé est évidente : l’argent. Et vous ne seriez pas loin de la vérité, mais il est intéressant de développer tout ça. En 1951, le basket est frappé par une énorme affaire de matchs truqués au niveau universitaire, connue sous le nom de « college basketball point shaving scandal ». L’histoire commence en 1949, dans les Catskills (une chaine de montagne dans l’Etat de New-York). A l’époque, beaucoup de joueurs universitaires y faisaient un petit job d’été et en profitaient pour organiser des matchs entre eux pendant leur temps libre. Regardez la photo ci-dessous pour vous rendre compte du beau monde qu’il pouvait y avoir chez les joueurs professionnels également.
Mais bien avant cette photo, en 1949 donc, des paris (illégaux) commençaient à fleurir autour de ces matchs entre universitaires l’été. Les paris étaient surtout basés sur la différence de points à la fin du match et Eddie Gard, un joueur de Long Island University, s’arrangeait pour ça avec le chef cuistot d’un hôtel. Si Gard gagnait ses matchs en-dessous d’un certain écart de points, son ami gagnait ses paris et Gard pouvait manger à l’œil auprès du chef pour le reste de la semaine. Cette affaire n’aurait pas fait grand bruit si les matchs truqués n’avaient pas quitté les Catskills. Mais un jour Gard s’est rapproché de Salvatore Sollazzo, un mafieux de l’époque qui était en vacances aux Catskills, pour faire passer ces matchs truqués au niveau supérieur. Ainsi, à partir de 1950 jusqu’à l’arrestation des premiers suspects le 17 janvier 1951, un nombre considérable de matchs a reconnu être truqué. A chaque fois l’écart du score étant arrangé par quelques coéquipiers au sein d’une même équipe qui faisaient exprès de perdre des ballons par exemple quand l’écart devenait trop important. Et si l’affaire est souvent associée à l’équipe de City College of New-York Beavers (CCNY, l’équipe championne en titre cette année-là), c’est loin d’être la seule équipe universitaire dont certains joueurs ont arrangé les fins de match.
C’est donc dans ce contexte que les dirigeants de la NBA souhaitaient retrouver l’intérêt du public. Car si cette affaire n’a pas touché la NBA directement, elle a eu l’effet de concentrer toute l’attention de la planète basket sur cette affaire plutôt que sur la NBA et a fait donc perdre l’intérêt du grand public pour la balle orange (qui était d’ailleurs marron à l’époque). Ainsi Haskell Cohen, le responsable publicité de la NBA, a proposé d’organiser un All-Star Game comme on pouvait en voir depuis quelques années déjà en MLB et en NFL. L’idée était soutenue par Walter Brown, le propriétaire des Celtics. Le président de la NBA Maurice Podoloff était lui très sceptique sur cette idée, craignant un flop d’affluence qui aurait été dramatique dans le contexte de l’époque. Mais Brown lui était sûr que ça allait être un succès et offrait à Podoloff l’assurance de rembourser les pertes que ce match causerait s’il n’avait pas le succès qu’il espérait. Bien lui en a pris puisque le 2 mars 1951, au Boston Garden, ce sont plus de 10 000 personnes qui sont venues assister à ce match contre 3 500 en moyenne durant les matchs de saison régulière. Un véritable succès qui depuis s’est déroulé chaque année, à l’exception de 1999 à cause du lock-out.
- Mais pourquoi tant d’attentes autour de ce match ?
C’est vrai ça ! Après tout, comme on vient de le voir ce match n’a jamais eu pour vocation d’être compétitif ! Depuis la première édition il est une vitrine pour le grand public et non pour celui qui regarde déjà régulièrement la NBA. C’est un boost marketing pour la NBA et le basket en général mais dont le résultat finalement importe peu.
Mais alors pourquoi autant de fans de basket continuent à le regarder ? Pourquoi chaque année on continue à discuter pour savoir qui sera nommé MVP du match ? Autant au 20ème siècle, quand la technologie ne permettait pas une médiatisation de la NBA comme on la connait aujourd’hui, cela pouvait se comprendre que l’opportunité de voir les plus grandes stars sur un seul match pouvait plaire. Mais maintenant, chaque matin on a accès en un clic au top 10 de la nuit, aux résultats et plein d’autres informations et ce sur plein de plateformes différentes. Chaque nuit on peut voir n’importe quelle superstar jouer sans problème. Même question pour les joueurs d’ailleurs. Car en soit une sélection dans une team All-NBA est plus méritante car elle prend en compte toute la saison et non la première partie. Or quand on voit les larmes de Rudy Gobert cette saison ou les déclarations de Damian Lillard il y a quelques années en apprenant qu’ils n’ont pas été retenus pour le All-Star Game, on se rend compte que pour les joueurs aussi ce match représente quelque chose en fin de compte.
Il y a d’abord une histoire d’image, de visibilité que les joueurs n’obtiennent nulle part ailleurs. Si comme on le disait atteindre une équipe All-NBA peut paraitre plus méritant, on ne verra jamais un match entre la All-NBA first et All-NBA second team et de ce fait ceci marquera moins la mémoire collective du public. La NBA le sait très bien, rassembler les plus grandes stars du jeu au même endroit au même moment fait vendre. Les grands médias rentabilisent leur temps en allant voir les joueurs lors du media day et la rencontre est suivie par bien plus de monde qu’une simple rencontre de saison régulière. Elle fait tout pour vendre au mieux l’évènement et créer de l’attente chez les fans avec des pubs, en les appelant à voter plusieurs semaines avant pour que ce soit LEUR joueur qui soit All-Star, en relâchant régulièrement les résultats des votes pour susciter des réactions du style « Comment ça Luka Doncic est devant Paul George ? », et maintenant en télévisant la draft afin de faire encore réagir les téléspectateurs sur l’ordre des sélectionnés.
Tout ceci est un business, et un business bien huilé car toute cette attention médiatique la ligue, les joueurs ainsi que les sponsors sont bien conscients que tout ceci peut rapporter gros. De ce fait des maillots spéciaux pour l’évènement voient le jour, les marques de chaussures sortent leurs nouveautés juste à temps pour être porté ce soir-là, les villes se plient en quatre pour organiser l’évènement. Imaginez un peu, la société Micromics a estimé à 200 millions l’impact économique du All-Star Game sur la ville de New-York en 2015.
Puis au-delà de l’aspect financier, ce match a aussi une valeur culturelle dans l’Histoire du basket. On l’a dit, voir tous les meilleurs joueurs sur un même parquet n’arrive qu’une fois par an. Et souvent les gamins, qu’ils soient futurs joueurs ou futurs fans de basket, sont marqués par ces images. Toutes les attractions, tous les concours autour de ce match ne font qu’amplifier le souvenir que l’on en retiendra à l’avenir. Et les futurs joueurs rêvent d’atteindre un niveau capable de les emmener au All-Star Game.
- Un match historiquement tourné vers l’attaque
On peut dire ce qu’on veut, mais la plus grande partie des personnes préfère voir des dunks ou des tirs du parking qu’une interception. On le sait, le match des étoiles est avant tout un show offensif. Il l’a toujours été et il le sera toujours. Le score cumulé entre les deux équipes n’est resté qu’à quatre reprises sous les 200 points, et la dernière fois que ça s’est passé c’était en 1973. Ne nous voilons pas la face, jamais nous ne reverrons chose semblable, d’autant plus que depuis la ligne à trois points est arrivée. Et si elle n’était pas importante lors de la première édition (1/6 en cumulé des deux équipes lors de l’édition 1980), elle est maintenant primordiale avec l’évolution du jeu et l’apparition de véritables snipers ainsi que d’intérieurs de plus en plus adroits de loin. Ci-dessous, vous trouverez l’évolution du nombre de points marqués au All-Star Game. Un graphique en soit assez intéressant qui montre que l’évolution du nombre de points est assez progressive sur l’ensemble des presque 70 dernières années mais qui connait en revanche une grosse augmentation sur les années 2010. Une augmentation que l’on n’avait pourtant pas vu lors de la création de l’horloge des 24 secondes (1954-55) ou encore de la ligne à trois points (1979-80).
Ce graphique ne veut pas dire grand-chose si l’on ne le compare pas avec les chiffres de la saison régulière. Car si le nombre de points au All-Star Game augmente, c’est aussi parce que le jeu est de plus en plus tourné vers l’attaque. Lors de la saison régulière 1950-51, on comptabilisait 168,2 points inscrits par match contre 212,8 la saison dernière. Et c’est en regardant le graphique ci-dessous qu’on commence à être vraiment choqué. Il représente la différence relative entre le nombre de points au All-Star Game et la moyenne des équipes en saison régulière. Pour donner un exemple, en 1951 les joueurs avaient inscrits 205 points en cumulés au All-Star Game, ce qui représentait 22% de plus que la moyenne des matchs de saison régulière qui était de 168,2. Donc on voit que depuis le début on assiste à des matchs plus prolifiques qu’en saison régulière. Normal, quand on réunit les plus grands joueurs de la planète il est plus facile de scorer, et d’autant plus s’il n’y a rien à gagner au bout pour que l’équipe adverse se démène en défense.
Mais ce qui était raisonnable jusqu’il y a encore une vingtaine d’année ne l’est plus du tout maintenant. En regardant les différentes éditions, on sent une première vraie baisse d’intensité entre les années 1980 et les années 1990. Mais on voit quand même de la défense sur tout le long de la rencontre. Les intérieurs ne s’écartent pas trop de leur raquette, mais c’est le jeu de l’époque qui veut ça et l'accès au cercel reste tout sauf simple. Années 2000, encore une fois on observe une baisse d’intensité mais il y a toujours autant de courses et si les paniers sont plus faciles car très souvent en contre-attaque, le match reste globalement assez fun. A partir de 2010, là ça commence à devenir insupportable. Plus aucun joueur ne court, plus aucun joueur ne saute, plus aucun joueur ne fait de faute. Les stars du jeu ne cherchent plus qu’à briller par des dunks sans opposition. Pour preuve en 2016, on a vu un match à 369 points contre une moyenne de 205,4 en saison régulière, un différentiel de +80% qui pourrait donner un malaise à Chuck Daly. Et en arriver là était tout sauf imprévisible finalement.
- Pourquoi une telle parodie de basket sur les dernières éditions ?
Même si historiquement la défense a toujours été plus soft lors de ce match, elle n'était pas inexistante comme on a pu le voir sur les dernières éditions. Et il faut vraiment se demander pourquoi les joueurs ont complètement arrêté de défendre et commencé à artiller à trois points dans tous les sens.
C’est là où l’argent commence à avoir un impact négatif sur le jeu, lui qui est l’un des vecteurs qui pousse les joueurs à se donner pour participer à ce match. Dans les premières années, les joueurs étaient payés une misère comparé à aujourd’hui. Avant la création de l’association des joueurs, la NBPA en 1964, le salaire moyen en NBA était de 8 000 dollars. Et même si les propriétaires se sont aussi enrichis jusqu’à aujourd’hui, il est indéniable que les conséquences d’une blessure pour les franchises étaient à l’époque bien moindres que maintenant. Il n’y a qu’à voir comment le salary cap a considérablement augmenté depuis son instauration en 1984-85. Et il a même explosé sur les dernières saisons, ça ne vous rappelle pas quelque chose ?
Imaginez un peu le cas extrême. Lorsque LeBron James a annoncé sa décision de rejoindre les Lakers au tout début de la dernière free agency, le site Stubhub a enregistré une augmentation d’affluence sur le site pour les matchs des Lakers de +7 398% comparé au 1er juillet 2017 et le prix du pass pour la saison le moins cher a augmenté de 2 000 dollars. Des sommes astronomiques et ceci ne concerne que la billetterie de la franchise. On ne parle même pas de toutes les autres pertes financières qu’une potentielle blessure du King pourrait engendrer. Donc les sponsors et les franchises étant déjà satisfaites de voir leur joueur au match des étoiles, elles vont tout faire pour le convaincre de ne pas se démener durant le weekend pour éviter toute blessure.
Il y a un autre aspect qu’il ne faut pas oublier. Argent ou pas, les joueurs de ce niveau n’en sont pas moins des compétiteurs qui n’ont d’yeux que pour la gagne. Hors ces dernières années l’opinion des fans et des experts n’a réduit la gagne qu’à une seule chose : le titre NBA. De ce fait les joueurs sont prêts à tout pour le gagner, on le voit bien de nos jours avec la création des superteams, et ils ne veulent surtout pas risquer d’y laisser toutes leurs chances en se blessant. Car si pour les stars une sélection au All-Star Game est toujours aussi prestigieuse sur le CV, le titre de MVP du match l’est quant à lui beaucoup moins. Pourtant, quand on regarde la liste des vainqueurs du trophée, il y a du beau monde puisque seulement quatre joueurs MVP du match entre 1951 et 2000 ne sont pas au Hall of Fame. Inscrire son nom au côté de cette belle liste devrait être une motivation suffisante pour se donner les moyens d’y arriver. Mais Kevin Durant, après avoir gagné son titre de MVP cette année, le disait lui-même : la motivation en arrivant au All-Star Game n’est pas d’être le meilleur sur le terrain, ni même de gagner le match.
C'est vraiment cool d'être sur le terrain avec les meilleurs joueurs du monde et de gagner le titre de MVP devant ma famille, mes amis. Mais comme en 2012, je ne suis pas arrivé au match en me disant qu'il me fallait ce trophée, c'est juste venu tout seul.
A partir de quel moment le titre de MVP du All-Star Game n’est plus devenu important aux yeux des joueurs ? Ni même gagner le match d’ailleurs ? Tout ceci l’a-t-il vraiment été d’ailleurs ? La réponse n’est pas simple puisque comme on a vu précédemment, rien ne s’est fait brusquement. Tout ça est arrivé progressivement et il n’y a pas d’année charnière où on a pu observer un énorme changement d’implication de la part des joueurs. Finalement il faudrait peut-être commencer à accepter que la NBA a changé, que les nouvelles générations de joueurs n’ont plus les mêmes intérêts que celles d’avant, que les risques encourus sont maintenant trop grands pour la récompense à la clé. Après tout si les Larry Bird, Michael Jordan, Oscar Robertson, Bob Pettit, Bill Russell et autres avaient joué dans le contexte actuel, l’histoire serait probablement la même.
- Mais donc… il n’y a rien à faire ?
Tout ce papier met en lumière une chose : Non, pour que le All-Star Game soit compétitif, ça ne peut pas venir que des joueurs. Ce serait formidable si c’était le cas, mais ça n’arrivera pas. Une autre idée à abandonner, si certains l’avaient encore en tête, c’est d’arrêter de considérer le All-Star Game comme un match normal. Ça ne l’a jamais été, ce depuis la première édition, ça ne le sera jamais et les joueurs ont absolument raison de ne pas se donner à 100% durant ce match. On a vu la NBA essayer de motiver les joueurs avec une récompense financière et des dons pour des associations mais rien à faire.
Ça va aider c’est sûr. Ça fait beaucoup d’argent.
Bien sûr que Klay Thompson allait dire ça en apprenant que la NBA allait augmenter la récompense de 50 000 à 100 000 dollars aux joueurs de l’équipe gagnante contre « seulement » 25 000 à ceux de l’équipe perdante. Bien sûr qu’il allait dire ça, même des joueurs fortunés comme eux d'aujourd’hui ne cracheraient pas sur autant d’argent. Mais dans les faits, on est loin d’avoir les matchs que la NBA espérait et l’argent n’a pas vraiment aidé. Il y a tellement d’argent en jeu autour du weekend qu’à moins de mettre une récompense d’un million de dollars à chaque gagnant ça ne résoudrait pas le problème. Et encore, pour un joueur comme Joel Embiid dont le montant du contrat avec les Sixers dépend avant tout de son état physique, il est loin d’être sûr qu’il prendrait le risque de jouer à fond.
Autant dire que l’argent n’est pour une fois pas une solution. Il est même le problème puisque tant que la NBA n’aura pas d’audience en baisse pour son match des étoiles elle n’aura aucun intérêt à y toucher. Mais la grande ligue le sait, si ce match continue à tourner au ridicule année après année, c’est ce qui risque d’arriver et c’est pour cela qu’elle essaye tout le temps d’apporter des nouveautés autour du weekend. Donc elle devra un jour faire un choix, que ce soit demain ou dans 100 ans, entre assumer pleinement que ce match n’est pas du basket mais plutôt une vitrine à joueurs NBA, ou alors mettre une vraie récompense sportive au bout du lot.
Pour la première option, il y a plein de possibilités. Délocaliser le match dans le monde pour rendre la ligue encore plus globale, faire jouer les All-Star contre d’autres équipes professionnelles. Au point où on en est arrivé on peut même les faire jouer contre les Harlem Globetrotters histoire qu’on puisse au moins rigoler. On peut même imaginer une compétition de 3x3. Il n’y a pas de mauvaise idée, il faudrait juste l’assumer pleinement et réussir à rendre le résultat plaisant à regarder.
Mais pour les fans de basket que nous sommes, cette option n’est peut-être pas celle qui nous réjouirait le plus. Alors il nous resterait la deuxième, qui serait bien plus compliquée à mettre en place. Car si jusque-là le All-Star Game n’apportait aucune récompense sportive, c’est aussi parce qu’il est difficile d’en choisir une convenable. Apporter quelque chose qui conviendrait aux joueurs des équipes qui jouent le titre comme ceux des équipes qui tankent, sans que ce soit trop gros non plus puisque tout ceci ne se jouerait que sur un match, c’est très compliqué à trouver.
Mettre en jeu l’avantage du terrain en playoffs ? Aucun intérêt pour les joueurs des équipes de fond de classement, et ce serait dur de remettre le boulot de 82 matchs de certaines équipes en jeu juste sur cette soirée.
Compter ce match dans le bilan de saison régulière ? Pourquoi pas, mais attention les tortures de méninges pour les capitaines d’équipe au moment de la draft, et pas sûr que l’idée ne plaise à une équipe comme Sacramento, toute proche des playoffs mais dont aucun membre de l’équipe ne figurait au All-Star Game cette année. A moins que les équipes soient étendues à 15 joueurs et que chaque équipe ne puisse emmener qu’un seul joueur à ce match. Ceci aurait peut-être le bon effet secondaire d’amener de bons joueurs à rejoindre des équipes plus faibles plutôt que de créer des superteams, qui sait.
Mettre en jeu la prochaine draft ? Autre idée qui n’est pas impossible. Du style, chaque joueur gagnant ramène 0,5% à son équipe lors de la loterie. Et si ce joueur est transféré avant la loterie, ce pourcentage est transféré aussi. Un procédé qui pourrait peut-être pousser les franchises à laisser leurs joueurs y aller à fond, mais cela vaut-il vraiment le coup pour un si faible pourcentage ? Car un plus gros pourcentage affecterait trop les franchises de bas de classement et qui n’ont donc généralement pas de joueur présent dans ce match.
Alors que le premier All-Star Game a été créé pour réconcilier le public avec le basket, c’est un comble de voir que ce match continue d’être une vitrine pour ce sport alors que les fans qui suivent le basket régulièrement ont de plus en plus de mal à le regarder. La NBA a déjà montré qu'elle peut s’avérer très imaginative. Si elle veut réconcilier ce match avec les fans de la balle orange, elle ne peut pas compter que sur l’argent ou les joueurs. Elle doit mettre quelque chose qui donne envie aux joueurs et aux franchises sur le plan sportif afin que ces derniers puissent se donner les moyens de proposer du jeu. Mais finalement, est-ce vraiment l’objectif de la ligue maintenant que la NBA est devenue une ligue stable avec des audiences toujours en hausse ? La NBA a-t-elle besoin de "sauver" cette rencontre alors qu'elle se comporte pour l'instant très bien économiquement?