L'avenir appartient à Luke Kennard
Le rookie des Pistons réalise une saison plus qu'intéressante dans le Michigan. Au sein d'un effectif aux lignes extérieures fébriles, Luke Kennard semble s'imposer comme une alternative solide à l'aile pour les années à venir.
Choisi en 12e position par Detroit lors de la dernière draft, Luke Kennard commence petit à petit à faire son trou et représente le futur de la franchise sur les ailes. Quelques semaines d'adaptations, nécessaires pour s'acclimater à cette nouvelle vie de joueur professionnel, auront suffit à l'ancien Dukie pour intégrer la rotation de Stan Van Gundy. Pas étonnant quand on voit la concurrence sur les lignes extérieures : Reggie Bullock, Stanley Johnson et Langston Galloway (sans oublier qu'Avery Bradley faisait partie du roster jusqu'à la trade deadline). Ça vous donne la frousse ? Nous non plus. Les Pistons sont en galère sur les postes extérieurs et Luke peut se sentir légitimement au-dessus de ces joueurs cités plus haut, même si un gars comme Reggie Bullock réalise une belle saison.
Solide joueur de la mythique fac de Duke durant 2 saisons, celui qui a joué aux côtés d'un certain Jayson Tatum, est un scoreur à la papatte gauche redoutable. Alors que son physique laissait penser que le gamin n'était pas NBA ready, le joueur au blaze de jedi a fait valoir un aspect du jeu trop souvent oubliée : le QI basket. Avec ses airs de blanc-bec tout chétif, il existe une véritable machine à calculer dans la tête du blondinet. Lecteur orpère du jeu sur pick and roll, sa vision lui a permis d'évoluer de tant à autres dans un rôle de playmaker sur certaines séquences offensives en l'absence d'un poste 1 de métier sur le parquet. Le tout sous la houlette de Mike Krzyzewski, coach dont la réputation n'est plus à faire. Redoutable sniper derrière l'arc, Luke Kennard est pourtant l'antithèse du shooteur qui campe dans son corner en attendant qu'on lui file la gongle. Lors de sa saison sophomore, Kennard tournait à plus de 19 points par match à 50% au shoot dont 43% du parking auxquels on ajoute 5 rebonds et 2.5 assists.
Jusqu'à maintenant, le rookie réalise une saison de belle facture dans la grande ligue. Auteur de 7.2 points en tirant à 40% depuis la buvette, complété par 2 rebonds et 1.5 passes, Luke Kennard propose des standards habituels chez lui, qui sont en adéquation avec un temps de jeu bien évidemment restreint par rapport au championnat universitaire (19 minutes de moyenne). En terme de pourcentage, sur une base d'au moins 100 3 points tentés sur la saison, il se classe même deuxième avec 66 threes rentrés pour 165 tentatives, derrière son ex-coéquipier Jayson Tatum (42%) et devant le Serbe Bogdan Bogdanovic (39%). Son bon pourcentage, il le doit également à une qualité de jeu sans ballon au dessus de la moyenne pour un première année, qualité indispensable quand on passe sa vie à courir derrière les écrans des copains avant de poser ses appuis et s'élèver dans les airs pour effectuer ses jumps-shots. Le garçon a tendance à privilégier le spot à 45 degrés pour envoyer de la ficelle de loin. Si Luke ne participe pas de la même manière au jeu offensif des Pistons comme il pouvait le faire sous la houlette de coach K, sa qualité de passe et ses fondamentaux lui permettent de contribuer au jeu collectif de son équipe, alternant entre le nourrissage de ses intérieurs carnivores et la circulation du ballon. Dans sa propre moitié de terrain, la tâche n'est pas aisée avec ses qualités athlétiques digne d'un plombier mais il compense par un sens du placement toujours aussi bon.
Joueur de devoir, Luke Kennard n'est pas le rookie le plus mis en lumière par les médias. Cependant, le produit des Blue Devils pourrait bien être un des pistons majeurs de Detroit dans les années à venir, aux côtés des Andre Drummond et Blake Griffin.