Kyle Korver, l'accord parfait pour le Jazz
Le shooteur est de retour dans l'Utah après 8 ans d'absence, mais semble déjà comme chez lui.
Quand il a appris son transfert à Salt Lake City, Kyle Korver n'a pas souhaité assister au match opposant les Cavaliers au Thunder. Au lieu de cela, il a programmé un voyage à Charlotte où le Jazz affrontait les Hornets le lendemain. C'est dire si ce changement d'équipe a été vécu comme une délivrance pour lui. Quitter une équipe en pleine reconstruction pour un contender à l'Ouest, le challenge a tout de suite plu au shooteur. Arrivé le jeudi en Caroline du Nord, Korver a passé immédiatement les examens physiques puis enchaîné avec un entraînement, avant d'être directement aligné face à Charlotte. Avec un 4/6 du parking, l’ex Cavalier n’a pas traîné pour prendre ses marques. Son transfert était dans les cartons depuis plusieurs semaines et Korver avait donné au front office de Cleveland, ses destinations favorites dont le Jazz faisait bien sûr partie. Si les montagnes de l’Utah peuvent effrayer certains joueurs plus avides de grands marchés, ce n’est pas le cas de Korver qui privilégie l’épanouissement familial, comme il le confie au journaliste Eric Woodward :
Je pense que pour moi, là où j’en suis dans ma vie – je suis marié et père de trois jeunes enfants – être dans un endroit qui m’est familier, c’est un bon deal. De savoir qu’il y a beaucoup de monde dans l’organisation et en dehors pour nous aider, cela a contribué à adoucir notre atterrissage ici. C’est également important pour moi de faire partie d’une bonne équipe de basket.
De retour dans une franchise qu’il a connu pendant trois saisons à la fin des années 2000, Korver a trouvé l’amalgame parfait entre sa carrière de basketteur et sa vie personnelle. Sur le plan sportif, son arrivée au Jazz fait également sens. A 37 ans, il reste l’une des gâchettes les plus sûres de la Ligue et tourne encore cette année à 46,2% longue distance. Le danger à 3 points est la plus grosse faille des Mormons : avec 32,6% de réussite, le Jazz n’est que 27ème dans cet exercice. Ricky Rubio (32,4%), Jae Crowder (31,8%), Donovan Mitchell (28,1%), Dante Exum (26,3%), tous ont des difficultés derrière l’arc. Même Joe Ingles qui canardait l’an dernier à 44%, peine à émerger à 38% cette saison. Longtemps considéré comme le meilleur shooteur de l’équipe, l’Australien se voit challenger sur ce titre par l’arrivée de Kyle Korver. Le general manager du Jazz, Dennis Lindsey voit d’un bon œil cette concurrence et s’est même permis de chambrer Ingles avec lequel il entretient une relation très amicale :
J’ai été très offensé par la déclaration de Joe Ingles qui se proclamait meilleur shooteur de la planète. En tant qu’américain, j’ai été offensé qu’il se compare à Stephen Curry, Klay Thompson et Kyle Korver. Donc, je voulais m’assurer qu’il réalise que non seulement ce n’est pas le meilleur shooteur du monde et qu’il n’est même plus le meilleur shooteur chez le Jazz. C’était ma priorité dans ce deal : être sûr que Ingles soit le shooteur n°2 de l’équipe.
Le Jazz joue aux montagnes russes en ce début de saison (meilleur bilan à l'extérieur à l'Ouest, mais pire bilan à domicile) et ils ne seront pas trop de deux snipers d'élite pour aider l'équipe à remonter la pente.