Klay Thompson meilleur arrière de la ligue ?
Valeur sûre en attaque comme en défense, le Warrior progresse a une vitesse inattendue en parfait sidekick de Stephen Curry. Le poste 2 est en plein renouveau dans la ligue et Klay en est déjà un de ses meilleurs représentants.
C'est l'ancienne star reconvertie dans les médias Jalen Rose qui l'a avancé il y a quelques jours dans son talk-show Jalen & Jacoby :
« Maintenant que Dwyane Wade et Kobe Bryant ont vieilli, Klay Thompson est devenu le meilleur shooting guard des deux côtés du terrain. »
À vrai dire ce n'est pas la première fois que l'on entend ce genre d'affirmation, signe que les arrières complets sont une denrée rare dans la ligue et qu'un joueur répondant à ce profil peut voir sa cote grimper en flèche.
Au bout de sa troisième année, Klay est le seul à son poste à avoir enregistré à la fois plus de trois offensive win shares et trois defensive win shares sur la saison. Si on comprend rapidement ses 18.4 points de moyenne grâce à 223 missiles longue portée (n°2 du championnat) à 41.7 % d'adresse, on aurait tendance à oublier le rôle défensif du joueur de 23 ans.
Dans le système bien défensif de Mark Jackson les saisons précédentes, Thompson a souvent du s'occuper des meneurs adverses, avec une liste conséquente de joueurs rapides et techniques. Sans être le plus efficace en rebonds ou interceptions, il a joué un rôle majeur dans la quatrième meilleure défense de la ligue. Un coach assistant des Warriors a même reconnu qu'il le trouvait plus doué qu'André Iguodala, pourtant membre du meilleur cinq défensif en 2014.
Klay est grand et longiligne, avec un joli jeu de jambes qui lui offre un arsenal offensif varié, avec une capacité à jouer dos au panier et à se faufiler jusqu'au cercle avec élégance. Et c'est grâce à cette rapidité et cette envergure qu'il est à même de contenir les Chris Paul ou Russell Westbrook.
Thompson peut aisément jouer small forward (il l'a beaucoup fait en 2012-13) mais c'est au poste d'arrière qu'il prend toute son importance.
- Y-a-t-il de la place ?
Le fiston de Mychal Thompson a réussi à se faire un prénom dans une équipe en plein renouveau portée par le descendant d'un autre joueur NBA. Les autres quatre titulaires ont d'ailleurs été à un moment de leur carrière le meilleur homme de leur franchise, que ce soit Iguodala à Philly, David Lee à New York ou Andrew Bogut à Milwaukee.
Klay n'est pas que le complément de Stephen Curry, le maillon faible du solide cinq majeur des Dubs, il est sans doute un futur All-Star. Sinon comment expliquer sa place au sein du Team USA aux derniers championnats du monde, où il a terminé deuxième meilleur scoreur de l'équipe derrière James Harden (12.7 points sur neuf matchs). Et là encore, c'est sa constance et sa capacité à défendre trois positions qui a été saluée par le coach Mike Krzyzewski.
Peut-il espérer une carrière à la Scottie Pippen (en moins complet mais versatile des deux côtés du parquet), parfait sidekick d'un franchise player ou un jour prendre lui même les rennes d'une équipe ?
Pour l'instant, Golden State ne veut pas prendre le risque de perdre un tel atout. Sans être un pilier, Klay Thompson est un rouage indispensable des Warriors, une originalité dans une Conférence Ouest où les meilleurs duos se composent d'un meneur/arrière et d'un poste 4 ou 5 (Paul/Griffin, Lillard/Aldridge, Westbrook/Durant, Harden/Howard).
En plus, il a encore l'avantage d'être une seconde option offensive, derrière Steph Curry ce qui lui permet de récupérer des caviars, se placer facilement à trois points en lâchant son défenseur, ou lui même démarrer une nouvelle pénétration.
- Inéchangeable ?
Ce n'est pas pour rien que Klay a failli servir de monnaie d'échange pour faire venir Kevin Love à Oakland, et que le front office a préféré garder son arrière. Intégrer Love aurait supposé un chamboulement dans une équipe qui vise aisément le dernier carré à l'Ouest, alors que Thompson voit ses stats évoluer chaque année.
D'avantageux, il est devenu indispensable (les Leandro Barbosa et Brandon Rush vont ainsi devoir batailler cette saison pour trouver du temps de jeu) et la star naissante et son employeur sont déjà en train de négocier un futur contrat qui lui rapporterait entre 13 et 15 millions de dollars par saison.
Il veut rester et ses coéquipiers aussi veulent le garder, à voir la belle cohésion avec Curry notamment. Les Warriors sont en position pour conserver un backcourt d'élite jusqu'à la fin de la décennie. Il ne faudra pas s'étonner si Klay Thompson inscrit son nom parmi les All-stars ou les All-NBA en avril prochain.