Je suis Kemba
Les meneurs talentueux en NBA ne manquent pas mais s'il fallait choisir l'un d'entre eux depuis maintenant quelques semaines, je jetterais mon dévolu sur Walker. C'est chose faite : je suis Kemba et vous ?
Comme chaque matin au réveil, je prends le temps de me lever plus tôt dans l'optique de faire le tour de l'actu NBA, de lire les réactions d'après-match, de consulter les boxscore, les stats et les highlights tout en me délectant de ces délicieux frosties de kellogg's préparés scrupuleusement par ma douce mère - dédicace à Françoise, une mère modèle, et à mon ami Stiks. Parfois, la nuit est courte, même le café ne peut m'aider à sortir de cette somnolence si caractéristique. Autrement dit, j'ai beau être matinal, j'ai mal... Peut-être que certains d'entre vous connaissent cette impression de ne pas avoir suffisamment dormi. Sachez qu'il existe une solution à cet état d'éreintement : Kemba Walker !
- Serial Killer
J'ai hésité entre deux intertitres "l'art de l'ablation" ou "le chirurgien", je n'ai finalement opté pour aucun des deux. Ce paragraphe est totalement subjectif mais à défaut de parler tactique, d'évoquer certaines déclarations ou encore de revenir sur les récentes performances de l'intéressé, nous allons tout simplement essayer de "kiffer" avec quelques beaux mouvements de Kemba. Vous savez, ce type d'action qui aide à sortir de sa torpeur matinale !
RIP Mirotic
RIP CP3
RIP Payton
Allez on récapitule
Ca y est ? Vous êtes bien chauds ? Bien réveillés ? Allez maintenant, on se penche plus concrètement sur les prouesses de l'artiste.
- Osuzumebachi
La montée en puissance de Kemba Walker sur cette première partie de saison ne fait aucun doute : 13,3 points en novembre, 21,7 points en décembre et 26,6 points en janvier. En l'absence du très attendu Lance Stephenson, Charlotte revient progressivement au sein de cette conférence Est après avoir enchaîné les défaites au cours du mois de novembre (14 défaites...). Autant dire qu'en cette période de disette, on se demandait comment les Hornets allaient sortir de cette galère... Walker a beau scorer 42 points en 42 minutes face à Orlando... Rien n'y change... Charlotte s'incline de nouveau.
A l'aube de l'année 2015, le frelon retrouve ses ailes et une fréquence de battements d'ailes digne des insectes volants les plus énergiques ! Et au sein du nid des Hornets, Kemba fait office de Vespa mandarinia japonica... Un frelon japonais dont le venin peut s'avérer mortel. 30-33-31-29-28 n'est pas la combinaison d'un coffre-fort mais correspond aux performances offensives de Monsieur steph back lors des cinq dernières rencontres soit une moyenne de 30,2 points par match. Cette réussite offensive s'est d'ailleurs soldée par cinq victoires de rang pour la franchise de Caroline du Nord qui dispose dorénavant d'un bilan de 15 victoires pour 25 défaites. Brooklyn, Miami sont en ligne de mire...Lors de cette série de victoires, Walker a shooté à près de 50 % en plus de 4,8 passes, 6 rebonds, 1,4 steals et 1,6 perte de balles.
- L'orphelin
Néanmoins, à côté de cette euphorie que peuvent nous procurer les performances individuelles de Kemba Walker, il subsiste des carences à commencer par l'efficacité offensive des Hornets ! En effet, les joueurs de Clifford n'inscrivent que 99,3 points pour 100 possessions soient l'une des attaques les moins prolifiques de la ligue... Seules New York, Minnesota, Indiana - un classique côté Vogel puisque les Pacers disposent de la seconde meilleure défense - Orlando et Philadelphie font moins bien. Les Hornets inscrivent donc moins de points que la saison passée - 101,2 pour 100 possessions - mais ce n'est pas ce qui interpelle le plus. En effet, la défense made in Clifford - top 5 en 2013/2014 - apparaît moins hermétique puisque les Frelons concèdent cette saison 102,3 points pour 100 possessions contre 101,2 points pour 100 possessions la saison dernière.
Cette apathie offensive ne reflète pas le rendement offensif de Walker puisqu'il fait partie du cercle fermé des douze joueurs à compiler au moins 18 points, 5 passes et 1 interception par match. Walker shoote à 40,9 % - 33 % à 3 points - et à 36,7 % au-delà des 3 mètres. Plus de 62 % de ses tentatives aux shoots se font au-delà des 3 mètres et on se rend compte que sa zone de prédilection à mi-distance se situe entre 4,87 mètres - 123 shoots tentés - et la ligne à 3 points. C'est à cette distance qu'il semble avoir le plus progressé car l'année dernière, il ne validait que 36,9 % de ses tentatives dans cette zone contre 45,5 % cette saison. Notons également que 63 % des points inscrits par Kemba Walker ne font pas suite à une passe décisive et qu'il ne convertit que 37,4 % de ses opportunités en spot-up.
Depuis la blessure de Lance Stephenson, nous constatons deux choses:
- Les Hornets possèdent un bilan positif en son absence et ont remporté 9 de leurs 14 matchs.
- Stephenson s'est blessé face à Phoenix et depuis, Walker inscrit en moyenne 24,6 points par match à 44,5 % aux shoots. Sur les 25 premiers matchs de la saison, en présence de Lance, Walker a cumulé une moyenne de 15,7 points à 37,4 %.
L'absence de Stephenson est-elle la vraie raison de la prise de contrôle de Kemba Walker ? Cette hypothèse est loin d'être valide lorsqu'on sait notamment qu'un certain Al Jefferson est absent depuis maintenant sept rencontres et que depuis la blessure de Big Al, Charlotte a remporté 5 machs sur 7.
- Mister big shot ?
Sur les 17 situations où Walker a joué les cinq dernières minutes et où les Hornets étaient menés de cinq points ou moins, son effective field-goal percentage est de 36,2%. Si on ajuste ces situations avec le même écart sur les trois dernières minutes, on obtient un effective field-goal percentage de 34,2 % alors qu'il remonte à 35,7 sur la dernière minute d'un match avec un même écart.
C'est seulement lors des dix dernières secondes du match - où les Hornets ne sont pas menés de plus de trois points - que l'effective field-goal percentage de Walker demeure plus élevé mais sans pour autant se démarquer de façon significative des autres joueurs. En effet, sur les 28 joueurs en NBA à avoir tenté au moins trois shoots dans cette même situation - 10 dernières secondes du match - Walker dispose d'un pourcentage de 40 % - 4/10 - et occupe la dixième place de ce classement à égalité avec Damian Lillard. Notons tout de même qu'il devance plusieurs grands joueurs de cette ligue tels que Joe Johnson (0/4), Chris Paul (0/3), Carmelo Anthony (1/5), Kobe Bryant (1/7) - un commentaire ou une analyse Marco ? - et Derrick Rose (1/4). Sur le podium on retrouve Brandon Knight (3/4), Danny Green (3/4) et Blake the Quake (2/3).
Kemba Walker n'est pas effrayé à l'idée de prendre ses responsabilités...
...Il l'a prouvée sous les couleurs d'Uconn et reste le joueur en NBA a avoir entrepris le plus de shoots durant cette période extrêmement délicate d'un match, preuve de son culot (et accesoirement de la présence d'une belle paire de corones...).
Ce moment lui appartient :
"Le coach sait qui veut le ballon, tous mes coéquipiers le savent également [...] Lorsque vous disposez de la confiance de vos coéquipiers et de votre coach ça vous apporte de la sérénité donc bien sûr que je souhaite avoir la balle en main lorsqu'il s'agit de prendre le dernier shoot."
- Coeur de Lion
Alors même si son quota de passes décisives a baissé cette saison - et que 2/3 de ses shoots ne sont pas "assistés" - ce n'est pas pour autant qu'il doit être assimilé à un soliste puisqu'on apprend également qu'il est le troisième joueur NBA à faire le plus de passes par match. Le site NBA.com/stats est une mine d'or pour un certain nombre de statistiques dans lesquelles Kemba Walker s'illustre tout particulièrement.
En effet, Kemba Walker reste le point névralgique du système des Hornets, il est l'un des joueurs à posséder le plus gros temps de possession par match avec 8,1 minutes par match devant John Wall et ses 8,4 minutes. C'est aussi lui le joueur qui a touché le plus grand nombre de ballons par match - 3680 au total - et le second joueur à toucher le plus grand nombre de ballons en moyenne par match - avec 99 ballons touchés en moyenne juste derrière Michael Carter-Williams et ses 103,9 ballons touchés. Si nous prenons en considération ces données chiffrées que peut-on en déduire selon-vous ? Walker est le joueur qui, pour résumer, tient le plus le ballon lors d'une rencontre et pourtant il ne perd pas plus de deux ballons par match - 1,6 plus précisement - soit moins que Chris Paul qui est tout de même référence en la matière. A côté de ça, des joueurs comme MCW ou Wall perdent respectivement 4,4 et 3,8 ballons par match. Kemba Walker a les mains fiables !
On continue à décortiquer l'activité de Kemba Walker avec ses déplacements ! Et ici on se rend compte que Walker est le second joueur à avoir accumulé le plus grand nombre de km depuis le début de la saison avec 158,84 km parcourus, juste derrière Jimmy Butler et ses 210.66 km ! Ceci nous amène à une distance moyenne de 4,023 km par match.
Le meneur des Hornets démontre actuellement qu'il a le sens des responsabilités. Il vient d'être élu joueur de la semaine et reste un exemple au sein du vestiaire. Marvin Williams résume bien le tempérament du joueur et ne tarit pas d'éloges à son égard :
"Il a un coeur de lion, mec. C'est juste impressionnant de voir ce qu'il fait chaque soir, de voir la façon dont il s'implique et montre l'exemple à l'entraînement. Je vous le dis, j'ai pu jouer avec de grands joueurs et Kemba, à l'instar de ces joueurs, ne tremble pas dans les moments critiques. Cette attitude, cette mentatlité leur est propre, ils veulent la balle, ils veulent inscrire le shoot vainqueur. Leur raisonnement est simple, même s'ils sont à 0/20 aux shoots, ils vont prendre le risque de faire 0/21 avec ce sentiment profond qu'ils sont en mesure de valider le dernier shoot."
Coeur de lion, coeur de frelon... Surtout ne t'arrêtes pas Kemba car tu fais battre mon petit coeur en sucre chaque matin !