James Harden : Fantastique ou Pathétique ?

Depuis le début de la saison, on a le sentiment que James Harden n’a jamais autant divisé les foules. Pour faire le point sur ce débat, Inside Basket vous propose d’opposer les deux points de vue qui s’opposent sur le MVP 2017 afin que vous puissiez vous aussi, participer à ce débat enflammé…

 

Insupportable ! Trop c’est trop ! Mais qui peut encore supporter James Harden et son cirque dans la NBA actuelle ? Avec un jeu plus monotone que jamais, il est devenu un cliché de lui-même en vampirisant totalement l’attaque des Rockets. Avec un taux d’usage de 40%, il est le joueur NBA qui obtient le plus souvent la balle dans les mains et qui est à l’origine comme à la finition de la majorité des systèmes à Houston lorsqu’il est sur le terrain. Et ça tombe bien puisqu’il est aussi le 6ème joueur le plus utilisé de la ligue au nombre de minutes ! Tout analystes basket s’en est rendu compte en regardant les Rockets cette saison, le jeu proposé par la bande à Mike d’Antoni est devenu plus horrible que jamais. Désormais, ce ne sont que les isolations de James Harden qui font office de système, si on peut appeler ça une tactique ! On fait tout reposer sur ses épaules dans un jeu monotone, prévisible et anti-tactique aberrant, comme lorsqu’il se retrouve à prendre un pull-up step-back à 11 mètres alors qu’il reste 20 secondes sur l’horloge de possession.

 

Les pourcentages de James Harden en attestent : Ce n’est pas comme ça qu’on joue au Basket. 42% au tir, c’est son pire pourcentage depuis sa saison rookie ! 32% à trois points, c’est son pire pourcentage en carrière ! Son seul pourcentage en grande forme, c’est sur la ligne des lancers-franc ! En effet, il obtient désormais plus de 15 lancers-francs par match dans une parodie de Basket dont les arbitres sont complices. Avec 15 points presque offerts d’entrée tous les soirs, c’est tout de suite beaucoup plus simple de marquer plus de 35 points à chaque match. Les chiffres ne mentent pas, James Harden est inefficace au possible et ce plan de jeu n’amène vers la victoire qu’en saison régulière contre des défenses laxistes. En playoffs, James Harden et les Rockets iront droit vers un nouvel échec on ne peut plus prévisible dès qu’une équipe sérieuse et préparée à ce style se dressera sur leur route. James Harden est déjà presque condamné à entrer dans la longue liste des joueurs spectaculaires n’ayant jamais approché le titre de champion NBA.

 

 

Quel joueur exceptionnel ! Formidable, incroyable, légendaire ! Les mots nous manquent pour décrire les exploits de James Harden depuis le début de la saison. Une saison qui devrait comme les précédentes, repousser encore un peu plus ses records et ses plus grands achèvements. Avec une moyenne actuelle de 38.7 points par match, il marque l’histoire ! Déjà l’an passé, ses 36 points par match lui avaient offert une entrée dans le Top 10 des meilleures saisons de l’histoire, uniquement devancé par Michael Jordan et la quintuple présence de Wilt Chamberlain dans ce classement. Mais avec 2 points supplémentaires, il brise un nouveau plafond de verre ! Désormais, il est virtuellement possesseur de la 3ème meilleure saison au scoring de l’histoire juste derrière les inatteignables saisons de Chamberlain à 44 et 50 points par match, il y a près de 60 ans en arrière ! Mais dans l’ère moderne, il devancerait désormais Jordan, Kobe Bryant ou encore Allen Iverson parmi les meilleurs arrières scoreurs de l’histoire.

 

Au-delà de cette excellence individuelle, que lui reproche-t-on ? Les Rockets gagnent principalement grâce à lui ! Ce système tant décrié les envoie en playoffs années après années dans un statut de favori, et ce début de saison suit la même logique où seuls les Lakers de LeBron James et Anthony Davis devancent les Rockets à l’Ouest. On peut reprocher à D’Antoni son fond de jeu si vide, inexistant et chaotique, mais ce système marche incroyablement bien sur la durée ! Pourquoi arrêter une méthode gagnante ? Pour risquer de perdre cette réussite, certainement pas ! De plus James Harden rend les autres meilleurs ! Il distribue plus de 7 passes décisives par match depuis maintenant 6 saisons ! Cette saison, 40% des passes décisives de l’équipe sont à mettre à son actif. Il n y a qu’à regarder l’effectif actuel des Rockets. Combien de joueurs non-performants ailleurs ont trouvé leur place dans une équipe compétitive grâce à James Harden ? Clint Capela en est l'exemple parfait, et il n’aurait peut-être jamais eu la même carrière sans The Beard ! Il obtient peut-être énormément de lancers-francs, mais il va les chercher ! Son agressivité exemplaire ne laisse pas le choix aux arbitres et ces points ne sont pas moins méritants que des tirs de champ classiques. Il n’est pas surutilisé, Harden est simplement un Franchise Player qui prend ses responsabilités.

 

 

Vous l’avez compris, James Harden est un joueur qui divise. Cette saison, cela n’a jamais été autant vrai. Si on peut considérer que les arguments, dans un sens comme dans l’autre, sont recevables, il ne faut pas en enlever à la superbe de James Harden. L’arrière des Rockets est actuellement en train de marquer l’histoire en exploitant au maximum ses qualités, et ce peu importe ce que les analystes NBA peuvent en penser. Comme de nombreuses stars avant lui, James Harden divise car il est avant tout un joueur parmi l’élite de la NBA. Il a trouvé un moyen d’impacter le jeu avec une empreinte inédite, et il ne se gêne pas. Pour l’instant, le temps plaide en sa faveur. Il lui reste encore quelques années pour prouver qu’une telle vision du basket peut lui permettre d’obtenir un titre NBA. Sa confiance inébranlable et presque lunaire en témoigne, il n’en doute pas un seul instant comme il le déclarait à Stephen A. Smith chez ESPN récemment. Le renfort de Russell Westbrook rend ses Rockets meilleurs, et va l’emmener vers ce titre NBA tant désiré.

 

Stephen A. Smith : Cette saison est-elle la plus grande opportunité que vous ayez eu d’obtenir un titre ?

James Harden : C’est un fait, absolument. A 100%.

Stephen A. Smith : Est-ce ça signifie que vous allez tenir votre parole ?

James Harden : Je vais saisir cette opportunité

Stephen A. Smith : Allez-vous le faire ou souhaitez-vous le faire ?

James Harden : Je vais le faire, nous allons le faire.

Stephen A. Smith : Les Rockets vont gagner le titre alors ?

James Harden : Oui ! C’est parti allons l’obtenir.