L'hebdo de la WNBA : Black Lives Matter

Nouvelle semaine écoulée en WNBA, nouvel hebdo pour bien démarrer la suivante. Chez les femmes également le basket est passé au second plan cette semaine, il en sera donc de même dans cet hebdo.

 

2020 n’aura épargné personne. Dans un contexte si particulier avec des évènements en chaine tous plus marquant les uns que les autres, les émotions et réactions sont décuplées et le sens de la mesure parait so 2019. Et les Etats-Unis se retrouvent depuis plusieurs mois à la croisée de tous ces flots d’émotions sans jamais vraiment pouvoir sortir la tête de l’eau : crise sanitaire touchant le pays de plein fouet, crise économique amenant à une énorme vague de pertes d’emplois, et ces deux paramètres amenant à crise sociale de plus en plus bruyante. Tout ceci se déroulant à quelques mois d’une élection présidentielle qui parait comme l’une des plus importantes de l’Histoire de ce pays. Et c’est au milieu de tout ceci, alors que la tempête semblait s’être un tantinet calmée, qu’un nouveau souffle d’indignation a soufflé sur le pays de l’oncle Sam.

 

Les images font froid dans le dos. Jacob Blake se dirige vers son véhicule pour visiblement fuir la police. Alors qu’il s’apprête à rentrer dedans, Rusten Sheskey tire dans son dos une fois. Puis une deuxième. Il s’arrêtera de tirer une fois la septième balle de son chargeur partie. Selon la police, Blake avait un couteau en sa possession, mais pas d’arme à feu. Les évènements se déroulent dans le Wisconsin, sont filmés, postés sur les réseaux sociaux et suscite l’indignation générale. Les Bucks ne peuvent pas supporter cela : cette histoire se déroule au sein de leur Etat, et plusieurs joueurs ont déjà personnellement subi des expériences de racisme systémique avec la police. C’en est trop, les violences policières ne peuvent plus durer : les Bucks boycottent le match 5 de leurs playoffs en guise de protestation.

 

De l’autre côté de la Floride, à Bradenton, les Washington Mystics doivent jouer dans trois petites heures leur match face au Dream d’Atlanta. Dors et déjà, le match n’a plus d’importance et il est question de savoir quel sera l’action des joueuses WNBA suite à ce boycott chez les garçons, elles qui n’hésitent pas à être encore plus impliquées, à leur niveau, que leurs homologues masculins sur les sujets de société. A leur arrivée dans la salle pour jouer leur match, les Mystics offrent déjà l’image de la soirée. Un t-shirt blanc, une lettre du nom de Jacob Blake à l’avant, 7 impacts de balle dans le dos. Simple, marquant, puissant. Si les minutes de discussion entre les deux équipes à l’échauffement paraissent longues, personne ne se fait vraiment d’illusion. L’officialisation arrivera bien avant le début du match : les deux équipes refusent de jouer le match, et la ligue annoncera dans la foulée le report des autres matchs de la nuit.

 

 

Le lendemain les tensions s’apaisent. Alors que les réunions organisées par les joueurs NBA animent le monde de la balle orange, et l’Amérique en général, peu d’informations ressortent côté WNBA. Néanmoins, on apprend assez vite que les matchs du jour (du jeudi donc) sont eux aussi reportés. Si tout ceci a fait peu de bruit, c’est aussi parce qu’aucune joueuse n’a jamais exprimé vouloir arrêter la saison. Alors que la grosse question côté NBA était de savoir si les playoffs allaient reprendre, la sphère WNBA se demandait plutôt qu’est-ce qu’il pouvait être fait de plus, depuis la bulle, pour faire bouger les choses. C’est d’ailleurs le motif qui a été évoqué pour le report des matchs du jeudi, qui avait pour but de laisser aux joueuses un temps de réflexion à tout ce qui est en train d’arriver et quelles peuvent être les étapes d’après sur le plan social. Une émission sur ESPN rassemblant Nneka Ogwumike, Sue Bird, Layshia Clarendon, Elizabeth Williams et Natalie Achonwa aura permis d’apporter quelques éléments de réponses, avec ensuite une photo avec toutes les joueuses WNBA, rassemblées sur le même parquet, se serrant les coudes. Après cette journée off, le jeu était prêt à reprendre ses droits.

 

 

 

Indiana et Dallas s'affrontaient dans un match crucial pour la qualification en playoffs, puisqu'il ne s'agissait ni plus i moins que du huitième face au neuvième. Si Dallas a eu du mal à se lancer dans ce match, Arike Ogunbowale a très vite pris ses responsabilités pour prendre les commandes du match avec trois tirs primés dans le premier quart. La jeune joueuse finira le match avec 30 points et c'est Dallas, malgré un gros step-back three de Julie Allemand en fin de mi-temps, qui prend les devants en allant aux vestiaires (44-37). La deuxième mi-temps est beaucoup plus serrée, avec le Fever qui arrivera même à prendre l'avantage avant que Dallas ne revienne pour la fin de match (72-72). La fin de match est cadenassée, et c'est finalement un tir à trois à 10 secondes de la fin de Marina Mabrey, qui vivait jusque-là une soirée compliquée, qui enterrera les espoirs d'Indiana. Victoire de Dallas 82-78.

 

 

 

Grandement responsabilisée par Sandy Brondello en sortie de banc du Mercury, Bria Hartley réalisait jusque-là une saison épatante (14,6 points, 4,5 passes décisives) de là à pouvoir prétendre sérieusement au titre de sixième femme de l’année. Mais malheureusement pour elle et toute l’équipe de Phoenix, la joueuse s’est blessée au genou de façon assez grave cette semaine lors du match face aux Mystics. Pour l’instant le Mercury n’a pas communiqué sur la nature de la blessure de la française, mais l'équipe a bel et bien confirmé que sa saison était terminée. Si le Mercury monte petit à petit en température et en alchimie, cette blessure met quand même un sérieux coup aux ambitions de titre de l’équipe de Phoenix tant son apport et sa régularité en sortie de banc étaient des atouts précieux dans le système du Mercury.

 

 

Classement WNBA

 

 

Très peu de regards se sont tournés vers le Fever cette saison, qui passe un peu sous les radars. Il faut dire que le bilan actuel de l’équipe d’Indiana (5 victoires, 10 défaites) ne fait pas rêver. Mais l’équipe n’est pas pour le moins assez séduisante, avec en prime la réelle bonne surprise Julie Allemand qui a de sérieux arguments à faire valoir dans la course à la rookie of the year. Et si les chances pour Indiana d’accéder aux playoffs sont relativement faibles, il n’empêche que cette possibilité existe encore et que cette semaine s’annonce cruciale en vue de cet objectif. La bande à Teaira McCowan affronte coup sur coup le Sun (7ème) et le Mercury (6ème). Si Phoenix possède une avance encore assez confortable sur le Fever, ce match n’en restera pas moins important car avec la blessure d’Hartley, il sera prenable pour les joueuses de Marianne Stanley.  Et pour le match contre le Sun, c’est le genre de match qui va valoir double puisque le Sun n’a que 1,5 victoire d’avance sur le Fever. L’équipe de DeWanna Bonner pâtit encore de son début de saison catastrophique et, maintenant que les choses vont mieux, il faut qu’elles continuent à faire le boulot pour s’éviter une fin de saison régulière stressante. Cette rencontre entre le Fever et le Sun, qui sera d’une importance capitale, se jouera samedi à 22h.