L'hebdo de la WNBA : Le bilan du weekend inaugural

Première semaine écoulée dans la bulle de Bradenton, nouvel hebdo pour bien débuter la suivante. Une surprise, un game winner, des équipes qui font leurs preuves, des jeunes qui font leurs débuts… On aura tout eu.

 

Les joueuses de WNBA n’ont jamais eu peur de faire du bruit pour se faire entendre sur le plan social. Sur les 5 dernières années, on a vu beaucoup d’actions significatives visant à faire passer un message auprès du grand public. On pense notamment aux joueuses du Fever qui s’étaient agenouillé durant l’hymne national en 2015, un exemple parmi tant d’autres. Ce weekend, la WNBA et la WNBPA se sont une nouvelle fois mis en avant sur ce plan. Le parquet a été estampillé du slogan « Black Lives Matter », les maillots des joueuses porteront toute la saison dans leur dos le nom de Breonna Taylor, jeune femme de 26 ans tuée par la police quelques mois plus tôt. En son honneur, les joueuses ont également observé 26 secondes de silence avant chaque match (correspondant à ses 26 ans) et ont rejoint les vestiaires avant que l’hymne national ne soit joué pour laisser un parquet vide au moment du Star Spangled Banner. Durant ce premier weekend, on a également vu toutes les joueuses parler de Breonna Taylor durant leurs interviews pendant les matchs. Le message était clair : Les joueuses sont heureuses de retrouver les terrains, mais c’est plus que jamais « Bigger than basketball ».

 

 

Tous les matchs du weekend semblaient intéressants sur le papier. Mais un match sortait du lot, c’est le match Las Vegas – Chicago. D’une part parce qu’il s’agit de deux équipes ouvertement prétendantes au titre, d’autre part grâce au passif qu’ont ces deux équipes. Les joueuses le disent ouvertement : elles ne s’apprécient guère, chaque rencontre est une bataille physique et mentale, et l’issue du duel lors des derniers playoffs n’a fait que rajouter de l’huile sur le feu. Malgré les absences, nous avons bien eu ce que l’on attendait, à savoir une surdomination intérieure du duo Angel McCoughtry – A’ja Wilson face à un jeu rapide tournant autour du trio à l’extérieur Diamond DeShields – Allie Quigley – Courtney Vandersloot.

 

La rencontre aura été serré jusqu’au bout, chaque équipe se répondant à coup de runs d’une petite dizaine de points. Et à ce petit jeu, même si ce sont les Aces qui ont fait la course en tête tout le match avec une Wilson de calibre MVP (22 points et 11 rebonds) et une McCoughtry déjà à l’aise dans sa nouvelle équipe (25 points et 8 rebonds), c’est bien le Sky qui repartira avec la victoire. La faute notamment à une grande Kahleah Cooper (18 points) et à un meilleur sang froid des joueuses du Sky qui ont grapillé petit à petit leur retard lors des trois dernières minutes, avec en point d’exclamation le shoot de la gagne de Quigley pour donner deux points d’avance à Chicago à une vingtaine de secondes de la fin.

 

 

 

On ne sait pas trop quoi attendre du Dream cette saison. Dans une équipe qui semble en reconstruction, on espère retrouver les bonnes inspirations de Nicky Collen au coaching et on attend beaucoup de voir ce que donne l’excitante rookie Chennedy Carter. En revanche, on ne s’attendait pas à voir Monique Billings sur le devant de la scène dès le premier match. Auteur d’une prestation quasi parfaite avec 30 points, 13 rebonds et une réussite excellente (10/14 au tire, 10/12 aux lancers), Billings n’a pas fait de détails et a fait extrêmement de mal aux Wings. La joueuse de 24 ans a parfaitement profité des espaces créés par Carter pour conclure les séquences offensives du Dream, et elle a également fait beaucoup de mal à un secteur intérieur de Dallas trop tendre. Tout ceci s’est payé cash car c’est bien le groupe de Collen qui est reparti avec la victoire (105-95).

 

 

 

MVP de saison régulière, championne et MVP des finales, l’année 2018 de Breanna Stewart a été exceptionnelle. Alors qu’elle avait la voie royale pour faire une carrière exceptionnelle, sa blessure au tendon d’Achille en 2019 y a mis un coup d’arrêt net. Un an plus tard, la question était de savoir comment Stewart allait revenir. Le moindre que l’on puisse dire, c’est que Stewart a rassuré tout le monde avec 18 points, 8 rebonds et 4 interceptions. Et face à une raquette assez faible côté Liberty, Stewart a surtout rassuré dans le jeu, avec certes quelques erreurs mais une mobilité digne de ce qu’on a connu d’elle par le passé et un sens du placement en défense très juste. Cela ne fait plus de doute, le Storm fait partie des grands favoris au titre 2020.

 

 

 

Après avoir intégré Skylar Diggins-Smith et avec le retour en forme de Diana Taurasi, le Mercury était lui aussi un gros prétendant au titre. Malheureusement pour Sandy Brondello et ses joueuses, les choses ne se sont pas du tout passées comme prévu. Dans un premier-temps bien dans le match face à des Sparks pleine de réussite et très bien rentrées dans le match, Phoenix a complètement explosé dans la deuxième mi-temps. Incapable de trouver des solutions en attaque, laissant des boulevards en défense, et mangées dans le secteur intérieur, le Mercury a subi un blowout face à une équipe qui en avait tout simplement plus envie (99-76). Les joueuses du Mercury auront l’occasion idéale de se relancer face au Fever mercredi, et il leur faudra bien ça.

 

 

 

Samedi prochain, nous aurons le droit à un très beau duel entre deux des équipes qui ont le plus impressionné sur ce weekend d’ouverture. Les Sparks et le Storm, deux favoris au titre, se sont déjà rencontrées en playoffs la saison dernière, avec à la clé une victoire des Sparks. Mais beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis. Côté Storm, l’équipe jouait il y a un an sans sa meilleure joueuse Breanna Stewart, et sans sa joueuse emblématique Sue Bird. Les deux sont maintenant disponibles cette saison et ont rejoint un effectif qui jouait très bien la saison dernière. Si l’on avait des doutes sur l’état de forme de Stewart après un an sans jouer suite à une blessure au tendon d’Achille, sa bonne performance contre le Liberty a balayé tout ces doutes. Chez les Sparks, cette victoire contre le Storm était l’écran de fumée après une saison ratée malgré tout le talent de l’effectif. Cette année, le talent est toujours là malgré l’absence de Chiney Ogwumike mais le premier match s’est avéré très convaincant face au Mercury et Candace Parker nous a montré qu’elle était déjà en forme. Tout ceci promet donc un sacré duel entre deux effectifs complets et taillés pour le titre, avec en supplément un face-à-face Parker-Stewart à l’intérieur qui va faire des étincelles. Match dans la nuit de samedi à dimanche à minuit.